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Orque épaulard

Orque ou épaulard : tout savoir sur Orcinus Orca

Cet article a pour but de vous présenter l’orque en général. Certaines parties font l’objet d’articles plus approfondis qui sont signalés par des liens.

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Orque ou épaulard : tout savoir sur Orcinus Orca

L’orque ou l’épaulard (Orcinus orca) est une baleine à dents appartenant à la famille des dauphins océaniques, dont il est le plus grand membre. L’orque adopte un régime alimentaire varié, bien que les populations individuelles se spécialisent souvent dans des types de proies particuliers. Certains se nourrissent exclusivement de poissons, tandis que d’autres chassent des mammifères marins tels que les phoques, d’autres espèces de dauphins ou des baleines (qu’il s’agisse de baleineaux ou qu’elles soient adultes), et même des requins.

L’épaulard est un superprédateur (également appelé prédateur alpha, apex prédateur ou alpha prédateur), car aucun animal ne s’en prend à lui. Espèce cosmopolite, on le trouve dans tous les océans du monde, dans des environnements marins variés, depuis les régions arctiques et antarctiques, jusqu’aux mers tropicales. Ils sont néanmoins absents de la mer Baltique et de la mer Noire, ainsi que de certaines zones de l’océan Arctique.

L’orque est un mammifère marin très social. Les populations sont composées de groupes familiaux matrilinéaires, car l’ascendance maternelle prime. Les anglophones les appellent des pods (des bancs). Ils sont les plus stables de toutes les espèces animales. Leurs techniques de chasse sont sophistiquées et leurs comportements vocaux sont souvent spécifiques à un groupe particulier et transmis de génération en génération.

L’IUCN  – International Union for Conservation of Nature – estime que certaines populations locales sont menacées ou en danger en raison de :

Orques épaulards

  • l’épuisement des proies ;
  • la perte d’habitat ;
  • la pollution (notamment par les PCB) ;
  • la capture pour les parcs de mammifères marins ;
  • les conflits avec la pêche humaine.

Fin 2005, les épaulards résidents du sud, qui nagent dans les eaux de la Colombie Britannique et de l’État de Washington, ont été inscrits sur la liste des espèces menacées aux États-Unis.

Les orques sauvages ne sont pas considérées comme une menace pour l’homme et aucune attaque mortelle n’a jamais été documentée. En revanche, il y a eu des cas d’orques captifs qui ont blessé ou tué leur dompteur dans des parcs d’attraction qui les exploitent.

Les orques sont très présentes dans les mythes des cultures indigènes.

Taxonomie et évolution

Orcinus orca est la seule espèce reconnue du genre Orcinus et l’une des nombreuses espèces animales décrites à l’origine par Linné en 1758 dans Systema Naturae. En 1558, Konrad Gessner rédige la première description scientifique d’une orque dans Piscium & aquatilium animantium natura qui fait partie du vaste ouvrage Historia animalium. Pour son étude, il se base sur le corps d’un animal mort, échoué dans la baie de Greifswald, une lagune allemande au sud de la mer Baltique.

Fossile orcinus citoniensi
Fossile orcinus citoniensi au musée Capellini de Bologne.

L’orque est l’une des 35 espèces de la famille des dauphins océaniques, apparue il y a environ 11 millions d’années. Bien qu’elle présente des similitudes morphologiques avec la fausse orque, l’orque pygmée et le globicéphale, une étude des séquences du gène du cytochrome b, réalisée par Richard LeDuc, a indiqué que ses parents les plus proches sont les dauphins du genre Orcaella. Cependant, une étude plus récente, datant de 2018, place l’orque comme un taxon frère des Lissodelphininae, un clade (groupe d’animaux ayant une origine évolutive commune) qui comprend Lagenorhynchus et Cephalorhynchus.

Les noms communs de l’orque

Le terme le plus utilisé est « orque » qui est un mot féminin. On dit bien UNE orque. On utilise aussi son synonyme, l’épaulard qui, lui, est masculin : UN épaulard. Les anglophones l’appellent « killer whale », la baleine tueuse.

Orcus – ou Orco – était le dieu romain des enfers. Le nom pourrait aussi provenir du grec ancien ὄρυξ (óryx), qui faisait référence (entre autres) à une espèce de baleine. L’appellation typiquement française d’épaulard proviendrait du vieux français « espaart » pour épée, mais évoquant aussi l’épaule, en référence à la nageoire dorsale très imposante des mâles.

Les différents types d’orques

Trois types d’orques sont suffisamment distincts pour être considérés comme des races différentes, des sous-espèces, ou même éventuellement des espèces. L’UICN estime que la taxonomie des orques devrait être revue pour les départager plus précisément en espèces différentes, ou au moins en sous-espèces.

Bien qu’une grande variation dans la distinction écologique des différents groupes d’orques complique la simple différenciation en types, des recherches menées au large de la côte ouest du Canada et des États-Unis dans les années 1970 et 1980 ont identifié les trois types suivants.

Le groupe résident

Les épaulards résidents sont les plus fréquemment observés parmi les trois populations, dans les eaux côtières du Pacifique Nord-Est. Le régime alimentaire des résidents se compose principalement de poissons et parfois de calmars. Ils vivent en groupes familiaux complexes et cohérents appelés « pods ».

Les orques résidentes femelles ont généralement des nageoires dorsales arrondies qui se terminent par un angle pointu. Elles évoluent souvent dans les mêmes zones où elles ont leurs habitudes. Les populations résidentes de la Colombie-Britannique et de l’État de Washington sont parmi les mammifères marins les plus étudiés au monde. Les chercheurs ont identifié et nommé plus de 300 orques au cours des 30 dernières années.

Le groupe transient

Aileron orque transient
Famille d’orques transientes reconnaissables à leurs nageoires dorsales triangulaires et pointues.

 Le régime alimentaire des orques transientes se compose presque exclusivement de mammifères marins. Ce sont des animaux migrateurs qui se déplacent généralement en petits groupes, généralement de deux à six animaux et qui ont des liens familiaux moins durables que les résidents.

Les orques transientes vocalisent dans des dialectes moins variables et moins complexes. Les femelles se caractérisent par des nageoires dorsales plus triangulaires et plus pointues que celles des résidentes. La zone grise ou blanche autour de la nageoire dorsale, appelée « selle », contient souvent une certaine coloration noire chez les résidentes, alors que celle des transientes est plus souvent uniformément grise.

Les orques transientes se déplacent sur de très longues distances. Certaines ont été observées dans le sud de l’Alaska, puis en Californie, soit une amplitude de plus de 2 500 kilomètres.

Les orques transientes sont également appelées « orques de Bigg » en l’honneur du cétologue Michael Bigg.

Michael Bigg est né le 22 décembre 1939 à Londres et mort le 18 octobre 1990 à Duncan en Colombie Britannique (Canada). Ce biologiste marin a travaillé toutes sa vie sur le sujet des cétacés et s’était spécialisé dans l’observation des orques. On lui doit l’invention de la technique d’identification des orques qui se base sur la forme de la nageoire dorsale, ainsi que la forme et couleur de la tache de selle, située juste derrière cet aileron. Michael Bigg fut ainsi le premier à recenser les populations d’orques.

Le groupe hauturier

La troisième population d’orques a été découverte seulement en 1988, dans le Pacifique Nord-Est, alors qu’un cétologue suivait des baleines à bosse et les a observées en pleine mer. Comme leur nom l’indique, elles se déplacent au large, très loin des côtes.

Elles se nourrissent de poissons en bancs, mais également de mammifères marins et de requins. Leurs nageoires dorsales affichent souvent des cicatrices et des entailles, et leurs dents portent des traces d’usure que les chercheurs attribuent à la peau de requin particulièrement abrasive.

Les épaulards hauturiers ont surtout été rencontrés au large de la côte ouest de l’île de Vancouver et près de Haida Gwaii (anciennement les Îles de la Reine-Charlotte, un archipel canadien situé au large de la Colombie-Britannique).

Les épaulards hauturiers se rassemblent généralement en groupes de 20 à 75 individus, avec parfois des groupes plus importants allant jusqu’à 200 animaux. On connaît peu de choses sur leurs habitudes, mais ils sont génétiquement distincts des résidents et des transients. Les épaulards hauturiers sont les plus petits des trois groupes, et les nageoires dorsales des femelles sont caractérisées par des extrémités arrondies.

Les hauturiers et les résidents partagent parfois certaines zones d’habitat pendant un temps, mais évitent toute interaction.

Les orques sont aussi distinguées par types, ce qui fera l’objet d’un autre article spécifique. Vous pouvez déjà en apprendre davantage sur les trois groupes dans l’article qui leur est consacré Les groupes d’orques : transient, résident ou hauturier.

Apparence et morphologie

La robe de l’orque

L’orque a le dos noir, une poitrine et des flancs blancs, et une tache blanche au-dessus et derrière l’œil. L’animal a un corps massif et robuste, avec une grande nageoire dorsale pouvant atteindre 2 mètres de haut, derrière laquelle se trouve une tache en forme de selle grise et/ou blanche.

Les mâles et les femelles ont des motifs de couleur de peau différents autour de leurs zones génitales.

Les épaulards adultes sont très distinctifs et sont rarement confondus avec d’autres créatures marines. Vus de loin, les juvéniles peuvent être confondus avec d’autres espèces de cétacés, comme la fausse-orque ou le dauphin de Risso.

Mâchoires et dents

Dentition orqueLes dents de l’épaulard ont une forme d’obus et ses mâchoires exercent une puissante emprise. Les dents de la mâchoire supérieure s’imbriquent dans les espaces entre les dents de la mâchoire inférieure lorsque la bouche est fermée. Les dents du milieu et les dents arrière, très fermes, maintiennent les proies en place, tandis que les dents avant sont légèrement inclinées vers l’avant et vers l’extérieur pour les protéger des puissants mouvements saccadés. Les mâles adultes ont des mâchoires inférieures plus longues que les femelles, ainsi que des crêtes occipitales plus grandes.

Découvrez en suivant de lien une information plus complète pour savoir combien de dents a une orque.

Morphologie

Les épaulards sont les plus grands membres de la famille des dauphins. Les mâles mesurent généralement entre 6 et 8 mètres de long et pèsent plus de 6 tonnes. Les femelles sont plus petites, mesurant généralement de 5 à 7 mètres et pesant environ 3 à 4 tonnes. Les baleineaux pèsent à la naissance environ 180 kilos et mesurent environ 2,4 mètres.

La grande taille et la force de l’épaulard en font l’un des mammifères marins les plus rapides, capable d’atteindre des vitesses supérieures à 56 km/h. Le squelette de l’épaulard est de la structure typique des delphinidés, mais plus robuste. Son tégument (sa peau), contrairement à celui de la plupart des autres espèces de dauphins, est caractérisé par une couche dermique bien développée avec un réseau dense de fascicules de fibres de collagène.

Les nageoires pectorales de l’orque, analogues aux membres antérieurs, sont grandes et arrondies, ressemblant à des pagaies, celles des mâles étant nettement plus grandes que celles des femelles. Les nageoires dorsales présentent également un dimorphisme sexuel : celles des mâles mesurant environ 1,8 mètres de haut, soit plus de deux fois la taille de celles des femelles. La nageoire du mâle ressemble davantage à un grand triangle isocèle allongé, tandis que celle de la femelle est plus courte et plus incurvée.

On identifie une orque à partir de sa nageoire dorsale et de sa selle. Les variations telles que les entailles, les éraflures et les déchirures sur la nageoire dorsale et le motif blanc ou gris de la tache de selle sont uniques.

Les annuaires dans lesquels les cétologues répertorient les orques contiennent des photographies de centaines d’animaux. L’identification photographique permet de dénombrer chaque année la population locale d’orques plutôt que de l’estimer, et permet de mieux comprendre les cycles de vie et les structures sociales.

Les orques blanches

Il arrive qu’une orque soit blanche. Certaines ont été déjà repérées dans le nord de la mer de Béring, autour de l’île du Saint-Laurent et près des côtes russes. En 2010, le Projet Orque d’Extrême-Orient de la Russie (FEROP), co-fondé et co-réalisé par Alexander M. Burdin et Erich Hoyt, a filmé un épaulard mâle adulte blanc, surnommé Iceberg.

Il s’agit généralement de leucisme, ce qui est différent du fait d’être albinos.

 

 

Je vous invite à découvrir l’histoire de L’orque blanche Frosty en visite à Monterey Bay, ainsi que celle de Tl’uk, l’orque albinos de l’océan Pacifique.

Les sens de l’orque

Les orques ont une bonne vue au-dessus et au-dessous de l’eau, une excellente ouïe et un bon sens du toucher. Elles ont des capacités d’écholocation exceptionnellement sophistiquées, détectant l’emplacement et les caractéristiques des proies et autres objets dans l’eau en émettant des clics et en écoutant les échos, comme le font les autres membres de la famille des dauphins.

La température moyenne corporelle de l’orque est de 36 à 38 °C. Comme la plupart des mammifères marins, les épaulards ont une couche de graisse isolante de 7,6 à 10 cm d’épaisseur sous la peau.

Le pouls est d’environ 60 battements de cœur par minute lorsque l’épaulard est à la surface, et tombe à 30 battements par minute lorsqu’il est immergé.

Découvrez l’utilité des taches oculaires blanches de l’orque : Eye patch : plongée dans les yeux de l’orque.

L’aire de répartition et l’habitat

On trouve des orques dans tous les océans et dans la plupart des mers. En raison de leur immense aire de répartition, de leur nombre et de leur densité, leur population est difficile à estimer.

Les orques préfèrent les latitudes élevées et les zones côtières aux environnements pélagiques, sauf pour les épaulards hauturiers. Les zones qui servent de sites d’étude majeurs pour l’espèce comprennent les côtes d’Islande, de Norvège, la péninsule de Valdes en Argentine, les îles Crozet, la Nouvelle-Zélande et certaines parties de la côte ouest de l’Amérique du Nord, de la Californie à l’Alaska.

Les enquêtes systématiques indiquent les plus fortes densités d’orques dans l’Atlantique Nord-Est autour de la côte norvégienne, dans le Pacifique Nord le long des îles Aléoutiennes, dans le golfe d’Alaska et dans l’océan Austral au large d’une grande partie des côtes de l’Antarctique.

Elles sont assez nombreuses aussi dans le Pacifique Est le long des côtes de la Colombie-Britannique, de l’État de Washington et de l’Oregon, dans l’océan Atlantique Nord autour de l’Islande et des îles Féroé. De fortes densités ont également été signalées dans le Pacifique Nord occidental autour de la mer du Japon, de la mer d’Okhotsk, des îles Kouriles, du Kamchatka et des îles du Commandant, ainsi que dans l’hémisphère sud au large du Brésil et de la pointe de l’Afrique australe.

Les orques transientes sont souvent observées dans l’Arctique canadien, notamment dans la baie de Baffin entre le Groenland et le Nunavut, ainsi qu’en Tasmanie et sur l’île Macquarie. Des populations sont régulièrement signalées au large de l’Europe du Nord-Ouest, la Californie, la Patagonie, les îles Crozet, l’île Marion, le sud de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. La population de l’Atlantique Nord-Ouest s’étend du Labrador et de Terre-Neuve à la Nouvelle-Angleterre, avec des observations jusqu’au cap Cod et à l’île Long.

Habitat de l'orque

Les informations concernant les régions hauturières et les eaux plus chaudes sont plus rares, mais des observations généralisées indiquent que l’épaulard peut survivre dans la plupart des températures de l’eau. Il a été observé, bien que plus rarement, dans la Méditerranée, la mer d’Oman, le golfe du Mexique, la baie de Banderas sur la côte ouest du Mexique et les Caraïbes.

Des groupes ont été recensés dans le nord de l’océan Indien, dans le golfe Persique et au large du Sri Lanka. Ces orques peuvent occasionnellement entrer dans la mer Rouge par le golfe d’Aden.

Le statut actuel de l’espèce le long de la côte chinoise continentale et dans ses environs est inconnu. Des observations ont été enregistrées sur presque tout le littoral. Une population très diversifiée est susceptible d’exister dans le Pacifique central, avec quelques observations au large d’Hawaï.

Des populations distinctes peuvent également exister au large de la côte ouest de l’Afrique tropicale et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. En Méditerranée, les épaulards sont considérés comme des visiteurs occasionnels, venant probablement de l’Atlantique Nord. Les observations deviennent moins fréquentes plus à l’est. Cependant, on sait qu’une petite population existe toute l’année dans le détroit de Gibraltar, principalement du côté atlantique. Les orques semblent également se rencontrer régulièrement au large des îles Galápagos.

En Antarctique, les orques se déplacent jusqu’au bord de la banquise et s’aventurent dans la banquise plus dense, trouvant des chenaux ouverts comme les bélugas dans l’Arctique. Cependant, les orques ne sont que de passage dans les eaux arctiques et ne s’approchent pas de la banquise en été. Avec le déclin rapide de la glace de mer arctique dans le détroit d’Hudson, leur aire de répartition s’étend maintenant loin dans l’Atlantique Nord-Ouest. Parfois, les épaulards nagent dans les rivières d’eau douce. Ils ont déjà été repérés à 160 km en amont du fleuve Columbia aux États-Unis. On les a également trouvés dans le fleuve Fraser au Canada et dans la rivière Horikawa au Japon.

Les schémas de migration sont mal compris. Chaque été, les mêmes individus apparaissent au large des côtes de la Colombie-Britannique et de l’État de Washington. Malgré des décennies de recherche, on ignore toujours où vont ces animaux le reste de l’année. Des groupes transients ont été observés du sud de l’Alaska au centre de la Californie.

Les chiffres de la population

Les estimations de la population mondiale sont incertaines, mais un consensus récent suggère un minimum de 50 000 orques. Les estimations locales comprennent environ 25 000 dans l’Antarctique, 8 500 dans le Pacifique tropical, 2 250 à 2 700 au large du Pacifique Nord-Est, et 500 à 1 500 au large de la Norvège. Environ 2 500 orques croiseraient dans les mers entourant le Japon. Les 10 000 orques supplémentaires seraient disséminées dans des régions moins étudiées.

L’alimentation de l’orque

 Les orques sont des prédateurs suprêmes, ce qui signifie qu’elles n’ont elles-mêmes aucun prédateur naturel. On les appelle parfois les loups de mer, car elles chassent en groupes, comme les meutes de loups. Les épaulards chassent des proies variées, notamment des poissons, céphalopodes, mammifères, oiseaux de mer et tortues de mer. Différentes populations ou écotypes peuvent se spécialiser. Les baleines des zones tropicales semblent avoir un régime alimentaire plus généralisé.

Les poissons

 Les orques piscivores s’attaquent à une trentaine d’espèces de poissons. Certaines populations de la mer de Norvège et du Groenland se spécialisent dans le hareng et suivent la migration automnale de ce poisson vers la côte norvégienne. Le saumon représente 96 % du régime alimentaire des habitantes du Pacifique Nord-Est, dont 65 % de gros quinnat gras (également appelé saumon chinook ou saumon royal). Le saumon kéta (nommé aussi saumon du Pacifique ou saumon chien) est également consommé, mais ces petits saumons rouges et roses ne constituent pas un aliment important.

L’épuisement d’espèces de proies spécifiques dans une zone est donc préoccupant pour les populations locales, malgré la grande diversité des proies. En moyenne, une orque mange 250 kg de viande par jour.

Alors que le saumon est généralement chassé par une orque seule ou un petit groupe, le hareng est souvent capturé à l’aide d’un carrousel : les orques forment un cercle et forcent le banc de harengs à former une boule serrée en libérant des myriades de bulles ou en faisant scintiller leur face inférieure blanche dans la lumière. Ils frappent ensuite la boule avec leurs nageoires caudales, étourdissant ou tuant jusqu’à 15 à 30 poissons à la fois, puis les mangent un par un.

Consultez l’article Technique de chasse : le carrousel de l’orque de Norvège pour tout comprendre de cette ingénieuse méthode.

 

 

En Nouvelle-Zélande, les requins et les raies semblent être des proies importantes, notamment les raies aigles, raies pastenagues à queue longue et à queue courte, requins marteaux, requins bleus, requins pèlerins et requins taupes. Les orques poussent les requins à la surface et les frappent avec leurs nageoires caudales, tandis que les raies sont acculées au fond de l’eau, clouées au sol.

Orque contre requin blancDans d’autres parties du monde, les orques se sont attaquées aux requins à nez noir, requins scie à nez court, requins tigres et même requins baleines. Les orques ont également été observées en train d’attaquer et de se nourrir de grands requins blancs dont ils raffolent du foie. La compétition entre les orques et les requins blancs est probable dans les régions où leurs régimes alimentaires se chevauchent. L’arrivée d’orques dans une région peut amener les requins blancs à fuir et à chercher de la nourriture ailleurs.

Les orques les plus célèbres pour attaquer le requin blanc croisent dans les eaux au large de l’Afrique du Sud. Vous pouvez découvrir l’article en suivant le lien Orque vs requin blanc : l’histoire de Bâbord et Tribord.

Les mammifères marins

 Les orques sont des prédateurs très sophistiqués et efficaces des mammifères marins. 32 espèces de cétacés ont été enregistrées comme proies, en observant l’activité alimentaire des orques, en examinant le contenu de l’estomac d’orques mortes et en voyant les cicatrices sur les corps des proies survivantes.

Des groupes d’épaulards transients s’attaquent même à de plus grands cétacés comme le petit rorqual, la baleine grise, mais aussi le cachalot, la baleine à bosse ou la baleine bleue.

La chasse à la baleine peut prendre plusieurs heures. Les épaulards s’attaquent généralement à des animaux jeunes ou faibles ; cependant, un groupe de cinq individus ou plus peut s’attaquer à un adulte en bonne santé. Pour chasser un baleineau, un groupe le poursuit, ainsi que sa mère, jusqu’à épuisement. Finalement, ils séparent le couple et entourent le baleineau, le noyant en l’empêchant de remonter à la surface.

Les groupes de cachalots femelles se protègent en formant un cercle protecteur autour de leurs baleineaux avec leurs nageoires tournées vers l’extérieur, les utilisant pour repousser les agresseurs.

Les orques peuvent difficilement submerger les cachalots femelles adultes. Les cachalots mâles adultes, qui sont grands, puissants et agressifs lorsqu’ils sont menacés, et les baleines bleues adultes, qui sont peut-être trop grandes pour être submergées, ne sont pas considérés comme des proies pour les orques.

La période de chasse industrielle intensive de la baleine a probablement modifié le comportement alimentaire de certaines populations d’orques. Leurs proies favorites ayant été massacrées, elles se sont rabattues sur les mammifères marins plus petits, comme les pinnipèdes et les marsouins.

 Parmi les proies des mammifères marins, on compte près de 20 espèces de phoques et d’otaries. Les morses et les loutres de mer sont moins fréquemment capturés. Sur les plages aux rives escarpées de la péninsule Valdés, en Argentine, et des îles Crozet, les orques se nourrissent de lions de mer d’Amérique du Sud et d’éléphants de mer en eaux peu profondes, s’échouant même temporairement pour attraper des proies avant de retourner à la mer.

Orque chassant les otaries sur la plage

L’échouage, généralement fatal pour les cétacés, n’est pas un comportement instinctif et peut nécessiter des années d’apprentissage pour les jeunes. Les orques adultes relâchent un animal déjà affaibli près des juvéniles, ce qui leur permet de s’exercer et ainsi perpétuer la technique de chasse de génération en génération.

Les orques espionnent pour localiser les phoques de Weddell, les phoques crabiers (comme sur cette vidéo filmée dans l’Arctique), les phoques léopards et les pingouins qui se reposent sur la banquise. Il nagent ensuite en groupe pour créer des vagues qui balayent la banquise. Cela permet de faire tomber la proie dans l’eau, où les orques sont restées à l’affût.

Les mammifères terrestres

On a également observé des orques s’attaquant à des mammifères terrestres, comme des cerfs nageant entre des îles au large de la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord.

Les oiseaux

Dans de nombreuses régions, les orques peuvent s’attaquer aux cormorans et aux goélands.

Voilà pour la première partie de cet article généraliste sur les orques. Un second volet le complète en s’attachant davantage au comportement et au mode de vie des orques.

À tout de suite pour la suite🐬

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