L’écholocalisation de l’orque est essentielle pour traquer les proies et lui permettre d’être au sommet de la chaîne alimentaire. Découvrez le décryptage de ce sens extrêmement sophistiqué.
Dent orque : gros plan sur l’usure de la dentition de l’épaulard
L’usure dentaire est assez courante chez les orques sauvages et notamment celles qui se nourrissent de harengs ou de requins, c’est-à-dire les épaulards résidents et les hauturiers. Les orques transientes qui se nourrissent majoritairement de mammifères marins sont moins touchées.
Je vous invite à consulter l’article Combien de dents a une orque ? pour connaître le détail de la mâchoire de l’orque.
Sommaire
Pas de dents de lait chez orques
Contrairement aux diphyodontes qui possèdent deux séries de dents au cours de leur vie (comme l’homme) et aux polyphyodontes dont les dents sont constamment remplacées (comme les requins), les orques sont des monophyodontes, ce qui signifie qu’elles ne possèdent qu’une seule série de dents au cours de leur vie.
L’usure de leurs dents pose un véritable problème, car cela les handicape pour chasser et pour dévorer leurs proies. Cependant, les orques sont des animaux très sociaux qui ont la particularité de partager leur nourriture.
Il existe des exemples d’orques handicapées physiques qui ne sont pas aptes à la chasse, mais qui survivent cependant au sein de leur pod, grâce à la solidarité des autres membres du groupe qui partagent avec elles leur butin de chasse.
Dent orque : la peau de requin responsable des dommages les plus importants
L’usure extrême des dents, parfois jusqu’à la gencive, est causée par les denticules, sortes d’écailles, et les corps cartilagineux d’espèces de requins.
Les orques hauturières qui vivent en pleine mer sont les plus méconnues, mais, d’après les observations des scientifiques, les requins font très souvent partie de leur menu. Ils pensent même que les orques hauturières du Pacifique nord-est se nourrissent principalement de requins en pleine mer. Or, le corps des squales est recouvert de denticules qui sont de minuscules écailles plates en forme de V, recouvertes par une couche d’une substance dure ressemblant à de l’émail, appelée dentine.
Cette structure rend la peau des requins particulièrement rugueuse, semblable à du papier de verre. Par conséquent, le frottement constant des écailles contre les dents des orques les ponce jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien !
Cette usure peut provoquer des infections en cas de coupures des gencives et elle complique considérablement l’alimentation du cétacé.
Consultez l’article La peau du requin blanc : une structure de haute technologie pour en connaître davantage sur sa composition.
Aspirer les harengs provoque aussi des dommages sur la dent orque
À l’autre bout du monde, dans les eaux de l’Atlantique Nord, les orques norvégiennes, bien mieux connues que les épaulards hauturiers du Pacifique, rencontrent également des problèmes d’usure des dents.
Ces orques raffolent du hareng qui constitue leur proie principale. Ce petit poisson mesurant de 20 à 40 centimètres de long est couvert d’écailles abrasives. Or, la mâchoire des orques n’est pas conçue pour mâcher, mais plutôt pour lacérer leur proie avant de l’avaler par morceaux. En effet, elles possèdent une cinquantaine de dents pointues — entre 40 et 56 — qui sont entrelacées et ne permettent pas de découper les harengs.
Pour pallier ce problème lorsqu’elles mangent des harengs, les orques norvégiennes les gobent en les aspirant. Pour obtenir leur ration quotidienne, elles doivent en avaler une grande quantité. Au passage de chaque poisson, les écailles frottent contre les dents de devant et les endommagent progressivement, jusqu’à ce qu’elles finissent par s’user.
Pas de problème pour la dent orque résidente du Pacifique Nord
L’usure extrême des dents n’est pas observée chez les épaulards résidents du Pacifique Nord, car ils se nourrissent principalement de poissons plus gros comme le saumon royal, de 60 à 90 centimètres de long, qu’ils déchiquètent en gros morceaux avant de les avaler.
De bonnes dents pour les orques transientes
Les orques transientes ne subissent pas d’usure dentaire exagérée. Se nourrissant majoritairement de mammifères marins, leurs dents sont préservées, car elles déchirent la peau sans écaille des otaries, baleines ou autres animaux à la peau plus douce que celle des poissons.
Les épaulards transients s’attaquent aussi aux requins, mais il semble de cela soit plus exceptionnel. Ils se contentent souvent du foie qu’ils extraient avec une précision de chirurgien, mais ils ne mangent pas le reste et donc épargnent la santé de leurs dents.
Structure de la dent orque
La structure de la dent orque
Les dents des épaulards commencent à pousser à partir de quelques semaines. À maturité, elles mesurent entre 4 et 7 centimètres visibles hors de la gencive, et entre 12 et 14 centimètres en tout.
Comme vous pouvez le constater sur certaines photos, lorsque la dent est très usée, sa section paraît percée, car elle est en fait creuse.
La structure de la dent orque n’est pas la même selon le type d’orque. Comme vous pouvez le voir sur l’illustration juste en dessous, la forme des dents est différente sous tous les angles : de profil ou de face, mais aussi si l’on compare leur section.
La partie inférieure de la dent, en dessous de la ligne de la gencive est plus longue chez les orques transientes. Vient ensuite celle de l’orque résidente, tandis que l’orque hauturière possède la racine la plus courte.
La section de la dent de l’orque résidente est ronde, celle de l’orque hauturière carrée et celle de l’orque transiente rectangulaire.
L’usure est ensuite différente, en fonction de leur régime alimentaire.
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