Orque vs baleine bleue, le plus grand animal du monde vaincu en 3 heures

Image de couverture de l’article © Cathy Finch

Un super pod de 80 épaulards a chassé une baleine bleue de près de 20 mètres de long à Bremer Bay, en Australie. Après plus de trois heures de bataille orque vs baleine bleue, le prédateur ultime des océans a vaincu le plus grand animal du monde.

Bremer Bay, lieu du crime

Bremer Bay est une ville côtière située sur la côte sud de l’Australie occidentale, dans la région du Grand Sud entre Albany et Espérance.

Le récit qui suit est celui de Cathy Finch, photographe animalière.

Orque vs baleine bleue, le récit de Cathy Finch

« Lors d’un voyage à travers l’Australie cette semaine, j’avais prévu de faire un petit détour par Bremer Bay, en Australie occidentale, après avoir entendu parler de la possibilité d’y voir des orques. Je ne me doutais pas que j’allais assister à l’une des prédations les plus spectaculaires et les moins bien documentées du monde marin.

À 8 h 30, j’ai quitté Bremer Bay avec Naturaliste Charters, à bord du navire Alison Maree, pour me lancer dans la force et la puissance de l’océan Austral. Le temps était beau, mais un vent de 18 nœuds soufflait, poussant une houle de 2,2 mètres. Heureusement, les conditions météorologiques étaient idéales pour observer les orques.

Il a fallu 90 minutes pour arriver à un endroit considéré comme un “hotspot”, une zone où le plateau continental australien s’abaisse jusqu’à une profondeur de 1 000 mètres, l’eau devenant d’un bleu/noir profond et menaçant. Cette zone est connue pour sa grande diversité biologique et la densité de ses nutriments, ce qui attire très souvent un grand nombre d’orques. »

Rencontre avec les orques de Bremer Bay

« Presque immédiatement, nous avons croisé deux groupes d’orques qui semblaient très détendus et se contentaient de naviguer. Nous avons tous apprécié le fait d’être parmi ces animaux remarquables, la plupart d’entre nous pour la première fois.

Mais progressivement, les animaux ont commencé à déferler dans l’eau autour de nous et il était clair qu’il se passait quelque chose. Les oiseaux ont également été alertés bien avant nous. Le rythme s’est alors accéléré de façon spectaculaire. »

Orque vs baleine bleue, la rencontre

Cette vidéo n’est pas celle de l’attaque racontée dans cet article, mais elle permet de comparer la taille de l’orque vs baleine bleue.

Orque vs baleine bleue : le début des hostilités

« Un cri est venu de la timonerie : “baleine bleue à 11 heures !”

– Quoi ?

– Il a dit baleine bleue ?

– Sûrement pas !

Alors que le capitaine confirmait que le mouvement dans l’eau provenait bien d’une baleine bleue, nous étions loin de nous douter que nous allions assister à une chasse orchestrée et méticuleuse de 3 heures, une prédation orque vs baleine bleue rarement observée. »

L’affrontement orque vs baleine bleue

« Lentement mais sûrement, au cours des trois heures qui ont suivi, les orques sur place ont “appelé” les autres groupes présents dans la zone en tapant de la queue, en effectuant des brèches, en cliquant et en communiquant, signalant à tous qu’ils devaient venir les aider. Il serait difficile de ramener la baleine bleue d’une profondeur de 1 000 mètres vers le plateau continental, à une profondeur plus raisonnable de 80 mètres. Si la baleine était tuée à une telle profondeur, la carcasse tomberait au fond de l’eau, à une profondeur supérieure à celle à laquelle ils peuvent se nourrir. À 80 mètres, il serait facile de découper la carcasse et de la partager entre les pods.

C’était une scène déchirante. Nous savons tous que c’est le cercle de la vie, mais assister à la chute de la plus grande baleine du monde par ces orques, eh bien… je suis parfaitement consciente d’avoir assisté à un incroyable spectacle que seules quelques personnes dans le monde verront un jour. »

Trois heures de combat orque vs baleine bleue

« Au cours des trois heures qui ont suivi de cet impitoyable combat orque vs baleine bleue, nous avons été témoin des capacités de chasse calculatrice de ces orques. Notre biologiste marin et l’équipage du bateau ont pu identifier certains animaux grâce aux marques de leur queue, ce qui nous a permis de suivre facilement ce qui se passait. Des groupes de six ou huit orques s’approchaient de la baleine, la poussant, la bousculant et la faisant rouler au-dessus de l’évent dans le but de la noyer. Puis, ayant besoin de se reposer, les épaulards se repliaient derrière nous et un nouveau groupe de six à huit orques arrivait. Et ainsi de suite, pendant des heures, la baleine bleue n’ayant jamais droit à une pause. Il est intéressant de noter que de très jeunes orques ont également assisté et pris part à l’attaque de la baleine, comme s’il s’agissait d’un entraînement.

Après plus de trois heures, nous avons observé le sang jaillir. Tandis que la jeune baleine bleue*, d’une longueur d’environ 18 mètres, continuait courageusement à se battre, prenant ses dernières bouffées d’air et lançant sa queue en l’air dans une ultime tentative de fuite, les orques s’acharnaient sur sa langue, un mets de choix pour elles. »

*Une baleine bleue adulte peut atteindre 30 mètres de long.

La scène de crime ensanglantée

« Une nappe de sang et d’huile a commencé à se répandre à la surface de l’océan, des oiseaux poussaient des cris stridents et se battaient pour se procurer la nourriture éparpillée, un requin-marteau est venu jeter un coup d’œil, mais a décidé qu’il n’était pas de taille à affronter les 80 orques et est reparti rapidement. Puis un groupe de globicéphales est également passé par là, mais a préféré poursuivre sa route, face au super pod d’orque vs baleine bleue. C’était une frénésie d’action à la surface. Je ne peux qu’imaginer ce qui se passait en dessous, avec les orques qui attaquaient également par en dessous.

Le combat s’est terminé. La baleine bleue a été vaincue et sa carcasse a rapidement disparu. De gros morceaux de la carcasse ont été arrachés par les mâles adultes et ramenés à la hâte pour être partagés avec le reste de leur famille. Les orques se déplaçaient maintenant dans toutes les directions et tout autour de nous.

Nous avons quitté la zone avec un mélange d’émotion et de stupéfaction, alors que le soleil descendait dans le ciel et que les orques continuaient à se nourrir. La nappe de sang et graisse restera dans l’eau pendant des jours, attirant d’énormes quantités d’animaux sauvages pour se nourrir, bien après la disparition des orques. »