L’écholocalisation de l’orque est essentielle pour traquer les proies et lui permettre d’être au sommet de la chaîne alimentaire. Découvrez le décryptage de ce sens extrêmement sophistiqué.
John Coe, l’orque écossaise à la nageoire dorsale unique
John Coe, l’orque écossaise à la nageoire dorsale reconnaissable entre toutes, appartient à la communauté d’orques de la côte ouest écossaise, la West Coast Community (WCC). Le grand mâle apparaît régulièrement pour le plus grand bonheur des whale watchers qui le reconnaissent de loin.
La communauté d’orques de la côte ouest écossaise
La communauté de la côte ouest se compose de quatre mâles : John Coe, Floppy Fin, Comet et Aquarius et quatre femelles connues sous le nom de Nicola (peut-être la mère de John Coe), Moneypenny, Puffin et Occasus. Les orques auraient entre 20 à 60 ans. L’âge estimé de John Coe en 2020 est d’environ 35 ans.
La West Coast Community est un pod vraiment singulier, car elle apparaît comme très isolée. Les orques ne sont jamais vues en compagnie d’autres communautés qui leur permettrait de se reproduire en dehors de leur groupe.
Les groupes d’orques sont matrilinéaires, c’est-à-dire que c’est la matriarche qui mène le groupe. Les frères et sœurs – mâles et femelles – passent toute leur vie avec leur mère et comptent sur la rencontre d’autres groupes d’orques génétiquement similaires pour se socialiser et s’accoupler.
Le problème du pod auquel appartient John Coe est de ne pas rencontrer d’orques du même type pour se reproduire.
John Coe, l’orque écossaise à la nageoire dorsale reconnaissable entre toutes, appartient à la communauté d’orques de la côte ouest écossaise, la West Coast Community (WCC). Le grand mâle apparaît régulièrement pour le plus grand bonheur des whale watchers qui le reconnaissent de loin.
Orques transientes, bien que résidentes !
La West Coast Community est un pod d’orques transientes, car ses membres se nourrissent de mammifères marins, comme les marsouins communs, petits rorquals, dauphins et phoques. Pourtant, les orques restent toute l’année dans la même région, ce qui fait davantage penser aux orques résidentes qui sont, elles, piscivores.
Le pod vit près des côtes nord-ouest de l’Écosse, autour des Hébrides. Il fait aussi des incursions du côté des côtes nord et ouest de l’Irlande, ainsi que du côté de Firth of Clyde, une vaste étendue d’eau côtière du Royaume-Uni.
D’autres orques vivent plus au nord, vers les îles Shetland. Elles appartiennent à la communauté des îles du Nord et sont de véritables orques résidentes qui se nourrissent principalement de poissons, notamment harengs et maquereaux. Cependant, il leur arrive de s’attaquer à de petits mammifères marins, comme de jeunes phoques.
Les caractéristiques de l’orque écossaise John Coe
Les membres de la communauté des épaulards de la côte ouest de l’Écosse appartiennent au type 2 de l’Atlantique Nord. Ils mesurent environ 1 mètre de plus en moyenne que ceux de la communauté des îles du Nord. Leurs taches blanches sont spécifiques, notamment leurs taches oculaires inclinées vers l’arrière. Leur dentition est également différente en raison de leur régime alimentaire.
Reportez-vous à l’article Comment reconnaître les différents types d’orques pour en savoir davantage sur la classification des orques.
La nageoire dorsale si particulière de John Coe
Le nom de John Coe lui aurait été attribué par l’un des membres de l’équipage qui était présent lors de sa première observation. « John Coe » est le nom d’un des personnages de ce livre.
La nageoire dorsale de John Coe est identifiable au premier coup d’œil, à cause de la grosse encoche présente à sa base. Il possède aussi une anomalie sur la queue.
D’après les scientifiques qui suivent l’animal, une morsure de requin aurait causé la cicatrice sur sa queue. Pour sa dorsale, la mystère reste entier. L’orque est le prédateur suprême des océans, mais les plus jeunes individus n’ont pas encore la puissance physique qui leur permet d’asseoir leur domination.
Nul ne sait ce qui s’est exactement passé. On peut imaginer que John Coe a subi une attaque d’un grand requin, mais a été défendu par les autres membres de son pod.
Dans tous les cas, la cicatrice sur sa nageoire dorsale n’est pas un handicap et l’animal vit tout à fait normalement.
D’autres orques connues vivent avec des difformités bien plus graves, ce qui ne les empêche pas de vivre et chasser normalement. L’un des cas les plus extrêmes est Sira, l’orque sauvage sans nageoire, ou presque, et chef de clan ! On peut aussi citer l’histoire de Bâbord et Tribord, deux orques à la nageoire affaissée qui ont fait régner la terreur sur les côtes d’Afrique du Sud, en chassant impitoyablement les requins blancs.
Une abondance de nourriture
La West Coast Community n’est pas confrontée au manque de nourriture, car les eaux dans lesquelles elle vit sont riches. Il n’est d’ailleurs fait aucune observation qui laisserait apparaître des problèmes de malnutrition, comme ce peut être le cas ailleurs.
La plus grande discrétion de l’orque écossaise
Les épaulards chassent en famille et appliquent des techniques très efficaces. Comme chez toutes les familles d’orques transientes, le pod de John Coe est plutôt discret et produit moins de vocalises que les orques résidentes. Leurs proies de prédilection pouvant les repérer à cause de leur échanges vocaux, les orques chassent plus silencieusement. Il leur arrive d’être démonstratives, mais ces effusions se manifestent après avoir attrapé une proie, jamais avant.
Les excursions de John Coe et Aquarius
John Coe et Aquarius sont souvent photographiés et filmés tous les deux, alors qu’ils se détachent du pod et partent en excursion. John Coe est aussi souvent repéré seul. C’est un comportement tout à fait naturel des mâles qui cherchent d’autres orques semblables pour se reproduire, avant de retourner vivre au sein de leur famille.
Cependant, la quête des deux mâles s’avère systématiquement infructueuse, car aucune orque du même type ne croise dans les eaux proches.
Le grave problème de pollution par les PCB
L’autre problème majeur de la West Coast Community est le très haut niveau de pollution aux PCB. En 2016, Lulu, une des femelles du pod, a été retrouvée échouée. Son autopsie a révélé un niveau extrême de contaminants dans son organisme.
Les PCB sont nocifs pour la santé des orques, car ils s’accumulent dans leur organisme et ne sont jamais excrétés. Ils posent aussi de graves problèmes d’infertilité. Concernant la West Coast Community, l’absence de naissance depuis au moins 25 ans peut être à la fois due au fait que le groupe ne rencontre pas d’autres orques, mais aussi à cause des PCB (dans l’hypothèse où une rencontre aurait eu lieu, sans qu’elle n’ait été observée par les chercheurs).
On ne peut que souhaiter longue vie à John Coe et son pod, même si le groupe semble voué à disparaître, sans laisser de descendants.
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