L’écholocalisation de l’orque est essentielle pour traquer les proies et lui permettre d’être au sommet de la chaîne alimentaire. Découvrez le décryptage de ce sens extrêmement sophistiqué.
Orque sauvage, pourquoi la nageoire dorsale tombe parfois
L’orque aileron courbé de l’image qui illustre cet article est Keiko. Il s’agit de l’épaulard qui a servi pour le tournage du film Sauvez Willy et qui fut ensuite relâché dans la nature. Il mourut à l’âge de 27 ans, au large de la Norvège.
Il est fréquent de voir des images d’orque avec la nageoire dorsale repliée, mais il s’agit généralement d’animaux captifs. Cependant, il arrive de voir des orques sauvages dont l’aileron est aussi recourbé sur lui-même, voire effondré.
Une orque nageoire dorsale repliée est un signe de mauvaise santé irréversible en captivité. Dans la nature, si l’aileron d’orque effondré peut également révéler un problème physique, celui-ci peut n’être que passager. L’animal peut ensuite retrouver toute sa puissance, comme le prouve l’histoire de Bâbord et Tribord.
Recherche sur les orques et leur nageoire dorsale
Les orques possèdent une nageoire dorsale de taille et de forme différente, selon la catégorie à laquelle appartient l’épaulard : résident, transient ou hauturier. La nageoire d’orque mâle est toujours beaucoup plus grande que celle de la femelle et peut atteindre une taille de plus d’1,80 mètres.
Découvrez dans cet article Les groupes d’orques : transient, résident ou hauturier.
La nageoire dorsale de l’orque est soutenue par un tissu conjonctif fibreux contenant, entre autres, du collagène, et non pas par un os.
Dans la nature, la nageoire dorsale de l’orque est le plus souvent parfaitement verticale. Elle peut néanmoins montrer quelques ondulations et, dans des cas plus rares, être totalement effondrée.
Selon une étude publiée par la Bibliothèque nationale de médecine des États-Unis du National Institute of Health, la plupart des mâles en captivité ont la nageoire dorsale affaissée. Cette affection, également connue sous le nom d’effondrement de la nageoire dorsale, de nageoire flasque ou de syndrome de la nageoire repliée, se produit aussi chez de nombreuses femelles en captivité.
La nageoire dorsale améliore l’hydrodynamisme des orques. Elle les aide à se glisser dans l’eau plus efficacement. Par ailleurs, l’instar des oreilles des éléphants ou des fennecs, ou de la langue des chiens, les nageoires dorsale, caudale et pectorale aident également à éliminer l’excès de chaleur lors d’activités intenses, comme la chasse. L’excès de chaleur, généré pendant que les cétacés nagent, est alors libéré dans l’eau et l’air.
Pourquoi les orques ont l’aileron qui tombe
L’effondrement de la nageoire dorsale des orques en captivité
Une orque sauvage parcourt souvent des centaines de kilomètres en une journée. Elle passe une bonne partie du temps totalement immergée, ce qui amplifie la résistance et muscle la nageoire dorsale. L’eau exerce une pression sur la nageoire qui maintient les tissus à l’intérieur sains et fermes.
L’une des raisons pour lesquelles la nageoire dorsale s’effondre en captivité est que l’orque passe une grande partie de son temps à la surface de l’eau et ne nage que très peu. Par conséquent, les tissus ne se musclent pas et l’aileron finit par tomber. Comme une personne que l’on ferait vivre dans un espace confiné, sans pouvoir marcher, et qui n’aurait plus les muscles nécessaires pour tenir sur ses jambes, les orques en captivité deviennent handicapées.
Le manque d’exercice n’est pas la seule cause de cet effondrement. La déshydratation, ainsi que la surchauffe des tissus des nageoires sont également fautives. Dans les parcs aquatiques, l’eau est souvent trop chaude et pas adaptée aux orques.
Il faut ajouter à cela le stress engendré par la captivité. Les orques sont sans arrêt sollicitées pour faire des pitreries et réaliser des exercices contre nature. Elles sont aussi privées de leur clan, alors que ce sont des animaux sociables qui vivent en groupes. Comme tous les autres dauphins (l’orque est le plus grand des dauphins) dans tous les bassins du monde, les épaulards en captivité développent des maladies de peau, des dépressions nerveuses et se laissent souvent dépérir.
Le régime alimentaire est aussi mauvais pour leur santé. Les animaux sont nourris de poissons morts décongelés, alors qu’ils ne sont jamais charognards dans la nature et chassent des proies vivantes.
Enfin, la réduction de l’activité physique provoque l’hypotension artérielle. Tout cela ajoute à leur dégradation physique.
L’effondrement de la nageoire dorsale des orques sauvages
Bien que cela soit bien moins fréquent, il arrive que la nageoire dorsale d’une orque sauvage se plie ou s’effondre.
Une étude sur les orques sauvages en Nouvelle-Zélande a montré un taux relativement élevé de 23 % de nageoires dorsales qui s’affaissent. Ce taux est plus élevé que celui observé dans les populations de Colombie-Britannique ou de Norvège, où un seul mâle sur les 30 étudiés avait une nageoire dorsale complètement effondrée.
Les chercheurs émettent l’hypothèse que l’effondrement des nageoires dorsales chez les orques sauvages pourrait être dû à l’âge, au stress, aux blessures ou aux altercations avec d’autres orques.
En 1989, les nageoires dorsales de deux orques mâles se sont effondrées après avoir été exposées au pétrole lors de la marée noire de l’Exxon Valdez. Il s’agissait là clairement d’un signe de mauvaise santé et les deux épaulards sont morts peu après que l’effondrement des nageoires fut documenté.
Les deux orques les plus célèbres dont la nageoire dorsale est complètement repliée s’appellent Bâbord et Tribord. Le moins que l’on puisse dire est qu’il ne s’agit pas chez eux d’un signe de mauvaise santé, car ils sèment la panique partout là où ils passent. Ils s’attaquent régulièrement à des grands requins blancs et les tuent pour n’en prélever que le foie.
Retrouvez l’Étude sur l’aileron plié de l’orque sauvage et des autres cétacés qui revient sur les raisons de cet affaissement et compare toutes les espèces de cétacés qui présentent cette particularité.
Je vous invite à découvrir ici l’histoire de Bâbord et Tribord en suivant ce lien.
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