L’écholocalisation de l’orque est essentielle pour traquer les proies et lui permettre d’être au sommet de la chaîne alimentaire. Découvrez le décryptage de ce sens extrêmement sophistiqué.
La vie intime de l’orque : respiration et sommeil
L’orque, comme tous les mammifères, respire de l’air grâce à ses poumons. Cependant, contrairement aux humains, la respiration de l’orque n’est pas un réflexe, mais un acte conscient. Elle profite de ses passages en surface pour expulser l’air usagé de ses poumons par son évent et inspirer de l’air, ce qui crée un son fort et caractéristique.
L’orque respire généralement à intervalles d’environ 20 secondes, 3 ou 4 fois de suite, puis reste immergée pendant une période plus longue. Lorsque l’épaulard se déplace rapidement, il respire plus souvent et à des intervalles plus courts. Lorsqu’il se repose, il prend 3 ou 4 respirations à intervalles courts, suivies d’un intervalle plus long d’environ 3 minutes. Parfois, les orques retiennent leur souffle jusqu’à 12 minutes !
Sommaire
Orque : respiration grâce à l’adaptation
Comment respire l’orque ?
Les poissons utilisent leurs branchies pour extraire l’oxygène de l’eau. Les orques étant des mammifères, elles ne possèdent pas de branchies, mais un système respiratoire comparable au nôtre, avec des poumons, et adapté à la plongée.
L’orque compense le manque d’oxygène pendant l’immersion par une quantité élevée d’hémoglobine dans son sang qui augmente l’efficacité de la respiration.
L’orque respire avec son évent et stocke l’oxygène dans ses poumons. Cependant, ses poumons ne sont pas aussi gros qu’on pourrait l’imaginer. En effet, de trop gros poumons agiraient comme des flotteurs et entraveraient sa capacité à plonger en profondeur.
Lorsqu’elle remonte à la surface pour respirer, l’orque ouvre son évent et expire en contractant le muscle qui le contrôle. Elle inspire ensuite, puis referme l’évent, avant de replonger. L’évent est maintenu fermé durant toute la plongée, grâce à la contraction de son muscle.
Le jet qui se produit à la sortie de l’évent lorsque l’orque remonte à la surface est le dioxyde de carbone exhalé, mélangé à la vapeur d’eau accumulée autour de l’évent pendant la plongée. Il ne s’agit en aucun cas d’eau qui se serait insinuée dans les poumons.
Le contrôle des organes pour compenser le manque d’oxygène
Pour passer plusieurs minutes sans respirer, les orques ralentissent ou accélèrent certaines parties de leur corps, afin de compenser l’absence de renouvellement de l’oxygène. Le système digestif et le rythme cardiaque ralentissent, tandis que le rythme respiratoire s’accélère pour gérer les contractions musculaires et les organes qui ont besoin d’oxygène pour fonctionner.
Le pouls plus lent entraîne une diminution de l’utilisation de l’oxygène dans les organes et empêche le sang désoxygéné d’être envoyé aux poumons, car cela entraînerait une augmentation trop importante de la pression dans les poumons.
Impossible de respirer par la bouche !
Nous pouvons respirer indifféremment par la bouche ou le nez. L’orque, pour vivre dans l’eau, a développé des orifices séparés pour respirer et manger. Elle ne peut respirer que par son évent et est incapable de respirer par la bouche.
Afin d’éviter qu’elle n’inspire accidentellement de l’eau lorsqu’elle chasse et consomme une proie, son œsophage par lequel passe la nourriture demeure séparé de son évent et de ses poumons où passe l’air. Dans le cas contraire, de l‘eau pourrait s’introduire dans ses poumons et l’épaulard se noierait.
La position de l’évent sur le dessus de sa tête lui permet de respirer à la surface de l’eau, sans avoir à lever la tête.
Pour l’orque, respiration et communication utilisent le même système
L’orque ne possède pas de cordes vocales. Le système respiratoire sert à respirer, mais aussi à communiquer. L’évent et la cavité nasale sont utilisés pour émettre les sons, chants et clics.
Ce langage sert à signaler une proie ou un danger dans l’environnement ou simplement pour échanger entre les différents membres du pod. Les orques peuvent produire des dizaines de sons différents. Il existe des dialectes régionaux, ce qui engendre des langages différents d’un pod à l’autre.
Combien de temps une orque peut rester sous l’eau
Le système respiratoire de l’orque lui permet de retenir son souffle jusqu’à 12 minutes. Généralement, les plongées sont beaucoup plus courtes, allant d’1 à 6 minutes. Mais, s’il faut davantage de temps pour attraper une proie, elle peut prolonger sa plongée jusqu’à 12 minutes.
Comment dort l’orque ?
L’orque passe toute sa vie en mer, mais comment fait-elle pour dormir ? Pendant que nous dormons, nous sommes inconscients, mais cela n’a aucune incidence, car nous respirons par réflexe. Étant donné que pour l’orque, la respiration est un acte conscient, comment peut-elle ne pas se noyer ?
La science du sommeil de l’orque est assez compliquée et est toujours en cours d’étude, mais nous en savons déjà beaucoup sur la façon dont ces créatures géantes dorment sous l’eau.
Le cerveau de l’orque reste partiellement actif pendant qu’elle fait la sieste. L’épaulard a développé la capacité de mettre en sommeil un hémisphère de son cerveau à la fois.
Alors que la moitié du cerveau de l’épaulard est en veille, l’autre moitié contrôle la respiration. Par ailleurs, l’œil du côté « éveillé » reste ouvert, tandis que l’autre est fermé. C’est ce que l’on appelle le sommeil unihémisphérique, un trait que partagent de nombreuses espèces, comme les autres dauphins, les globicéphales noirs, les bélugas, les marsouins, les otaries, etc.
Pendant leur repos, les orques nagent lentement à proximité des autres membres de leur groupe. Cette formation peut durer des heures. Elles se reposent parfois en restant immobiles pendant de courtes périodes.
Une étude de 2024 a établi qu’une seule respiration suffit à l’orque entre deux plongées, ce qui permet de mieux comprendre son métabolisme et ses besoins énergétiques.
Peu de répit pour le bébé orque !
Pendant le premier mois de leur vie environ, les baleineaux d’épaulards sont constamment en mouvement. Cette activité contribue à réguler leur température corporelle (car leur isolation de graisse n’est pas encore complètement développée), à les maintenir à flot, ainsi qu’à les mettre à l’abri des prédateurs.
Les baleineaux ne nagent pas seuls, ils ont besoin de leur mère à leurs côtés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Une jeune orque et sa mère nagent ensemble dans ce qu’on appelle une « formation en échelon » : le baleineau mange, se repose et dort tout en demeurant dans le sillage de sa mère. Cette formation est confortable pour le baleineau, mais épuisante pour la mère qui demeure en état de veille constante.
Vidéo de l’Association Wassanna – orque respiration
Quelques belles images d’orque respiration pour finir !
Peut-être certaines d’entre elles sont en train de dormir, qui sait…
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