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Baleine à bec de Sato

Baleine à bec de Sato, tout savoir sur Berardius minimus

Photo de couverture de l’article : Baleines à bec de Sato © Chika Sugita

Les ziphiidés (Ziphiidae) regroupent les baleines à bec. Elles sont ainsi appelées en raison de leur long rostre et de leur melon imposant. Ces cétacés à dents — qui ressemblent un peu à de gros dauphins — demeurent largement méconnus, car ils sont très rarement observés. La baleine à bec de Sato fait partie des plus mystérieuses. Jusqu’à l’été 2021, seuls des cadavres échoués sur la plage avaient pu être étudiés.

Retrouvez les détails de cette observation en lisant l’article Enfin la première observation d’une baleine à bec de Sato vivante !

Voici la compilation des résultats des études scientifiques concernant la baleine à bec de Sato. Naturellement, toutes ces informations sont à relativiser, à commencer par la décision de l’UICN qui la classe dans les espèces quasi menacées, alors qu’il n’existe aucun décompte et aucune base pouvant déterminer si sa population est ou non en baisse.

Illustration de la baleine à bec de Sato
Illustration de la baleine à bec de Sato

La carte d’identité de la baleine à bec de Sato/Berardius minimus

Baleine à bec de Sato/Berardius minimus / Yamada, Kitamura & Matsuishi, 2019
RègneAnimalia
EmbranchementChordata
Sous-embranchementVertebrata
ClasseMammalia
OrdreArtiodactyla
Infra-ordreCetacea
FamilleZiphiidae
GenreBerardius
Statut UICN NT = Near Threatened / Quasi menacée
Comparaison baleine à bec de Sato et humain
Comparaison taille baleine à bec de Sato et humain

La brève histoire de la baleine à bec de Sato

La baleine à bec de Sato n’a été reconnue comme une nouvelle espèce qu’en 2019. Jusqu’à l’été 2021, seuls quelques individus échoués avaient été recensés dans le Pacifique Nord. L’article confirmant définitivement cette découverte — Sato’s beaked whale: A new cetacean species discovered around Japan — fut publié le 2 avril 2021, par Robert L. Brownell Jr., Toshio Kasuya.

Aire de répartition de la bérardie d'Arnoux
Aire de répartition de la bérardie d’Arnoux

Une troisième espèce du genre Berardius en comptant la baleine à bec de Sato

La baleine à bec de Sato (Berardius minimus) est la troisième à avoir été classée dans le genre Berardius, avec la bérardie d’Arnoux (Berardius arnuxii) et la bérardie de Baird (Berardius bairdii). Le genre fut baptisé en hommage à Auguste Bérard, le capitaine de la corvette Le Rhin qui ramena de Nouvelle-Zélande à Louis Georges Duvernoy le premier crâne à être décrit par ce dernier.

La baleine à bec de Sato tient son nom de Hal Sato, scientifique d’Hokkaido qui participa à la découverte de l’espèce en envoyant régulièrement des photos des cétacés échoués à Tadasu Yamada, conservateur émérite du Musée national de la nature et des sciences du Japon.

On considère les Berardius comme des baleines à bec géantes, car elles surpassent toutes les autres en taille. Notez que la bérardie d’Arnoux et la bérardie de Baird sont semblables physiquement, à tel point que certains scientifiques estiment que les distinguer constitue une anomalie historique. Concrètement, seules leurs aires de répartition distinctes permettent d’établir une différence.

Aire de répartition de la bérardie de Baird
Aire de répartition de la bérardie de Baird

Les particularités physiques du genre Berardius

Les crânes de Berardius sont les moins asymétriques et les moins dimorphiques sexuellement parmi les genres de la famille des Ziphiidae. Seule la longueur du corps des femelles est légèrement supérieure à celle des mâles.

Le bec est droit et long. Contrairement à la plupart des autres ziphiidés, les baleines à bec possèdent deux paires de dents dans la mâchoire inférieure. La fente de l’évent est unique, avec un arc ouvert postérieurement qui ne ressemble pas à ceux de tous les autres groupes d’odontocètes.

Aire de répartition de la bérardie de Sato
Aire de répartition de la bérardie de Sato

L’aire de répartition de la baleine à bec de Sato

La distribution de l’espèce comprendrait la mer autour du Japon, de la Fédération de Russie et de l’Alaska, c’est-à-dire la mer du Japon, la mer d’Okhotsk et la mer de Bering.

Tous les échouages enregistrés se situent dans le Pacifique Nord. Les lieux incluent des îles comme Hokkaido (Japon), Sakhaline (Russie) et les îles Aléoutiennes (USA). On pensait donc que leur répartition se limitait et se situait entre 40° N et 60° N, et 140° E et 160° W.

Toutefois, un élément bouleverse cette théorie : le corps de la baleine à bec de Sato apparaît souvent couvert de cicatrices dues aux morsures caractéristiques du squalelet féroce, un petit requin vivant dans les eaux plus chaudes. Il s’agit des traces rondes et blanches que vous pouvez voir sur toutes les photos des baleines à bec. Cette constatation laisse présumer que la baleine ne demeure pas toute l’année dans les eaux plutôt froides du Japon et de la Russie, mais migre régulièrement dans des eaux tropicales.

Découvrez en suivant ce lien le charmant petit requin Squalelet féroce, tout savoir sur Isistius brasiliensis.

Conservation

Bien que l’on sache très peu de choses sur l’écologie et les populations de la baleine à bec de Sato, l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) a classé l’espèce dans la catégorie « Quasi menacée » (NT Near Threatened) en 2020, en raison de l’estimation de sa population qui serait très réduite.

Baleine à bec de Sato échouée
Carcasse fraîche de Berardius minimus (mâle, 662 cm) trouvée échouée le 10 novembre 2012 à Sarufutsu / Hokkaido. (A) Vue ventrale de la carcasse. L’ensemble du corps est presque noir, à l’exception du bec tirant sur le blanc à l’extrémité. (B) Le bec relativement court du même individu © Yasushi Shimizu

Description physique de la baleine à bec de Sato

La baleine à bec de Sato peut être confondue avec la baleine à bec de Baird, plus courante et plus connue. Toutefois, elle apparaît plus petite et de couleur plus foncée.

Le nom scientifique « minimus » reflète la plus petite taille du corps des individus physiquement matures de cette espèce par rapport aux autres espèces de Berardius. Les baleiniers d’Hokkaido reconnaissent cette espèce comme différente de la bérardie de Baird et appellent ces baleines Karasu, ce qui signifie « corbeau » en japonais.

Squelette baleine à bec d'Arnoux
Squelette baleine à bec d’Arnoux

La plupart des caractères externes de Berardius minimus sont typiques des ziphiidés, avec cependant plusieurs caractères spécifiques :

  • rainures de la gorge en forme de V inversé ;
  • nageoires relativement petites ;
  • petite nageoire dorsale située à 70 % de la longueur du corps ;
  • nageoires caudales dépourvues d’encoche médiane ;
  • fente de l’évent en forme de croissant ouverte postérieurement comme les autres Berardius ;
  • longueur de corps maximale de 7 mètres chez les individus physiquement matures ;
  • corps plus fusiforme ;
  • bec relativement plus court.
Comparaison baleine à bec de Baird et Sato
Illustrations de (A) Berardius minimus, et (B) Berardius bairdii. Les barres noires indiquent 1 m. © dessin de Yoshimi Watanabe, National Museum of Nature and Science

Morphologie du crâne

La morphologie du crâne ressemble à celle des deux autres espèces de Berardius, mais Berardius minimus possède un rostre nettement plus court.

Crâne de baleine à bec de Sato
Crâne de baleine à bec de Sato

Crâne de baleine à bec de Sato

  1. Vues dorsale, latérale et ventrale du crâne.
  2. Vues antérieure et postérieure du crâne. La vue dorsale est plus triangulaire, alors que les vues dorsales chez Berardius bairdii et Berardius arnuxii sont plus pentagonales. La barre blanche indique 10 cm.
  3. Côtés lingual (interne, supérieur) et buccal (externe, inférieur) de la mandibule gauche. La barre blanche indique 10 cm.
  4. Vue buccale (externe) des dents antérieures (gauche) et postérieures (droite) de la mâchoire inférieure. La barre blanche indique 1 cm.
Baleine à bec d'Arnoux
Baleine à bec d’Arnoux

Dents

Comme chez les deux autres espèces de Berardius, la baleine à bec de Sato possède deux paires de dents, uniquement à l’extrémité de la mâchoire inférieure. La dent antérieure est beaucoup plus grande que la dent postérieure.

Squelette baleine à bec de Sato
Squelette baleine à bec de Sato

Squelette

La colonne vertébrale possède des processus épineux proportionnellement élevés, ce qui est observé chez la plupart des espèces de ziphiidés. La matrice osseuse est grossière et poreuse. Le squelette compte 46 vertèbres et 10 paires de côtes.

Baleine à bec Nemuro
Baleines à bec non identifiées observées dans le détroit de Nemuro. Le bec court et la couleur sombre laissent supposer des baleines à bec de Sato © Hal Sato le 21 mai 2009

Le mode de vie de la baleine à bec de Sato

Il est probable que, comme les autres baleines à bec, la baleine à bec de Sato se nourrisse principalement de calamars, bien que certaines espèces de poissons plus petits et des crevettes puissent également faire partie de son menu.

Les baleines à bec sont réputées pour être d’excellentes plongeuses et apnéistes. Elles peuvent donc chasser les calamars qui évoluent à de grandes profondeurs.

Outre les cicatrices laissées par les squalelets féroces, la baleine à bec de Sato présente souvent des cicatrices que les scientifiques attribuent à des conflits et/ou des comportements rudes lors des accouplements.

Enfin une observation de baleines à bec de Sato vivantes !

Retrouvez les détails de cette observation tant attendue par les scientifiques qui étudient Berardius minimus en lisant l’article Enfin la première observation d’une baleine à bec de Sato vivante !

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