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Cerveau orque

L’analyse du cerveau de l’orque explique sa suprématie

Le cerveau de l’orque et celui de l’homme présentent des caractéristiques similaires qui leur confèrent des capacités de haut niveau, comme l’empathie. Les orques possèdent également une grande conscience de soi qu’elles utilisent pour développer des tactiques de chasse très sophistiquées et coordonnées. Il convient aussi de tenir compte de la structure ridée de leur cerveau qui leur permet de réfléchir et de traiter les informations rapidement.

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L’orque, prédateur ultime des océans

Rappelons que l’orque est le plus grand des dauphins. Elle est réputée pour être le prédateur ultime des océans, chassant des proies allant du poisson à la baleine bleue, en passant par les requins, y compris le grand blanc. L’orque peut dépasser les 50 km/h et possède des dents acérées pour déchiqueter ses proies, mais son arme la plus dangereuse est en réalité son cerveau.

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Le cerveau de l’orque et celui de l’homme sont très semblables

Le cerveau de l’orque est cinq fois plus grand que celui d’un humain, mais il possède de nombreuses structures similaires aux nôtres. Par exemple, l’insula (ou cortex insulaire représentant une partie du cortex cérébral constituant l’un des lobes du cerveau) et le sillon cingulaire (sillon de la face interne de chaque hémisphère cérébral) des orques sont très développés, ce qui leur permet d’avoir conscience d’eux-mêmes, de comprendre les relations sociales et de faire preuve d’empathie. Ces compétences accrues sont utiles pour leurs tactiques de chasse.

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Le cortex paralimbique du cerveau de l’orque plus développé que celui de l’homme

« Les cétacés comme les orques – comme tous les grands dauphins – possèdent également une zone cérébrale particulièrement élaborée appelée système paralimbique », explique Lori Marino, fondatrice et présidente du Whale Sanctuary Project et neuroscientifique qui étudie l’intelligence des cétacés. En observant le système paralimbique du cerveau de l’orque, elle a découvert qu’il est beaucoup plus complexe et détaillé que celui du cerveau humain.

La nature de cet avantage n’est pas claire, mais sur la base de leur connaissance d’autres zones du cerveau, les scientifiques pensent que ce système paralimbique complexe aide à combiner les informations provenant des parties du cerveau de l’orque qui traitent les émotions avec celles qui sont chargées de la réflexion de plus haut niveau.

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Le cerveau de l’orque comprend la puissance du nombre

Les orques se déplacent en groupe et utilisent leur nombre à leur avantage lorsqu’elles chassent. Les groupes sociaux d’orques, ou pods, peuvent compter de 5 à 30 orques. Les pods peuvent aussi s’associer en groupes encore plus importants pour une grande chasse, comme lorsque 80 orques ont attaqué et vaincu une baleine bleue de près de 20 mètres de long en 2021. Les images de l’événement ont montré comment les orques ont attiré la baleine vers la surface, puis des groupes de six à huit individus se sont relayés pour la frapper et rouler sur son évent afin qu’elle ne puisse plus respirer. La chasse a duré plus de trois heures.

Pour connaître les détails de cette chasse, consultez l’article Orque vs baleine bleue, le plus grand animal du monde vaincu en 3 heures.

Par ailleurs, se déplacer en nombre permet d’éviter que des prédateurs rivaux convoitent leurs proies.

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À chaque écotype d’orques sa technique de chasse

Chaque écotype d’orque possède ses propres techniques de chasse qui ciblent les faiblesses de ses proies. Dans l’Antarctique par exemple, les épaulards s’ingénient à déloger les phoques réfugiés sur des morceaux de banquise à la dérive. Ils créent des vagues qui brisent la banquise ou la submergent pour faire glisser le phoque dans l’eau qui devient alors une proie facile. En Patagonie, l’orque n’hésite pas à s’échouer sur la plage pour saisir sa proie, avant de retourner au large. En Norvège, les orques encerclent les bancs de harengs. La liste est loin d’être exhaustive !

Chaque pod transmet de génération en génération non seulement ses techniques de chasse, mais aussi son dialecte unique de clics et de sifflements pour communiquer.

Dans la vidéo ci-dessous, Patrick Dykstra, qui les observe depuis longtemps, explique comment les orques de Norvège ont adapté leur technique de chasse à la migration des harengs dans des environnements de topographies différentes.

Orca : le génie de la mer | Patrick Dykstra | TEDxMIT

Les orques sont des maîtres de l’écholocalisation

Si ces cétacés partagent des points communs avec les humains, ils possèdent aussi des différences qui font d’eux le prédateur suprême de la mer, en particulier la capacité du cerveau de l’orque à détecter et à traiter les sons.

Le son voyage quatre fois plus vite dans l’eau que dans l’air. Les orques envoient des impulsions, des clics et des sifflements afin de balayer la zone qui les entoure comme un radar, une capacité appelée écholocalisation.

« Les orques sont très douées pour détecter la direction du son », explique Lori Marino. Elles utilisent l’écholocalisation non seulement pour communiquer entre elles et détecter les obstacles, mais aussi pour chasser leurs proies, et même pour cibler des organes spécifiques de ces dernières. Par exemple, les orques peuvent utiliser l’écholocalisation pour détecter des poissons à une distance de 150 mètres et s’en servir pour identifier la taille du poisson et sélectionner des proies plus grosses, telles que les saumons royaux plus âgés.

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L’écholocalisation explique également pourquoi les orques de la côte sud-africaine – qui apprécient le foie de requin particulièrement gras et riche en calories – ont été observées en train de cibler directement cet organe qu’elles avaient préalablement localisé.

Selon Lori Marino, le calcul de l’origine et de la nature de chaque son que perçoit le cerveau de l’orque nécessite des calculs neurobiologiques très complexes. Les scientifiques pensent que les orques sont capables de faire ces calculs grâce à la forme de leur cerveau ridé.

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Le cerveau de l’orque et sa structure très ridée

La plupart des mammifères possèdent la même structure cérébrale de base : une surface ridée de matière grise où toutes les terminaisons nerveuses se transmettent des messages. Sous la surface se trouve la matière blanche qui agit comme des câbles reliant les terminaisons nerveuses des différentes parties du cerveau.

En général, plus le cerveau d’un animal est gros, plus il faut de matière blanche pour que toutes les terminaisons nerveuses restent connectées. Mais les cétacés, y compris les orques, ne suivent pas cette règle. Au lieu de cela, ils ont développé des cortex exceptionnellement ridés avec de la matière grise supplémentaire repliée sur elle-même.

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Les orques ont le cerveau le plus ridé de tous les animaux, même des humains. Les plis à la surface du cerveau rapprochent les terminaisons nerveuses, ce qui réduit le temps et l’énergie nécessaires à la transmission des messages. Cette communication nerveuse rapide permet aux orques d’enregistrer, de traiter et de réagir aux sons plus rapidement que presque tous les autres animaux de l’océan. En d’autres termes, elles pensent plus vite, ce qui leur assure la supériorité sur leurs proies.

Grâce au travail d’équipe tactique des orques, à leur écholocalisation hypersensible et à leur intelligence générale, leurs proies n’ont qu’une chance très maigre de leur échapper.

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