L’écholocalisation de l’orque est essentielle pour traquer les proies et lui permettre d’être au sommet de la chaîne alimentaire. Découvrez le décryptage de ce sens extrêmement sophistiqué.
La sieste de l’orque en vidéo
Comme cela est déjà évoqué dans l’article La vie intime de l’orque : respiration et sommeil, l’orque ne respirant pas par réflexe, elle a trouvé un stratagème pour dormir sans se noyer, en ne mettant en veille que la moitié de son cerveau. Je vous propose quelques vidéos qui illustrent la sieste de l’orque qui se laisse tranquillement dériver pendant qu’elle se repose.
Sommaire
La nonchalance de la sieste
Lorsqu’ils dorment, les épaulards se regroupent et se laissent dériver (ou esquissent quelques mouvements de nage minimalistes), tout en restant à la surface de l’eau. L’hémisphère de leur cerveau qui reste éveillé assure la respiration, ainsi qu’un œil ouvert pour conserver le contrôle de leur environnement.
L’orque adulte ne connaît pas de prédateurs, mais son petit est plus vulnérable. D’autre part, elle doit rester en alerte au cas où un bateau surgirait. Certaines orques, notamment résidentes, vivent dans des régions où le trafic maritime est intense et les risques de collision élevés.
Certaines régions abritant des pods d’orques dont la survie est fragile ont bien compris ce danger. C’est la raison pour laquelle de nouvelles technologies pour la protection des cétacés au Canada sont mises en place pour éviter les collisions, comme vous pouvez le découvrir dans cet article.
Selon les cas, la sieste ne dure que quelques minutes, mais peut aussi s’étendre pendant des heures. Il faut pour cela que l’environnement s’y prête ; le pod ne peut pas dériver éternellement selon la région où il se trouve.
L’animal inverse régulièrement le processus en alternant entre les deux hémisphères au repos, afin que l’ensemble du cerveau puisse être reposé. Étant donné que l’animal ne s’endort jamais totalement, il est plus juste de parler de la sieste de l’orque, plutôt que de sommeil.
Les orques sont des animaux sociaux qui vivent toute leur existence au sein de leur famille et la sieste est aussi collective. C’est pourquoi on peut voir des groupes entiers, presque immobiles, émettant quelques souffles nonchalants.
Le ralentissement du rythme respiratoire pendant la sieste de l’orque
Les orques peuvent retenir leur souffle plus longtemps que les mammifères terrestres. Elles absorbent davantage d’air à chaque respiration, car leurs poumons sont proportionnellement plus volumineux que ceux des humains. En outre, elles échangent davantage d’air à chaque inspiration et expiration.
Par ailleurs, leurs globules rouges transportent davantage d’oxygène. Lorsque les orques plongent, leur sang ne circule que vers les parties du corps qui ont besoin d’oxygène : le cœur, le cerveau et les muscles natatoires. La digestion et les autres processus peuvent attendre. Il en va de même semble-t-il pendant la sieste, ce qui leur permet d’espacer les respirations.
Enfin, les épaulards ont une plus grande tolérance au dioxyde de carbone (CO2). Leur cerveau ne déclenche une réaction respiratoire que lorsque les niveaux de CO2 sont beaucoup plus élevés que ce que les humains peuvent tolérer. Ces mécanismes, qui font partie de la réaction de plongée des mammifères marins, sont des adaptations à la vie dans un environnement aquatique et aident au processus de sommeil.
Ainsi, les cétacés réduisent le nombre de leurs respirations pendant les périodes de repos.
La sieste de l’orque du sud
Dans cette vidéo, vous pouvez voir tout un groupe d’orques résidentes du sud qui vivent dans la mer des Salish, sur la côte ouest des États-Unis. La scène se passe près de l’île de Vashon. Les orques résidentes du sud constituent une population vivant à cheval entre le Canada et les États-Unis ; vous en saurez davantage sur elles en lisant l’article Orque Canada et USA : à la rencontre des résidentes du sud.
Les membres de la famille sont étroitement regroupés et se laissent doucement dériver, bercés par les flots. Rêvent-ils de succulents saumons ?
Au bout d’un moment, le groupe semble se réveiller. Les orques amorcent un virage de concert à 180° et remontent le courant doucement. Puis, revenues à leur point initial, elles font à nouveau demi-tour et reprennent leur sieste.
Le réveil de la famille
Cette fois-ci, la scène se passe toujours dans la même région, mais un peu plus au nord, sur la partie Canadienne. On y voit un petit pod qui dérive lentement. Il s’agit de la famille de résidentes d’A42, également des orques résidentes du sud.
La prise de vue se passe au moment où la famille se réveille. On voit clairement le rythme de nage s’accélérer, ce qui annonce que la sieste est terminée.
Pas de sieste pour les plus jeunes
Les mères orques souffrent de privation de sommeil lorsqu’elles s’occupent de leurs baleineaux nouveau-nés. Les petits dorment rarement durant les premières semaines de leur vie. À la naissance, ils ne disposent pas encore de suffisamment de graisse pour les protéger du froid, mais aussi pour les aider à flotter, ce qui les incite à bouger pour se réchauffer.
Après 1 mois, la mère et son petit peuvent partager la sieste. La jeune orque se place dans le sillage de sa mère et adopte la nage en échelon.
Dans la vidéo qui suit, vous pouvez voir trois orques adultes qui se reposent, immobiles et très proches les unes des autres.
Trois juvéniles ont apparemment sauté l’heure de la sieste et jouent autour des membres adultes de la famille. La scène est filmée par ESRG (Elephant Seal Research Group), une société basée dans les îles Malouines, dans l’Atlantique Sud.
Au vu de leur taille, les jeunes orques sont suffisamment grandes pour faire la sieste, mais elles ont de l’énergie à revendre et préfèrent jouer.
Voilà pour finir une belle illustration de la sieste en famille !
La sieste ne se passe pas de la même façon pour les baleines à fanons, comme vous pouvez le découvrir dans l’article Du nouveau sur le sommeil de la baleine à bosse.
Superbe reportage sur cette espèce d’animaux, leur vie mérite d’être connue, de redoutables prédateurs pour d’autres animaux marins, mais tellement surprenant!
Les orques sont fascinantes et nous sommes encore loin de bien les connaître.