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Reproduction orque

La reproduction orque dans le Pacifique Nord

Les orques du Pacifique Nord sont les plus étudiées dans le monde. Dans la mer des Salish, à cheval sur les États-Unis et le Canada, la population des épaulards résidents est divisée en deux groupes, les orques résidentes du sud (SRKW) et les orques résidentes du nord (NRKW). Une étude s’est attachée à la reproduction orque dans le Pacifique Nord et compare les résultats des deux groupes.

J31 et le bébé orque J56
J31 et son bébé orque J56 en 2019 © photographie Michael Weiss, CWR

Les orques du nord en meilleure posture

La population des orques du sud ne comptait que 74 individus (en juin 2020) et ce chiffre a tendance à baisser avec les années. En février 2021, le nombre est monté à 75, grâce à la naissance d’un bébé orque dans le pod L.

En revanche, la population des orques du nord qui compte entre 240 et 260 individus a plutôt tendance à croître.

Vous pouvez retrouver la carte de la répartition des orques du Pacifique Nord dans l’article « Orque Canada et USA : à la rencontre des résidentes du sud ».

Reproduction orque dans la mer des Salish

18 mois pour une grossesse menée à terme

La grossesse des orques dure 18 mois, l’une des plus longues gestations de tous les mammifères. Le bébé orque mesure environ 2,50 mètres de long et pèse 90 kilos.

Le veau tète pendant de courtes périodes, mais des dizaines de fois par jour. Le lait de sa mère est extrêmement riche, contenant de 40 à 60 % de matières grasses. Bien que le bébé orque commence à expérimenter l’alimentation solide dès son plus jeune âge, il n’est pas complètement sevré avant l’âge de 2 ou 3 ans.

Reproduction orque du sud

La reproduction orque du sud versus orque du nord

Les épaulards résidents du sud ont un taux de reproduction anormalement bas, inférieur à celui de leurs voisins du Nord. Des travaux utilisant des hormones dérivées d’échantillons de selles ont montré qu’environ 69 % des grossesses des habitants du sud se terminent par un avortement.

Même si la grossesse est réussie, la vie n’est pas facile pour le bébé orque. Parmi les animaux auxquels le Center of Whale Research a attribué une identification depuis 1976, environ un bébé orque sur six meurt avant son premier anniversaire.

Reproduction orques

Pourquoi le taux de reproduction orque du sud est-il si faible ?

1 – La pénurie de saumon royal

Qu’est-ce qui explique ce faible taux de reproduction ? Les analyses de la démographie et des hormones indiquent une disponibilité réduite des proies. Si l’on tient compte de l’âge, les femelles ont plus de chances de se reproduire pendant les années qui suivent une période de forte abondance du saumon royal, et les avortements sont corrélés avec des signes hormonaux de stress nutritionnel.

La survie des bébés orques (et de toutes les habitantes du Sud) est étroitement liée à l’abondance du saumon royal, leur proie préférée.

L103 et le bébé orque L123
L103 et son bébé orque L123 © photographie Dave Ellifrit, CWR

2 – La pollution de l’océan

Un stress supplémentaire provient des polluants organiques persistants, tels que les biphényles polychlorés (PCB). Ces toxines passent de la mère au bébé orque pendant la gestation et l’allaitement, ce qui peut entraîner l’échec des grossesses et la mort des nouveau-nés.

Les deux menaces interagissent : les PCB deviennent plus menaçants lorsque l’abondance des saumons est faible et que la condition physique des orques est mauvaise.

Orques des Salish

L’espoir de survie pour les orques du sud

Les épaulards en tant qu’espèce sont déjà lents à se reproduire, avec leur long intervalle entre les naissances, leur âge avancé lors de la première reproduction et leur longue durée de vie post-procréation (les orques font partie des exceptions du monde animal connaissant la ménopause). Avec l’ajout de stress nutritionnel et de toxines, le rendement reproductif des orques du sud est ralenti. Pour que la population des orques résidentes du sud augmente, il est impératif de leur permettre d’avoir une alimentation adéquate, ce qui signifie favoriser l’abondance du saumon royal.

Il convient cependant de conclure avec une note optimiste, car les autorités – canadiennes notamment – ont pris conscience du danger que courent les orques du sud et commencent à mettre en place des mesures fortes : respect des distances pour leur observation ; dispositif pour prévenir de leur présence, éviter les collisions, ainsi que de les déranger pendant leur chasse, grâce aux nouvelles technologies ; remise en question des gros barrages sur les rivières qui entravent la circulation des saumons et leur reproduction, etc.

Rencontre des orques en kayak à San Juan Islands dans la mer des Salish

Les sources de cet article reproduction orque : Michael Weiss, CWR Field Biologist/PhD Candidate (août 2020)

Bigg, M. A., Ellis. G. M., Ford, J. K., & Balcomb, K. C. (1987) Killer whales: A study of their identification, genealogy, and natural history in British Columbia and Washington State. Phantom Press, Nanaimo, BC.

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Ford, J. K., Ellis, G. M., Olesiuk, P. F., & Balcomb, K. C. (2010) Linking killer whale survival and prey abundance: food limitation in the oceans’ apex predator? Biology Letters, 6, pp. 139-142

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Lundin, J. I., Ylitalo, G. M., Booth, R. K., Anulacion, B., Hempelmann, J. A., Parsons, K. M., Giles, D. A., Seely, E. A., Hanson, M. B., Emmons, C. K., & Wasser, S. K. (2016) Modulation in persistent organic pollutant concentration by prey availability and reproductive status in southern resident killer whale scat samples. Environmental Science & Technology, 50(12), pp. 6506-6516.

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