L’écholocalisation de l’orque est essentielle pour traquer les proies et lui permettre d’être au sommet de la chaîne alimentaire. Découvrez le décryptage de ce sens extrêmement sophistiqué.
Les données généalogiques inédites de l’orque en Islande
Icelandic Orca Project est fier de présenter en 2023 le premier catalogue matrilinéaire de l’orque en Islande. L’association avait déjà présenté des catalogues répertoriant les individus de la région, mais jamais avec des renseignements aussi nombreux et précis sur l’organisation des pods et sur les relations familiales entre les épaulards.
Sommaire
À propos d’Icelandic Orca Project
L’Icelandic Orca Project a débuté en 2008. Il est le premier programme à suivre des individus sur plusieurs années, devenant ainsi le plus long projet de recherche sur l’orque en Islande.
L’objectif est de comprendre les différents aspects de la vie des orques : leur nombre, leurs déplacements, leur alimentation, leurs fréquentations, leurs contacts, leur organisation familiale et les menaces qui pèsent sur elles.
Grâce à une approche pluridisciplinaire, nous savons aujourd’hui qu’elles forment une société plus fluide qu’on ne le pensait auparavant. Les épaulards suivent des schémas de déplacement et partagent des préférences alimentaires. Les observateurs ont également confirmé qu’elles produisent des sons uniques qui n’ont jamais été documentés ailleurs.
Il est clair que l’orque en Islande forme une population unique et les recherches en cours se concentrent sur la compréhension de son statut, ainsi que sur la découverte et la prévention de tout facteur de stress auquel elle pourrait être exposée.
Observation de l’orque en Islande avec Láki Tours depuis Olafsvik, Snaefellsnes
Un travail de titan pour répertorier chaque orque en Islande avec son arbre généalogique
Le catalogue de l’orque en Islande comprend 38 matrilignages établis à partir de 737 rencontres des individus rencontrés le plus fréquemment à l’ouest de l’Islande entre 2014 et 2023. Il est enrichi d’images ayant contribué au projet dès 2006.
Comme pour toutes les populations d’épaulards dans le monde, l’organisation des pods de l’orque en Islande se base sur la matriarche. Icelandic Orca Project a pu établir des arbres généalogiques maternels sur trois générations. Le catalogue comprend la date de naissance (et la date de décès, le cas échéant), le sexe et l’ascendance maternelle, si elle est connue, pour chaque individu.
Un projet commun ambitieux
Icelandic Orca Project s’est appuyé sur plusieurs partenaires pour venir à bout de ce travail colossal. La constitution du catalogue matrilinéaire a en effet vu le jour grâce à un projet conjoint de Orca Guardians Iceland et du West Iceland Nature Research Centre (Náttúrustofa Vesturlands), avec le soutien de Láki Tours, ainsi que les contributions des guides d’observation des orques, des chercheurs locaux et internationaux en visite. Enfin, les touristes de passage dans la région ont aussi participé en partageant leurs photos et vidéos avec l’association.
Icelandic Orca Project lance d’ailleurs un appel permanent au public en visite dans la région : si vous prenez des images d’épaulards en Islande ou ailleurs dans l’Atlantique Nord que vous aimeriez partager avec eux, veuillez leur laisser un message à l’adresse suivante : info@orcaguardians.org
Le catalogue de l’orque en Islande sans cesse mis à jour
Le catalogue matrilinéaire vient s’ajouter au catalogue complet de photo-identification régulièrement mis à jour par Orca Guardians Iceland et le West Iceland Nature Research Centre. Il permet de répertorier des données sans cesse mises à jour.
Au fur et à mesure de la récupération d’images plus anciennes et de nouvelles observations, il sera chaque année possible de comprendre certaines des relations encore floues à ce jour. Grâce à un effort de collecte de données tout au long de l’année à Snæfellsnes et dans d’autres régions d’Islande, le catalogue s’enrichira également d’observations de nouveaux bébés orques dans les années à venir.
La méthodologie d’identification de l’orque en Islande
Seuls les matrilignages des individus les plus documentés (au minimum 15 rencontres) repérés sur plusieurs années (au minimum 6 ans avec au moins une rencontre par an) entre 2014 et 2023 dans l’ouest de l’Islande ont été inclus dans l’analyse. Les individus vivants et décédés ont été listés dans l’étude, et des détails ont été compilés sur l’année de naissance (et l’année de décès le cas échéant), le sexe et, si possible, l’ascendance maternelle.
Les individus ont été classés comme mâles ou femelles en fonction de la taille/forme de la nageoire dorsale et de la taille du corps, et/ou de l’exposition des organes génitaux à la surface de l’eau.
Les femelles ont également été classées en fonction des associations étroites observées à plusieurs reprises avec les mêmes bébés orques. L’âge des jeunes individus a été déterminé par la taille du corps, la présence ou l’absence de plis fœtaux et la présence ou l’absence de coloration des taches oculaires. L’âge des mâles subadultes et adultes a été estimé en fonction de l’évolution de la taille du corps, ainsi que des changements de taille et de forme de la nageoire dorsale au cours des années.
L’âge des femelles subadultes et adultes a été estimé en fonction des changements de taille corporelle, ainsi que de la présence et de l’âge de leur progéniture.
Les trois catégories de relations entre les épaulards
Les associations entre individus ont été classées en trois catégories distinctes.
- Une ligne continue indique une relation connue : la progéniture a été documentée avec sa mère, en tant que nouveau-né ou à partir d’un jeune âge et lors de toutes les rencontres.
- Une ligne constituée de tirets indique une relation probable qui est déduite d’au moins 10 observations d’association étroite sur au moins 6 années. Les associations sont souvent classées comme des relations probables lorsque les individus n’ont été documentés en association étroite avec une femelle qu’à partir de l’âge subadulte.
- Une ligne composée de pointillés indique une relation possible qui est plus probable que d’autres scénarios, mais qui reste une supposition en raison du peu de preuves (moins de 10 observations). Les associations sont souvent classées comme des relations possibles si les individus étaient déjà d’âge adulte lorsqu’ils ont été repérés pour la première fois et n’ont donc été documentés en étroite association avec une femelle qu’à partir de l’âge adulte.
Dans certains cas, il n’a pas été possible de proposer un lien relationnel, même si les individus ont été confirmés comme faisant partie de l’unité tout au long des années (mais sans association étroite avec d’autres individus) ; ces individus ont alors été répertoriés séparément, mais sur la même page que leur unité.
Les numéros de matrilignage font référence aux numéros d’identification de la matriarche connue ou présumée (femelle principale). Toute association étroite connue entre deux ou plusieurs matrilignages est expliquée par des commentaires supplémentaires dans le catalogue.
Les conclusions présentées dans le catalogue de l’orque en Islande
Un total de 38 matrilignages a pu être établi à partir de 737 rencontres des individus les plus souvent rencontrés dans l’ouest de l’Islande entre 2014 et 2023. Le catalogue comprend un total de 180 épaulards (159 présumés vivants et 21 déclarés décédés). 170 de ces individus ont également été documentés dans le catalogue d’identification photographique de 2022 qui comprend 987 individus.
Huit bébés orques ont été ajoutés à partir de rencontres en 2022 et 2023 et, pour deux orques, aucune image d’identification n’était disponible.
Les associations étroites entre deux ou plusieurs matrilignages suggèrent des structures de pods plus importantes que le pensaient les chercheurs, mais les observations plus nombreuses sur une période plus longue n’ont pas permis d’obtenir des résultats satisfaisants. C’est pourquoi des observations supplémentaires sur une période plus longue sont nécessaires pour confirmer ces regroupements, ainsi que les relations probables et possibles entre les individus.
Des dispersions temporaires d’un matrilignage par des mâles subadultes et adultes ont été constatées au cours de l’analyse, ainsi que la division des groupes en unités plus petites au fil du temps, bien que la fréquence de ces dispersions soit faible.
La fréquence de ces événements (et la question de savoir si les groupes se divisent de manière permanente) doit être étudiée de manière approfondie dans le cadre de futures recherches.
L’Icelandic Orca Project propose son catalogue en téléchargement gratuit, il vous suffit de cliquer sur le lien ci-dessous.
Et n’oubliez pas de partager vos images avec l’association si vous passez par là et avez le bonheur de photographier et filmer les orques en Islande !
Découvrez la base de données la plus complète pour les épaulards de la région avec la Parution du catalogue de l’orque d’Islande après 10 ans de recherches.
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