L’écholocalisation de l’orque est essentielle pour traquer les proies et lui permettre d’être au sommet de la chaîne alimentaire. Découvrez le décryptage de ce sens extrêmement sophistiqué.
La ménopause, curiosité de la reproduction de l’orque
Le sujet de la ménopause est rarement abordé, car il constitue un phénomène exceptionnel dans le monde animal. La presque totalité des espèces demeurent fécondables jusqu’à la fin de leur vie. Or, le processus de la reproduction de l’orque fait partie des exceptions, car la femelle atteint la ménopause et vit encore longtemps après. S’il n’existe pas d’explication unique, cet état de fait offre à Orcinus orca de meilleures conditions pour élever ses petits et continuer à vivre dans une société matriarcale stable. Voici les avantages dont bénéficient les femelles orques en vivant la dernière partie de leur vie en étant ménopausées et comment cet atout profite à toute la famille.
L’âge de la reproduction de l’orque
L’espérance de vie d’une femelle tourne aux alentours de 50 ans, même si elle peut vivre beaucoup plus longtemps, allant jusqu’à 80 ou 90 ans. On parle même de femelles ayant vécu au-delà de 100 ans, à l’instar de Granny.
La maturité sexuelle est établie entre 10 et 12 ans et dure de 18 à 20 ans. Cela signifie que la femelle épaulard atteint la ménopause aux alentours de 30 ou 40 ans si la ménopause est tardive, alors qu’elle est souvent en âge d’être grand-mère. Elle peut encore vivre quelques décennies après la ménopause.
L’interrogation des scientifiques quant à la reproduction de l’orque
La théorie de l’évolution nous enseigne que le but de l’existence est de transmettre des gènes. Les scientifiques se sont alors demandé quel est le sens de la vie de l’animal s’il ne peut plus avoir de descendance ?
Ce phénomène les intrigue particulièrement chez l’orque, car certaines femelles passent la moitié de leur vie sans plus avoir la capacité de se reproduire. Leur durée de vie dite post-procréation est donc conséquente.
La société matriarcale n’admet pas de reproduction intra-familiale
Les orques vivent en famille durant toute leur vie, dans une société matriarcale. L’inceste n’existe pas chez l’orque, non pas pour des questions de valeur morale, mais parce qu’il mettrait en péril la survie de l’espèce à cause des risques de consanguinité. Les mâles rejoignent donc provisoirement une autre famille, le temps de l’accouplement.
Quelles sont les espèces marines à connaître la ménopause
À ce jour, l’existence de la ménopause est avérée chez 5 espèces de mammifères marins seulement :
- Les orques ;
- les faux-orques ;
- les globicéphales ;
- les bélugas ;
- les narvals.
La structure familiale de ces espèces a pour point commun de constituer des sociétés matriarcales. Les groupes sont dirigés par des femelles où les petits restent avec leur mère toute leur vie.
La société matriarcale des orques
Les matrilignages contiennent une femelle, sa progéniture, ainsi que celle de sa fille.
Les bénéfices de la ménopause dans la reproduction de l‘orque
1 – Retenir toute l’attention de leur mère
La société matriarcale offre les meilleures conditions pour les soins maternels. La progéniture d’une femelle, qu’il s’agisse d’un mâle ou d’une femelle, passe toute sa vie aux côtés de sa mère. Les mères les plus âgées ont tout intérêt à investir du temps et de l’énergie dans leurs fils et filles existants, plutôt que de faire de nouveaux bébés.
Il apparaît en effet que les orques ont moins de chances de survivre lorsque leur mère est absente. Elle doit donc pouvoir focaliser toute son attention sur un nombre restreint de petits.
2 – Une grand-mère attentionnée
La grand-mère attentionnée met également en évidence les avantages de l’arrêt de la reproduction directe en échange d’une amélioration de la survie et de la reproduction des parents. En prenant soin de leurs petits-enfants, les femelles ménopausées s’assurent indirectement que leurs gènes sont transmis aux générations futures.
Les grands-mères augmentent les chances de survie de leurs petits-fils et de leurs petites-filles, tout en soulageant leurs filles des difficultés de la maternité et leur laissant davantage de temps pour se nourrir et assurer une production de lait suffisante pour bien nourrir leur petit.
3 – La transmission des connaissances
L’orque est un cétacé remarquablement intelligent qui apprend tout au long de sa vie. Plus vieille est l’orque, plus sage elle devient ! Les grands-mères possèdent donc une multitude de savoirs qu’elles transmettent à leur descendance.
Elles sont indispensables pour la survie du pod. La famille dépend de ressources qui sont souvent rares et difficiles à trouver et la matriarche doit prendre les bonnes décisions pour mener le pod dans la bonne direction. Avoir pour leader une femelle ayant de l’expérience est profitable à tous. Elle transmet ses connaissances pour trouver les meilleurs terrains de chasse, ainsi que les stratégies pour attraper un maximum de proies.
Il a été observé que les orques dirigées par des femelles âgées ont plus de chances de trouver des saumons ou des mammifères marins que celles qui ont des chefs plus jeunes.
4 – La femelle ménopausée évite les pénuries alimentaires
Les mères ayant besoin de ressources alimentaires supplémentaires, il n’est pas question de prendre la période de gestation et celle qui suit la naissance à la légère. Lorsqu’elles mangent pour deux, cela signifie qu’il en reste moins pour le reste du groupe, car les orques ont pour tradition de partager leur butin. Il existe donc un compromis entre leur forme physique personnelle et la survie du groupe.
Le fait que les femelles les plus âgées deviennent ménopausées diminue le nombre potentiel de jeunes, mais augmente l’espérance de survie des nouveaux nés.
Il a été constaté que les descendants de vieilles mères orques ont un taux de survie inférieur à ceux élevés par des mères plus jeunes, comme le montre le graphique ci-dessous. Si l’on ajoute à cela le risque de grossesse difficile plus élevé avec l’âge, il est tout à fait logique de ne pas avoir de descendants à un âge avancé.
Ces 4 bénéfices réunis aident les orques à maintenir leur société matriarcale stable, avec une espérance de survie et une longévité exceptionnelles dans le monde animal.
La survie des baleineaux
La ligne verte représente les baleineaux nés de jeunes mères et la ligne grise de mères plus âgées.
Découvrez les résultats d’une étude publiée en 2021 qui confirme que la ménopause accroît l’espérance de vie des épaulards en lisant l’article Reproduction orque : la ménopause des épaulards du Pacifique Nord.
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