L’écholocalisation de l’orque est essentielle pour traquer les proies et lui permettre d’être au sommet de la chaîne alimentaire. Découvrez le décryptage de ce sens extrêmement sophistiqué.
Sauvegarder le mets favori de l’orque : le saumon royal
L’abondance du saumon – en particulier le saumon royal – est la clé de la survie de la population d’orques résidentes du sud, car ce poisson représente au moins 80 % de leur régime alimentaire. Un épaulard doit consommer entre 18 à 25 saumons adultes par jour, juste pour satisfaire ses besoins énergétiques.
Les orques du sud sont les épaulards résidents qui vivent dans le Pacifique Nord, dans la mer des Salish, à cheval entre les États-Unis et le Canada. Reportez-vous à l’article « Orque Canada et USA : à la rencontre des résidentes du sud » pour plus de détails sur cette communauté.
Le saviez-vous ?
– Il existe dix espèces considérées comme saumon du Pacifique. Les sept espèces présentes dans le nord du Pacifique sont le saumon rouge, le saumon royal, le saumon coho, le saumon rose, le saumon kéta, la truite arc-en-ciel et la truite fardée.
– Le saumon rose est l’espèce la plus petite et la plus abondante.
– Le saumon rose et le saumon royal ont en commun le même nombre d’écailles.
– Le saumon du Pacifique entreprend des migrations anadromes, ce qui signifie qu’il se reproduit dans des cours d’eau douce, mais qu’il passe une partie de sa vie dans les océans (donc de l’eau salée), où il accumule plus de 99 % de son poids adulte.
– Le saumon du Pacifique est également sémelpare. Cela signifie qu’il ne se reproduit qu’une fois au cours de sa vie. Il meurt après la reproduction et devient une source de nutriments et de nourriture dans l’écosystème de l’eau douce. Le saumon devient ainsi un élément essentiel pour les écosystèmes côtiers du Pacifique.
– Le saumon du Pacifique retourne « chez lui » dans son cours d’eau natal pour se reproduire. Les adultes retournent donc dans les mêmes cours d’eau que leurs parents ont utilisés. Ce comportement a entraîné le développement d’une grande diversité génétique au sein de chaque espèce, ce qui permet au saumon de s’adapter très facilement.
– Les saumons parcourent souvent plus de 50 kilomètres par jour.
– Les saumons femelles pondent de 2 000 à 10 000 œufs ; moins de 1 % de ces œufs survivent pour produire la prochaine génération d’adultes.
– Le saumon royal est l’aliment de prédilection des orques du Sud.
Le saumon royal, nourriture de l’orque du sud
Le saumon royal (Oncorhynchus tshawytscha) est également nommé saumon chinook ou saumon quinnat. Il porte aussi quelques surnoms en fonction de la région dans laquelle il évolue : Spring, King, Tyee, Columbia River salmon, Hookbill, et Black ou Blackmouth salmon.
Le saumon royal est l’espèce la plus grande des saumons vivant dans l’océan Pacifique, mais aussi la moins abondante. Adulte, il pèse entre 14 et 45 kilos et mesure entre 1 et 1,50 mètres. Certains individus atteignent un poids allant jusqu’à 60 kilos. Il peut vivre jusqu’à l’âge de 9 ans.
Comment reconnaître un saumon royal
La couleur du saumon royal évolue selon la période de frai. Lorsqu’il ne fraie pas, il apparaît bleu-vert avec des côtés argentés. Il a des taches noires sur le dos et les nageoires dorsales, ainsi que sur les deux lobes de la nageoire caudale. Lorsqu’il fraie, sa couleur s’enrichit avec des coloris allant du rouge profond au noir cuivré.
Sa bouche est souvent d’un violet très foncé, presque noir, à l’origine de l’un de ses surnoms, Blackmouth.
Les mœurs et l’habitat du saumon royal
Le saumon royal préfère souvent les grands réseaux fluviaux pour ses séjours en eau douce, mais on le trouve également dans les petits affluents et les eaux d’amont. Il est célèbre pour son endurance à la nage et les sauts fantastiques qu’il fait lors de ses migrations.
Les habitudes migratoires du saumon royal varient, certains affichant une forte envie de se déplacer vers l’océan dans les semaines qui suivent l’éclosion, tandis que d’autres semblent se contenter de rester en eau douce, pendant une ou deux années.
Sa durée de vie d’une moyenne de 9 ans est plus longue que celle des autres saumons du Pacifique. Il peut rester dans l’océan pendant cinq ans ou plus, avant de retourner dans sa frayère natale. Il migre vers les rivières pour frayer tout au long de l’année, mais on constate un pic saisonnier de mai à septembre. Le saumon royal commence à frayer dès l’âge de deux ans.
La population de saumon royal dans la région de l’habitat des orques du sud
NOAA Fisheries a recensé les zones de reconstitution des stocks de saumon et de truite arc-en-ciel désignées le long de la côte ouest des États-Unis.
- Puget Sound qui comprend le canal Hood et le lac Ozette.
- La Colombie intérieure qui comprend trois sous-domaines, à savoir le Columbia moyen, le Snake et le Upper Columbia.
- Willamette, Basse-Colombie, côte de l’Oregon.
- Sud de l’Oregon, côte nord de la Californie.
- Côte nord-centre de la Californie, vallée centrale de la Californie.
- Centre-sud, côte sud de la Californie.
Le saumon royal à Puget Sound et dans la mer des Salish
Dans l’État de Washington, la reconstitution des stocks de saumon est divisée en groupes régionaux. Après l’inscription du saumon royal sur la liste des espèces menacées en 1999, le plan de reconstitution de Puget Sound a identifié 14 bassins, chacun ayant son propre ensemble de priorités et de stratégies de reconstitution.
À Puget Sound, seules 22 des 37 populations historiques de saumon royal subsistent. Les autres saumons royaux sauvages représentent 10 % de leur nombre historique. Sur ces 10 %, la plupart sont concentrés dans deux bassins seulement : le Skagit et le Snohomish. Neuf populations de saumon quinnat de Puget Sound ont déjà disparu, ce qui rend l’espèce très vulnérable dans la région.
Les programmes de sauvegarde du saumon royal
Les initiatives privées et gouvernementales au Canada, comme aux États-Unis se multiplient pour la sauvegarde du saumon royal dans le Pacifique nord, ce qui est bénéfique pour tout l’écosystème, dont les orques.
Les deux axes principaux consistent à réduire le trafic maritime et à retirer certains barrages hydroélectriques à la frontière entre les rivières et l’océan qui bloquent la migration des saumons et leur reproduction.
De leur côté, les orques s’adaptent aussi pour survivre. Les épaulards du sud semblent élargir leur terrain de chasse en s’aventurant plus au sud, en direction de la Californie. D’autre part, ils pourraient adopter un nouveau régime alimentaire, passant des poissons aux mammifères marins.
Depuis peu, on assiste au Canada à des attaques d’orques sur la plage, pour chasser le phoque commun, alors que ce type de comportement n’avait été observé que dans l’hémisphère sud, du côté Atlantique.
Avec de la bonne volonté du côté des humains et la grande intelligence des orques qui apprennent à s’adapter, espérons que la communauté des orques du sud pourra continuer à se nourrir de saumon royal en abondance et retrouver une population plus importante.
Le témoignage des défenseurs du saumon royal – et des orques – de la rivière Snake
D’éminents scientifiques du Nord-Ouest et des défenseurs des orques ont demandé au gouvernement de supprimer les quatre barrages fédéraux obsolètes sur le cours inférieur de la rivière Snake. Ils affirment que cela permettra de restaurer le saumon de la rivière Columbia-Snake et de renouveler une source de nourriture essentielle pour les populations d’orques de Puget Sound, qui sont en danger.
Cet article comporte 0 commentaires