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Dauphin de l’Irrawaddy, tout savoir sur Orcaella brevirostris
Nous avons déjà consacré deux articles au dauphin de l’Irrawaddy, l’un pour présenter Qui est le dauphin de l’Irrawaddy ? et l’autre pour faire un point sur sa conservation en novembre 2020, Le grand espoir de survie pour le dauphin de l’Irrawaddy. Mais l’animal est si charmant qu’il méritait qu’on lui consacre ici un dossier complet pour tout savoir sur le dauphin de l’Irrawaddy, dont le nom scientifique est Orcaella brevirostris.
Sommaire
Présentation générale du dauphin de l’Irrawaddy
Le dauphin de l’Irrawaddy (Orcaella brevirostris) est une espèce euryhalin de dauphin océanique. Euryhalin vient du grec ancien εὐρύς, eurús (« large ») et ἅλινος, hálinos (« de sel, salin »). Le terme qualifie les espèces capables de supporter de grandes différences de la salinité de l’eau. Cela signifie que le dauphin de l’Irrawaddy se satisfait autant de l’eau douce que de l’eau salée : il est considéré comme un dauphin océanique, mais peut vivre dans les fleuves.
On le trouve en sous-populations près des côtes maritimes et dans les estuaires et les rivières dans certaines parties du golfe du Bengale et de l’Asie du Sud Est. Il ressemble beaucoup au dauphin à aileron retroussé d’Australie (Orcaella heinsohni).
Il affiche une couleur bleu ardoise à gris ardoise et fait partie du genre Orcaella qui est également connu sous le nom de dauphin à nageoire bleue. Bien qu’on les trouve dans une grande partie des zones fluviales et marines de l’Asie du Sud et du Sud-Est, les seules populations lagunaires concentrées se trouvent dans le lac Chilika à Odisha, en Inde, et dans le lac Songkhla au sud de la Thaïlande.
Taxonomie du dauphin de l’Irrawaddy
L’une des premières descriptions enregistrées du dauphin de l’Irrawaddy a été faite par Sir Richard Owen en 1866, à partir d’un spécimen trouvé en 1852 dans le port de Visakhapatnam, sur la côte est de l’Inde.
C’est l’une des deux espèces de son genre. Il a parfois été répertorié dans une famille ne contenant que lui-même et dans les Monodontidae et Delphinapteridae. Un accord général existe maintenant pour l’inscrire dans la famille Delphinidae.
Le nom d’espèce brevirostris vient du latin signifiant à rostre court. Il est très étroitement lié au dauphin à aileron retroussé d’Australie (Orcaella heinsohni). Les deux dauphins n’ont été reconnus comme des espèces distinctes qu’en 2005, lorsqu’une analyse génétique a montré que la population présente le long des côtes du nord de l’Australie formait une deuxième espèce du genre Orcaella. Les dauphins Orcaella sont de proches parents des dauphins océaniques de la sous-famille Globicephalinae. Le dauphin de l’Irrawaddy est similaire au béluga en apparence, bien qu’il soit plus étroitement lié génétiquement à l’orque.
Description générale du dauphin de l’Irrawaddy
La couleur du dauphin de l’Irrawaddy va du gris au bleu foncé ardoise, plus pâle en dessous, sans motif distinctif.
Son poids varie de 90 à 200 kilos, avec une longueur adulte moyenne de 2,3 mètres. La longueur maximale enregistrée est de 2,75 mètres pour un mâle observé en Thaïlande.
Tout est arrondi chez ce petit cétacé. Sa nageoire dorsale, située environ aux deux tiers postérieurs du dos, est courte, triangulaire, mais aux angles courbes. Les nageoires sont longues, larges et galbées. Son front est haut et bombé, sans bec prononcé.
Contrairement à tout autre dauphin, l’évent en forme de U de l’Irrawaddy se trouve à gauche de la ligne médiane et s’ouvre vers l’avant du dauphin. Sa bouche contient 12 à 19 dents en forme de chevilles.
La communication du dauphin de l’Irrawaddy
La communication du dauphin de l’Irrawaddy s’effectue par des clics, des craquements et des bourdonnements à une fréquence dominante d’environ 60 kilohertz, que l’on pense être utilisée pour l’écholocation.
L’alimentation du dauphin de l’Irrawaddy
Son régime alimentaire est constitué de poissons osseux, œufs de poisson, céphalopodes et crustacés. La nourriture peut être attrapée normalement en ouvrant la bouche, mais aussi par succion.
Les cétacés sont capables de chasser en groupe pour optimiser leurs chances de piéger les poissons. Ils sont souvent observés en bandes de 6 à 8 individus tournant autour d’une proie pour la piéger. Il semblerait qu’ils fassent remonter le ou les poissons au ras de la surface de l’eau pour faciliter leur capture.
Ils utilisent aussi une technique très originale pour piéger leurs proies : étant capables de projeter des jets d’eau pouvant atteindre quelques mètres, ils parviennent à rassembler les poissons dans une zone resserrée pour les attraper plus facilement.
La technique du jet d’eau, couplée à celle de remonter les poissons en surface fait penser à la technique des baleines à bosse : Nourriture baleine à bosse : la technique du filet à bulles.
Les capacités de nageur et de plongeur du dauphin de l’Irrawaddy
Le dauphin de l’Irrawaddy fait surface en roulant et ne soulève sa queue hors de l’eau que pour plonger en profondeur. La durée des plongées profondes varie de 30 secondes à 12 minutes.
Pour s’alimenter, il profite aussi des marées qui changent la configuration des estuaires et peuvent entraîner les poissons dans le courant provoqué par le goulot d’étranglement formé entre la rivière et la mer.
Les croyances des Laotiens et des Cambodgiens
Les Laotiens et les Cambodgiens ont une croyance commune selon laquelle les dauphins de l’Irrawaddy sont des réincarnations de leurs ancêtres. Certains affirment même que les dauphins ont sauvé des villageois en train de se noyer et ont protégé les gens des attaques de crocodiles.
Leurs croyances et leurs expériences ont conduit les populations du Laos et du Cambodge à vivre pacifiquement les unes à côté des autres pendant des siècles, jusqu’au siècle dernier où les filets maillants et la pêche aux explosifs ont entraîné un fort déclin de la population de dauphins de l’Irrawaddy.
La coopération du dauphin de l’Irrawaddy avec les pêcheurs
Les dauphins de l’Irrawaddy ont développé il y a fort longtemps une relation mutualiste de pêche coopérative avec les pêcheurs traditionnels. Les pêcheurs indiens se souviennent de l’époque où ils appelaient les dauphins en tapant une pièce de bois – appelée lahai kway – contre les côtés de leurs bateaux, pour leur demander d’attirer les poissons dans leurs filets. Il leur était redonné une partie des proies en contrepartie.
En Birmanie, dans le cours supérieur de la rivière Ayeyarwady, les dauphins de l’Irrawaddy attirent les poissons vers les pêcheurs à l’aide de filets en réponse à leurs signaux acoustiques. Les pêcheurs tentent d’attirer l’attention des dauphins par divers moyens, comme l’utilisation d’un bâton en bois de forme conique pour tambouriner sur le côté de leurs canoës, la frappe de leurs pagaies à la surface de l’eau, le tintement de leurs filets ou des cris qui ressemblent à ceux des dindons.
Un troupeau de dauphins qui accepte de travailler aux côtés du pêcheur piège un banc de poissons en demi-cercle, les guidant vers le bateau. En retour, les dauphins sont récompensés par une partie des prises accessoires des pêcheurs.
Les dauphins de l’Irrawaddy devant les tribunaux ! Historiquement, les pêcheurs du fleuve Irrawaddy prétendent que certains dauphins étaient associés à des villages de pêcheurs individuels et chassaient les poissons dans leurs filets. Un rapport datant de 1879 indique que des plaintes étaient fréquemment déposées devant les tribunaux locaux par des pêcheurs pour récupérer une part du poisson des filets d’un pêcheur rival que le dauphin du plaignant était censé avoir aidé à remplir.
Le comportement du dauphin de l’Irrawaddy
Les dauphins de l’Irrawaddy sont timides face aux bateaux, ils ne sont pas connus pour jouer avec les étraves et ont plutôt tendance à plonger et à disparaître en présence des embarcations.
Le dauphin de l’Irrawaddy est un nageur lent, mais des vitesses de pointe de 20 à 25 kilomètres heure ont été rapportées s’il a besoin de fuir, ou pour chasser. Il pratique le spyhopping, c’est-à-dire l’espionnage en sortant la tête de l’eau à la verticale. Il observe également ce qui se passe à la surface en roulant sur le côté tout en agitant une nageoire et parfois en donnant des coups.
On les trouve généralement en groupes de 2 à 3 animaux, bien que l’on ait parfois vu jusqu’à 25 individus se rassembler dans des zones d’eau profonde. Voyager et rester en groupe permet non seulement aux dauphins de l’Irrawaddy de chasser, mais aussi de créer et de maintenir des liens sociaux, ainsi que de permettre la reproduction.
L’accouplement du dauphin de l’Irrawaddy
Deux partenaires participent généralement à une poursuite amicale de quelques minutes avant de s’accoupler. Ils s’entrelacent en se faisant face et copulent pendant une quarantaine de secondes. Une fois l’acte terminé, les dauphins se séparent et partent dans des directions différentes.
Le dauphin de l’Irrawaddy atteint la maturité sexuelle entre sept et neuf ans. La période de gestation est de 14 mois. La femelle donne naissance à un seul petit tous les deux ou trois ans.
Le jeune dauphin de l’Irrawaddy mesure environ 1 mètre à la naissance. Son poids est d’environ 10 kilos. Le sevrage a lieu après deux ans. L’espérance de vie est d’environ 30 ans.
L’habitat et les sous-populations du dauphin de l’Irrawaddy
Bien qu’appelé dauphin de l’Irrawaddy, il n’est pas un vrai dauphin de rivière, mais un dauphin océanique qui vit dans les eaux saumâtres près des côtes, des embouchures de rivières et des estuaires.
Le dauphin de l’Irrawaddy a établi des sous-populations dans les rivières d’eau douce, notamment le Gange et le Mékong, ainsi que dans la rivière Irrawaddy, dont il tire son nom. Son aire de répartition s’étend du golfe du Bengale à la Nouvelle-Guinée et aux Philippines, bien qu’il ne semble pas s’aventurer au large des côtes.
On l’observe souvent dans les estuaires et les baies de l’île de Bornéo, de Sandakan à Sabah, en Malaisie, à la plupart des régions de Brunei et Sarawak, en Malaisie. Un spécimen a été observé dans la rivière Mahakam à Kalimantan (Bornéo) Est.
La présence de l’espèce dans les eaux chinoises, taïwanaises et de Hong Kong a été remise en question car les observations rapportées ont été considérées comme peu fiables et l’aire de répartition la plus orientale le long du continent eurasien se trouve au Vietnam.
En Inde, les dauphins de l’Irrawaddy se trouvent principalement dans le lac Chilika.
Les sous-populations connues de dauphins de l’Irrawaddy se trouvent dans sept endroits.
- Bangladesh : dans les eaux côtières de la baie du Bengale et dans la forêt de mangrove saumâtre des Sundarbans.
- Inde : dans les eaux saumâtres du lac Chilika, Odisha ; dans le parc national des Sundarbans ; également au Bengale occidental.
- Laos, Cambodge : dans un tronçon d’eau douce de 190 kilomètres du fleuve Mékong.
- Indonésie : dans un tronçon d’eau douce de 420 kilomètres de la rivière Mahakam.
- Philippines : dans le détroit intérieur saumâtre de Malampaya ; dans les eaux de Pulupandan et Bago, Negros Occidental ; dans les Visayas occidentales.
- Myanmar (Birmanie) : dans un tronçon d’eau douce de 370 kilomètres de la rivière Ayeyarwady.
- Thaïlande : dans le lac saumâtre Songkhla.
Reportez-vous sur Google Maps pour explorer les différentes zones.
Les menaces pesant sur le dauphin de l’Irrawaddy
La pêche et les filets
Le dauphin de l’Irrawaddy peut être victime des requins, mais il fait en sorte que leurs chemins ne se croisent pas. Il fut autrefois chassé par l’homme, mais ne l’est plus aujourd’hui. Sa principale menace demeure néanmoins l’homme, ses filets et pêche et la pollution qu’il génère en général.
Les dauphins de l’Irrawaddy sont plus sensibles à l’influence des humains que la plupart des autres dauphins qui vivent plus loin dans l’océan. La noyade dans les filets maillants est la principale menace qui pèse sur eux dans toute leur aire de répartition.
La majorité des décès de dauphins rapportés dans toutes les sous-populations est due à la capture accidentelle et à la noyade dans des filets maillants et, aux Philippines, dans des nasses à crabes de fond. En Birmanie, la pêche électrique, l’extraction d’or et la construction de barrages constituent également des menaces sérieuses et permanentes. Bien que la plupart des pêcheurs soient sensibles au sort des dauphins, il leur est difficile d’abandonner leur gagne-pain traditionnel. La pêche aux explosifs a aussi engendré beaucoup de dégâts au sein des populations.
La menace sonore
Une autre menace identifiée pour les dauphins de l’Irrawaddy est la pollution sonore des navires à grande vitesse. Elle oblige les dauphins à plonger beaucoup plus longtemps que d’habitude et elle les dérange alors qu’ils chassent. Les dauphins de l’Irrawaddy changent toujours de direction lorsqu’ils rencontrent de grands navires.
La pollution
Le dauphin de l’Irrawaddy est naturellement très touché par la pollution de l’eau. Il évolue dans des régions du monde où la densité de population est très importante. Les rejets de déchets générés par l’activité humaine polluent l’eau douce des fleuves. Celle-ci ne bénéficie pas de l’immensité de la mer pour diluer ces pollutions, ni du sel qui permet d’en détruire une partie.
Le tourisme
L’influence du tourisme est néfaste, mais aussi bénéfique. Le tourisme est négatif, car il génère de la circulation maritime et la pollution qui va de pair : pollution à cause des déchets, mais aussi à cause du bruit et de l’agitation qui gêne le dauphin de l’Irrawaddy pour chasser ses proies.
Mais le tourisme pourrait aussi être la clef de la survie du petit cétacé, car il est devenu une star de l’écotourisme local. Les pays comprennent enfin l’importance cruciale de le protéger.
Je vous invite à retrouver un article plus détaillé sur les efforts poursuivi par le Cambodge pour permettre Le grand espoir de survie pour le dauphin de l’Irrawaddy.
Les programmes internationaux de protection du dauphin de l’Irrawaddy
La protection contre le commerce international est assurée par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
Certaines populations de dauphins de l’Irrawaddy sont classées par l’UICN comme étant en danger critique d’extinction ; au Laos, au Cambodge, au Viet Nam (sous-population du fleuve Mékong), en Indonésie (sous-population du fleuve Mahakam, Bornéo), au Myanmar (sous-population du fleuve Ayeyarwady/Irrawaddy), aux Philippines (sous-population du détroit de Malampaya) et en Thaïlande (sous-population du lac Songkhla).
Le plan d’action du PNUE-CMS (Convention on the Conservation of Migratory Species of Wild Animals) pour la conservation des populations d’eau douce de dauphins de l’Irrawaddy note que les zones protégées à usage multiple joueront un rôle clé dans la conservation des populations d’eau douce.
Les zones protégées en eau douce pourraient être un outil de conservation particulièrement efficace et peuvent faciliter la gestion, en raison de la fidélité de l’espèce à des zones relativement circonscrites. Le plan d’action fournit des détails sur les stratégies d’atténuation des prises accessoires qui comprennent :
- l’établissement de zones centrales de conservation dans lesquelles la pêche au filet maillant est interdite ou sévèrement limitée ;
- la promotion des règles de présence dans les filets et une formation sur la libération en toute sécurité des dauphins empêtrés ;
- le lancement de programmes d’indemnisation des pêcheurs pour les dommages causés à leurs filets par les dauphins empêtrés qui sont relâchés en toute sécurité ;
- des possibilités d’emploi alternatifs pour les pêcheurs au filet maillant ;
- l’encouragement de l’utilisation d’engins de pêche qui ne mettent pas en danger les dauphins, afin de rendre la pêche au filet maillant plus coûteuse, tout en réduisant les frais pour les engins non destructeurs ;
- l’expérimentation de moyens de dissuasion acoustiques et des filets réfléchissants.
Les programmes nationaux de protection du dauphin de l’Irrawaddy
Plusieurs efforts nationaux ont permis de réduire les menaces qui pèsent sur les sous-populations locales de dauphins de l’Irrawaddy.
Certaines parties de l’habitat des dauphins de l’Irrawaddy dans la forêt de mangrove des Sundarbans, au Bangladesh, sont comprises dans les 539 km² de trois sanctuaires de la vie sauvage, qui font partie du site du patrimoine mondial des Sunderbans. La Wildlife Conservation Society travaille avec le ministère de l’Environnement et des Forêts du Bangladesh pour créer des zones protégées.
Les dauphins de l’Irrawaddy sont entièrement protégés en tant qu’espèce menacée par la loi cambodgienne sur la pêche. En 2005, le World Wide Fund For Nature (WWF) a établi le Cambodian Mekong Dolphin Conservation Project avec le soutien du gouvernement et des communautés locales.
En janvier 2012, l’administration cambodgienne des pêches, la Commission pour la conservation et le développement de la zone d’écotourisme du dauphin du Mékong et le WWF ont signé la Déclaration de Kratie sur la conservation du dauphin de l’Irrawaddy du Mékong, un accord les obligeant à travailler ensemble et établissant une feuille de route pour la conservation du dauphin dans le Mékong.
Le 24 août 2012, le gouvernement cambodgien a annoncé qu’un tronçon de 180 kilomètres de long du fleuve Mékong, de l’est de la province de Kratie à la frontière avec le Laos, a été déclaré zone de pêche limitée où les maisons flottantes, les cages de pêche et les filets maillants sont interdits, mais où la pêche simple est autorisée. Cette zone est patrouillée par un réseau de gardes fluviaux, spécifiquement pour protéger les dauphins. La découverte de 10 nouveaux bébés dauphins sur la côte cambodgienne a donné l’espoir que les dauphins de l’Irrawaddy allaient connaître un regain de population. Depuis que le danger est devenu évident, 66 gardes ont été postés sur la côte du Cambodge pour protéger ces dauphins. Afin d’empêcher l’extinction de ces animaux, l’utilisation de filets de pêche sur la côte cambodgienne est également interdite.
Le dauphin de l’Irrawaddy est inclus dans la loi indienne sur la protection de la vie sauvage qui interdit son abattage, son transport et la vente de produits. Un effort important de restauration visant à ouvrir une nouvelle embouchure entre le lac Chilika et le golfe du Bengale en 2000 a permis de restaurer l’écologie du lac et de réguler le gradient de salinité dans les eaux du lac, ce qui a entraîné une augmentation de la population de dauphins de l’Irrawaddy en raison de l’augmentation des espèces de poissons, de crevettes et de crabes qui leur servent de proies.
Un programme de conservation, intitulé Conservation Foundation for the Protection of Rare Aquatic Species of Indonesia, s’est concentré sur la protection de la population de dauphins de l’Irrawaddy et de leur habitat, la rivière Mahakam. Le programme ne se contente pas d’éduquer et de sonder le public, mais surveille également la population de dauphins et leur habitat. L’établissement de patrouilles dans plusieurs villages en est un bon exemple.
À l’heure actuelle, les dauphins sont protégés au Cambodge et en République démocratique du Laos. Aujourd’hui, la pêche à l’explosif et l’utilisation de filets maillants sont limitées dans de nombreux habitats du dauphin de l’Irrawaddy. Le défenseur canadien de l’environnement Ian Baird a mis en place le Lao Community Fisheries and Dolphin Protection Project pour étudier les dauphins de l’Irrawaddy dans la partie laotienne du Mékong. Une partie de ce projet consistait à indemniser les pêcheurs pour la perte des filets endommagés pour libérer les dauphins empêtrés. Ce projet a été étendu au Cambodge, après qu’il a été déterminé que la majorité de la population de dauphins avait été tuée ou avait migré vers le voisin méridional du Laos. Le projet de zones humides de Si Phan Don a réussi à encourager les communautés fluviales à mettre de côté des zones de conservation et à établir des lois pour réglementer comment et quand les poissons sont pêchés.
Le Département des Pêches du Myanmar a pris les choses en main en décembre 2005, et a institué une région protégée dans un segment de 74 kilomètres de la rivière Ayeyarwady, entre Mingun et Kyaukmyaung. Les mesures de protection dans la zone comprennent la libération obligatoire des dauphins empêtrés, l’interdiction de capturer ou de tuer des dauphins et le commerce de tout ou partie d’entre eux, ainsi que l’interdiction de la pêche électrique et des filets maillants de plus de 91 mètres de long, ou espacés de moins de 180 mètres. L’empoisonnement au mercure et la perte d’habitat dus aux opérations de dragage des mines d’or dans la rivière ont été éliminés.
En 2000, le détroit de Malampaya a été proclamé paysage marin protégé. Il s’agit de la plus basse priorité possible accordée à une zone protégée. Le projet d’études écologiques du Malampaya Sound a été lancé par le WWF. Avec le soutien technique fourni par le projet, la municipalité de Taytay et la direction du parc de Malampaya ont élaboré des politiques de pêche pour minimiser les menaces qui pèsent sur le dauphin de l’Irrawaddy du fait des captures accidentelles. Des études sur les engins de pêche et la modification des engins pour conserver l’espèce de dauphin ont été mises en œuvre. Le projet s’est achevé en 2007. En 2006, une nouvelle population a été découverte sur l’île de Guimaras dans les Visayas. En 2015, une autre nouvelle population a été découverte à Bago dans le Negros Occidental, une partie de l’île de Negros dans les Visayas.
En 2002, le département des ressources marines et côtières a été chargé de protéger les animaux aquatiques rares tels que les dauphins, les baleines et les tortues dans les eaux territoriales thaïlandaises. Pour protéger les dauphins, les patrouilleurs veillent à ce que les bateaux restent à une distance d’au moins 30 mètres des dauphins et à ce qu’il n’y ait pas de poursuite ou de traversée de bancs de dauphins. De nombreux pêcheurs de la rivière Bang Pakong, dans la province de Prachinburi, ont été persuadés par les autorités d’arrêter la pêche aux crevettes dans une certaine zone et 30 à 40 bateaux de pêche ont été modifiés afin de pouvoir proposer des excursions pour observer les dauphins.
En 2008, le Département des forêts et la Coopérative forestière du Sarawak ont établi une zone protégée pour les dauphins de l’Irrawaddy à Santubong et Damai (zone humide de Kuching). En outre, ils prévoient d’établir d’autres plages à Miri comme zones protégées pour eux. Les mesures de protection dans la zone comprennent l’interdiction de capturer ou de tuer les dauphins et le commerce de tout ou partie d’entre eux, ainsi que l’interdiction de l’utilisation de filets maillants. Le gouvernement peut également lancer des recherches à petite et moyenne échelle sur cette espèce à l’université de Sarawak Malaysia, avec le parrainage de Sarawak Shell.
Découvrez trois autres articles consacrés au dauphin de l’Irrawaddy : Qui est le dauphin de l’Irrawaddy ?, Le grand espoir de survie pour le dauphin de l’Irrawaddy et Un huitième bébé dauphin de l’Irrawaddy au Cambodge pour 2023.
Découvrez un autre cétacé à la robe originale : Dauphin de Risso, tout savoir sur Grampus griseus.
on parle souvent des dauphins mais jamis des Marsoins ?????
Bonjour,
Le site se construit au fil du temps et les sujets sont nombreux ! Il existe toutefois déjà quelques articles sur les marsouins :
https://animauxmarins.fr/mammiferes-marins/difference-marsouin-dauphin/
https://animauxmarins.fr/actualites/2022-plan-survie-marsouin-du-pacifique-vaquita-marina/
https://animauxmarins.fr/mammiferes-marins/marsouin-du-pacifique-vaquita-marina/
https://animauxmarins.fr/actualites/marsouin-du-pacifique-enfin-sauve-de-lextinction/
D’autres articles viendront peu à peu enrichir les informations sur les marsouins.
Bonne journée !