L’écholocalisation de l’orque est essentielle pour traquer les proies et lui permettre d’être au sommet de la chaîne alimentaire. Découvrez le décryptage de ce sens extrêmement sophistiqué.
Écoutez le chant de l’orque et comprenez l’écholocation
Pour compléter le précédent article traitant des vocalises de l’orque, voici quelques précisions quant à son système de communication, ainsi que des extraits sonores qui donnent une étendue de la diversité des dialectes du chant de l’orque.
Pas cordes vocales, mais de petites oreilles
Les orques ne possèdent pas de cordes vocales dans le larynx pour produire des sons, comme les humains. Le chant de l’orque est conçu par son tissu compact, situé dans la région nasale. Cet animal très social, qui ne se déplace qu’en famille, maintient en toutes circonstances une communication constante entre les différents membres du clan.
Bien qu’elles ne soient pas facilement visibles, les oreilles des orques sont constituées par de petites ouvertures, situées derrière les yeux. L’orifice auriculaire mesure environ 2 millimètres.
Les oreilles sont très bien développées pour s’adapter aux différentes conditions de leur environnement. Elles résistent aux très fortes pressions sous l’eau, alors que l’animal peut plonger jusqu’à 260 mètres de profondeur.
Lorsqu’elles chassent dans des eaux sombres ou très agitées, la vue n’est pas très utile. Les orques doivent alors se fier entièrement à leur sens de l’ouïe pour naviguer, communiquer et chasser.
À chacun son dialecte !
Les groupes d’épaulards ont un système de communication très complexe. Les experts ne cessent de l’étudier et sont parvenus à certaines conclusions.
Un groupe produit un ensemble de sons complètement différent des autres groupes, ainsi, chaque individu peut reconnaître le groupe auquel il appartient. Ces sons sont appris et transmis de génération en génération parmi les membres de la communauté et sont considérés comme des dialectes. Ceux-ci sont essentiels pour l’identification et la cohésion du groupe.
Les veaux naissent avec un répertoire limité de sons qui s’élargit lentement au fur et à mesure qu’ils apprennent de leur mère et des autres adultes du pod.
Il peut exister des vocalisations similaires entre les différents groupes, mais il n’y a pas deux groupes différents avec le même répertoire de sons. Bien qu’ils puissent parfois sembler similaires, leurs caractéristiques dans le détail sont différentes : tonalité, durée, volume, fréquence et les moments où ils sont utilisés, entre autres.
Le chant de l’orque d’Islande et de Norvège
Les vocalises d’un pod dans les eaux norvégiennes ont été comparées à ceux d’un pod vivant dans les eaux proches de l’Islande. Il s’agit donc de deux clans très proches géographiquement.
Les habitants de l’Islande possédaient 24 sons différents, tandis que ceux de Norvège n’en avaient que 23. Mais, ce qui a le plus surpris les chercheurs, c’est le fait qu’aucun son n’était répété dans les deux groupes, tous étant uniques pour chaque pod.
Les scientifiques ont classé trois types de communication sonore : les sifflements, les appels discrets et les clics. Les sifflements et les appels discrets sont généralement utilisés dans la communication des pods et les clics lors de l’écholocation, une technique utilisée pour détecter les éléments de leur environnement.
Découvrez l’histoire de l’une des pionnières de l’étude du langage des épaulards dans le livre d’Alexandra Morton « À l’écoute des orques ».
Le chant de l’orque du Pacifique
Des études montrent que les populations résidentes de l’océan Pacifique ont tendance à être plus bruyantes que les orques transientes, même si elles partagent les mêmes eaux.
Les fréquences sonores des orques varient en fonction de la proie qu’elles chassent, car les mammifères marins comme les pinnipèdes peuvent facilement détecter ces sons. Certaines orques utilisent des sons très courts et d’autres restent silencieuses lorsqu’elles pourchassent un mammifère marin.
Le bruit qu’elles émettent est probablement perceptible par les poissons, notamment par les saumons, car les observateurs ont constaté une réaction de fuite de la part du poisson lorsque le prédateur se rapproche.
Toutefois, les poissons perçoivent sans doute avec moins d’acuité les orques que les mammifères marins, ce qui expliquerait pourquoi les prédateurs prennent davantage de précautions avec les mammifères en restant silencieux ou en réduisant leurs émissions.
Écoutez le chant de l’orque du Pacifique
Voici 4 extraits sonores de différentes populations d’orques évoluant sur la côte ouest du Canada, au niveau de la Colombie Britannique. Ces sons sont très différents les uns des autres. Bien sûr, les circonstances au moment de l’enregistrement sont différentes, mais ces extraits prouvent la diversité des dialectes de populations qui vivent pourtant dans une même région.
Chant de l’orque résidente du groupe nord
Chant de l’orque résidente du groupe sud
Chant de l’orque transiente
Chant de l’orque hauturière
L’écholocation de l’orque
La capacité sensorielle de l’orque lui permet une navigation précise et une chasse très efficace. Lors de l’écholocation, les sons traversent l’eau et rebondissent sur les poissons ou toute autre proie potentielle. Les vibrations reviennent ensuite vers l’épaulard et lui fournissent de précieuses informations, avec des détails très précis sur la proie.
L’écholocation permet de connaître la taille de la victime, sa proximité, la profondeur de l’eau et la présence éventuelle d’autres prédateurs. Une fois que l’orque a recueilli ces données, elle décide si elle doit chasser cette proie ou plutôt chercher une nourriture moins compliquée à attraper où plus nutritive.
Trajectoire du son de l’écholocation
Découvrez les passionnantes recherches sur la Communication animale : bientôt un dialogue avec le cachalot ?
Incroyable comme les chants diffèrent d’une « region » à l’autre….
C’est la tour de Babel sous-marine !
Magnifique