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À l’écoute des orques

« À l’écoute des orques », livre essentiel d’Alexandra Morton

À l’écoute des orques apparaît réellement comme un livre essentiel sur les orques et leur communication. Plus généralement, il passionnera quiconque s’intéresse à la vie animale. L’auteur, née en 1957, commença à travailler sur l’enregistrement du chant des orques à la fin des années 70. Il est édifiant de mesurer à quel point nos connaissances sont récentes sur les épaulards et plus généralement sur le monde marin. Alexandra Morton appartient à la petite communauté scientifique qui compte et qui travaille dans l’ombre à la protection des océans et de leur faune.

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À l’écoute des orques

À l’écoute des orques d’Alexandra Morton, récit passionnant de la première à la dernière page

Je me suis engagée à ne mettre en lumière sur ce site que les ouvrages les plus estimables. À l’écoute des orques en fait indéniablement partie. C’est un livre à dévorer sans modération. Alexandra Morton a le don de nous faire partager sa vie, en même temps que celle des orques, avec une fluidité délicieuse. Son récit vaut pour son contenu scientifique, autant que pour l’émotion qui s’en dégage.

À l’écoute des orques est sous-titré Ma vie avec les géants de la mer. Pourtant, la future biologiste marine est née et a grandi dans l’État du Connecticut aux États-Unis. Rien ne la prédestinait alors à passer sa vie aux côtés des orques.

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Dès son plus jeune âge, elle se passionne pour les animaux et pour leur étude. Cependant, dans les années 60, les femmes scientifiques ne sont pas légion et sa seule référence en la matière est Marie Curie !

Alexandra eut une révélation lorsqu’elle découvrit en couverture de la revue du National Geographic à laquelle elle était abonnée la photo de Jane Goodall. « Elle était tout ce que je voulais être, une femme sûre d’elle, élégante, qui étudiait les animaux sauvages », écrit-elle. Jane Goodall est une pionnière de l’étude des chimpanzés dans leur habitat naturel. Elle demeure une référence du combat engagé auprès des animaux. Dian Fossey rejoignit ensuite Jane Goodall au panthéon des héroïnes d’Alexandra Morton.

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Elle décide alors de s’engager dans des études scientifiques à la Milton Academy près de Boston. Dès sa deuxième année, elle se fait si insistante que l’école l’autorise à installer un petit laboratoire dans le bâtiment scientifique. Pourtant, elle se sent vite à l’étroit dans cet établissement si conventionnel et décide de tout plaquer pour rejoindre la côte ouest des États-Unis.

Alexandra Morton
Alexandra Morton

Les débuts de carrière avec John Lily

Alexandra Morton débute sa carrière en travaillant avec John Lily. Elle le décrit comme un pionnier de la recherche sur l’intelligence animale, et notamment sur le cerveau des dauphins, en même temps qu’un excentrique que le monde scientifique a du mal à cerner.

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La découverte des orques en captivité

À la fin des années 1970, alors qu’elle travaillait au Marineland en Californie, Alexandra Morton fut la première à enregistrer les sons des orques en plongeant un hydrophone dans le bassin de deux orques.

La narration du livre se poursuit sur sa vie à leurs côtés. Les passages sont parfois douloureux, car on mesure la cruauté de la captivité, en même temps qu’Alexandra qui se rend compte de l’absurdité de faire vivre des animaux sauvages hors de leur milieu naturel. Toutefois, elle pose les jalons de ce que sera sa mission : écouter les orques et décrypter leur communication.

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Changement de vie et travail sur les orques de Colombie-Britannique

En 1984, Alexandra s’installa dans une baie isolée de la Colombie-Britannique pour poursuivre ses recherches avec les orques sauvages. Ses enregistrements l’ont amenée à mieux comprendre le mystère de l’écholocalisation des orques qui leur permet de trouver leur chemin dans les océans et de localiser leurs proies.

Pour plus d’informations sur la communication des cétacés, Écoutez le chant de l’orque et comprenez l’écholocation.

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Vie privée et vie professionnelle au jour le jour

 Au fil des pages d’À l’écoute des orques, nous suivons la vie privée d’Alexandra Morton qui se fond avec sa vie professionnelle.

On croise diverses célébrités du monde scientifique qui découvrent en même temps qu’Alexandra Morton comment vivent les cétacés et comment ils communiquent. Au milieu des années 1970, elle devient notamment l’assistante de Sam Ridgway qui découvrit comment les dauphins pouvaient dormir sans se noyer, grâce à leur cerveau : une moitié dort, tandis que l’autre veille et déclenche la respiration de l’animal qui évite ainsi la noyade.

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Alexandra Morton fut aussi le compagnon de route de Mike Bigg, à l’origine de l’appellation des orques de Bigg, autrement dénommées les orques transientes. C’est à cette époque aussi que les chercheurs commencent à cerner le mode de vie matriarcal des orques.

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Alexandra épouse Robin Morton en 1981, un photographe aussi engagé qu’elle dans l’étude des orques. Leur petit garçon les accompagne partout. Ils vivent dans des tentes, sur un bateau, dans des maisons de bois… Ils financent leur vie et leurs études sur les orques au jour le jour, en vendant quelques images, en convoyant des bateaux, en rédigeant des articles…

À cette époque, filmer sous l’eau constitue une gageure. Robin plonge inlassablement, tandis qu’Alexandra continue de prendre des notes et d’enregistrer les orques sur des bandes magnétiques qui ont depuis été remplacées par les technologies digitales.

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Pour vous donner une idée de la tâche colossale que représentait le travail sur le terrain en 1986, Alexandra raconte comment Robin vendit 3 minutes 30 d’images sous-marines d’orques au commandant Cousteau. Celui-ci naviguait à l’époque sur l’Alcyone. Quelques mois plus tôt, les cadreurs de son équipe avaient repoussé les offres de service de Robin, si sûrs d’eux quant à leur capacité à filmer les orques. Revenus bredouilles après de multiples plongées, ils durent ravaler leur fierté et finalement s’en remettre à Robin.

Il avait fallu 8 ans à Robin pour réunir ces 3′ 30″ de film !

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Le développement de l’aquaculture en Colombie-Britannique

Après la mort de Robin dans un accident de plongée, Alexandra se retrouva seule avec son petit garçon. Elle réussit néanmoins à poursuivre l’œuvre de sa vie, grâce à sa pugnacité et sa capacité à rebondir. Elle noua des liens avec les habitants de la région et travailla notamment sur des bateaux de pêche pour gagner sa vie.

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L’arrivée des fermes de saumon bouleversa alors la Colombie-Britannique. Il était impossible de mesurer les conséquences de cette nouvelle industrie. Ce qui était certain, c’est que les orques furent immédiatement considérées comme des ennemies par ces nouveaux exploitants installés ici par de grands groupes industriels.

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En tournant les pages d’À l’écoute des orques, nous suivons pas à pas l’évolution de la région, ainsi que les multiples combats d’Alexandra Morton. Ils visaient (et visent toujours) principalement les pollutions induites par l’aquaculture, mais aussi celles produites sur terre à cause des herbicides utilisés par l’industrie forestière.

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Au début des années 2000, Alexandra Morton constata que les saumoneaux sauvages à proximité des filets d’élevage étaient infestés par le pou du poisson et que beaucoup n’atteignaient pas l’âge adulte.

Elle se démena alors pour financer des actions en justice et sauver sa terre d’adoption. Inlassablement, elle poursuit aujourd’hui ses recherches, aux côtés de son second mari, son fils et la fille née de ce nouveau mariage.

Alexandra Morton se bat également contre le harcèlement acoustique généré par le trafic des bateaux.

Alexandra Morton heureuse de la fermeture des fermes à saumons en 2021

À l’écoute des orques, à lire absolument

À l’écoute des orques est un livre à lire absolument, que vous soyez ou non passionné par les orques. Il nous permet de comprendre comment s’est forgée l’étude du monde marin depuis un demi-siècle.

Le récit est captivant de bout en bout. La passion d’Alexandra Morton transpire au travers de chacune des pages de son livre. Son expérience nous permet aussi de relativiser sur le sort réservé aux animaux retenus captifs dans des bassins indignes. La situation aujourd’hui apparaît bien meilleure qu’elle ne le fut il n’y a pas si longtemps. La prise de conscience gagne les esprits et il y a bon espoir de voir prochainement la fin de la barbarie de la captivité.

Alexandra Morton peut se glorifier de s’être montrée à la hauteur de ses inspiratrices, Jane Goodall et Dian Fossey. Elle a contribué à la connaissance du monde merveilleux des orques, ainsi qu’à la protection de leur environnement. À la lecture d’À l’écoute des orques, on comprend qu’elle poursuivra son combat jusqu’à la fin de sa vie.

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