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Narval, tout savoir sur Monodon monoceros
Le narval — Monodon monoceros — est couramment surnommé la Licorne des Mers, en raison de sa défense spectaculaire. Ce cétacé à dents de taille moyenne possède en effet une canine saillante qui se présente comme la corne de la licorne. L’animal vit toute l’année dans les eaux arctiques autour du Groenland, du Canada et de la Russie. Partons à la rencontre de ce mammifère marin au profil hors du commun.
Sommaire
La carte de visite du narval — Monodon monoceros
Narval/Monodon monoceros | |
Règne | Animalia |
Embranchement | Chordata |
Sous-embranchement | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Sous-classe | Theria |
Infra-classe | Eutheria |
Ordre | Cetacea |
Sous-ordre | Odontoceti |
Famille | Monodontidae |
Genre | |
Monodon — Linnæus, 1758 | |
Espèce | |
Monodon monoceros – Linnæus, 1758 | |
Statut de conservation UICN | |
LC (Least Concern = Préoccupation Mineure) |
Présentation du narval
Avec une anecdote inattendue en fin de vidéo ou comment la défense d’un narval a sauvé la vie de plusieurs Britanniques !
Taxonomie et étymologie
Le narval est l’une des nombreuses espèces décrites à l’origine par Carl Linnæus dans la dixième édition de son célèbre Systema Naturae de 1758. Son nom est dérivé du vieux norrois nár. Le mot signifie cadavre, en référence à la pigmentation grisâtre et tachetée de l’animal, comme celle d’un marin noyé, ainsi qu’à son habitude estivale de rester immobile à la surface ou près de la surface de l’eau. Les Anglais parlent de « logging » du mot anglais « log », la bûche ou le rondin. Le narval peut en effet être comparé à un rondin de bois qui dérive dans les flots.
Le nom scientifique, Monodon monoceros, est dérivé du grec et signifie « une dent, une corne ».
Le narval est le plus étroitement apparenté au béluga. Ensemble, ces deux espèces constituent les seuls membres existants de la famille des Monodontidae, parfois appelée « baleines blanches ». Les Monodontidae se distinguent par leur taille moyenne (environ 4 mètres de longueur), leurs melons prononcés, leur museau court et l’absence d’une véritable nageoire dorsale.
Narval et béluga, les proches cousins
Bien que le narval et le béluga soient classés comme des genres distincts, avec une espèce chacun, il existe des preuves qu’ils peuvent se croiser. Le crâne complet d’une baleine anormale a été découvert dans l’ouest du Groenland vers 1990. Il a été décrit par des zoologistes marins comme ne ressemblant à aucune espèce connue, mais présentant des caractéristiques à mi-chemin entre le narval et le béluga, ce qui correspond à l’hypothèse selon laquelle la baleine anormale était un hybride narval-béluga ; en 2019, cette hypothèse a été confirmée par des analyses d’ADN et isotopiques.
Pour en savoir davantage, reportez-vous à l’article Tout savoir sur le narluga, hybride du narval et du béluga.
Les baleines blanches, les dauphins (Delphinidae) et les marsouins (Phocoenidae) forment ensemble la superfamille des Delphinoidea. Ils sont probablement d’origine monophylétique, c’est-à-dire descendant d’un seul type ancestral. Des preuves génétiques suggèrent que les marsouins sont plus étroitement liés aux baleines blanches et que ces deux familles constituent un clade (vaste groupement d’animaux considérés comme ayant un ancêtre commun) distinct qui a divergé du reste des Delphinoidea, au cours des 11 derniers millions d’années.
Les preuves fossiles montrent que les anciennes baleines blanches vivaient dans les eaux tropicales. Elles ont peut-être migré vers les eaux arctiques et subarctiques en réponse à des changements dans la chaîne alimentaire marine au cours du Pliocène.
La description physique du narval
Le narval est un cétacé de taille moyenne, à peu près la même taille que le béluga. La longueur totale des deux sexes, sans compter la défense du mâle, peut varier de 3,95 à 5,5 mètres. Les mâles, d’une longueur moyenne de 4,1 mètres, sont légèrement plus grands que les femelles, d’une longueur moyenne de 3,5 mètres.
Le poids corporel adulte typique varie entre 800 à 1 600 kilos. Le narval mâle atteint la maturité sexuelle à l’âge de 11 à 13 ans, lorsqu’il mesure environ 3,9 mètres. Les femelles atteignent la maturité sexuelle à un plus jeune âge, entre 5 et 8 ans, lorsqu’elles mesurent environ 3,4 mètres de long.
La robe de la licorne des mers
La pigmentation du narval compose un motif tacheté, avec des marques brun noirâtre, sur un fond blanc. L’animal apparaît plus foncé à la naissance et devient plus blanc avec l’âge. Des taches blanches se développent sur le nombril et la fente génitale à la maturité sexuelle. Les vieux mâles peuvent être d’un blanc presque pur.
Pas de nageoire dorsale pour le narval
Le narval ne possède pas de nageoire dorsale, peut-être une adaptation évolutive pour nager facilement sous la glace, pour faciliter le roulement ou pour réduire la surface et la perte de chaleur. Au lieu de cela, l’animal marin possède une crête dorsale. Ses vertèbres cervicales sont articulées, comme celles des mammifères terrestres, au lieu d’être soudées ensemble comme chez la plupart des baleines, ce qui lui offre une grande flexibilité du cou. Ces deux caractéristiques sont partagées par le béluga.
Les nageoires caudales du narval femelle présentent des bords antérieurs balayés vers l’arrière et celles des mâles ont des bords antérieurs plus concaves et sans balayage vers l’arrière. On pense qu’il s’agit d’une adaptation pour réduire la résistance causée par la défense qui n’existe que chez les mâles.
La défense du narval
La caractéristique la plus visible du narval mâle est une seule longue défense. Elle constitue en réalité la canine du narval qui fait saillie du côté gauche de la mâchoire supérieure, à travers la lèvre et forme une spirale hélicoïdale à gauche.
La défense grandit tout au long de la vie, jusqu’à atteindre une longueur d’environ 1,5 à 3,1 mètres. Elle est creuse et pèse environ 10 kilos. Un mâle sur 500 en moyenne possède deux défenses, ce qui se produit lorsque la canine droite sort également de la lèvre. Seuls 15 % des femelles possèdent une défense. Celle-ci apparaît généralement plus petite que celle des mâles, avec une spirale moins visible. Recueillie en 1684, il n’existe qu’un seul cas connu d’une femelle ayant une deuxième défense.
La fonction de la dent du narval
Les scientifiques ont longtemps spéculé sur la fonction biologique de la défense du narval. Les usages proposés incluent l’utilisation de la défense comme une arme, pour ouvrir des trous de respiration dans la glace de mer, dans l’alimentation, comme organe acoustique et comme caractère sexuel secondaire.
La principale théorie a longtemps été que la défense du narval sert de caractère sexuel secondaire aux mâles, pour une évaluation non violente du statut hiérarchique sur la base de la taille relative de la défense. Cependant, une analyse détaillée révèle que la défense est un organe sensoriel hautement innervé avec des millions de terminaisons nerveuses reliant les stimuli de l’eau de mer dans l’environnement océanique externe au cerveau.
On pense que le frottement des défenses par les narvals mâles est une méthode de communication d’informations sur les caractéristiques de l’eau que chacun a traversée, plutôt qu’un geste de rivalité agressive entre mâles, comme on le pensait auparavant.
En août 2016, des vidéos par drone de narvals se nourrissant en surface dans le détroit de Tremblay, au Nunavut, ont montré que la défense était utilisée pour taper et assommer de petites morues arctiques, ce qui les rendait plus faciles à attraper.
En tout état de cause, la dent du narval ne peut pas assurer une fonction critique pour la survie de l’animal, car les femelles — qui n’en possèdent généralement pas — vivent en moyenne plus longtemps que les mâles. Par conséquent, le consensus scientifique est que la défense du narval est un trait sexuel, tout comme les bois d’un cerf, la crinière d’un lion ou les plumes d’un paon.
Des dents vestigiales (réduite à l’état de vestige)
Les défenses du narval sont entourées postérieurement, ventralement et latéralement par plusieurs petites dents vestigiales dont la morphologie et l’histologie varient. Ces dents peuvent parfois être extrudées de l’os, mais elles résident principalement à l’intérieur d’alvéoles ouvertes dans le museau du narval, à côté des défenses. La morphologie et l’anatomie variées des petites dents indiquent une voie d’obsolescence évolutive, laissant la bouche du narval sans dents.
L’aire de répartition du narval
Le narval évolue principalement dans les zones atlantique et russe de l’océan Arctique. Les individus sont couramment enregistrés dans l’archipel arctique canadien, comme dans la partie nord de la baie d’Hudson, le détroit d’Hudson, la baie de Baffin ; au large de la côte est du Groenland ; et dans une bande allant de l’extrémité nord du Groenland à l’est de la Russie (170° Est). Les terres de cette bande comprennent le Svalbard, la Terre François-Joseph et Severnaya Zemlya. Les observations les plus septentrionales de narval ont eu lieu au nord de la Terre François-Joseph, à environ 85° de latitude nord.
Le comportement du narval : un cétacé se vivant et se déplaçant en groupe
Les narvals se rassemblent en groupes d’environ cinq à dix individus, et parfois jusqu’à 20 animaux en dehors de l’été. Les groupes peuvent être des pouponnières ne comptant que des femelles et des jeunes, ou ne contenir que des juvéniles ou des mâles adultes, mais des groupes mixtes peuvent se produire à tout moment de l’année. En été, plusieurs groupes se rassemblent, formant des agrégations plus importantes pouvant contenir de 500 à plus de 1 000 narvals.
À l’occasion, un narval mâle peut frotter sa défense avec un autre mâle, une démonstration connue sous le nom de « tusking », de « tusk » signifiant « défense » en anglais. Ce comportement serait destiné à maintenir les hiérarchies de dominance sociale. Cependant, il peut démontrer l’utilisation de la défense comme organe sensoriel et de communication pour le partage d’informations sur la chimie de l’eau détectée dans les microcanaux de la défense.
La migration du narval
Les narvals présentent des migrations saisonnières, avec une grande fidélité de retour aux zones d’estivage préférées et libres de glace, généralement dans des eaux peu profondes. Pendant les mois d’été, ils se rapprochent des côtes, souvent en groupes de 10 à 100 individus.
En hiver, ils se déplacent vers le large, dans des eaux plus profondes, sous une épaisse banquise, faisant surface dans des chenaux qui forment d’étroites fissures dans la glace de mer.
Les narvals du Canada et de l’ouest du Groenland hivernent régulièrement dans la banquise du détroit de Davis et de la baie de Baffin le long de la pente continentale avec moins de 5 % d’eau libre et de fortes densités de flétan du Groenland. L’alimentation en hiver représente une portion beaucoup plus importante de l’apport énergétique du narval qu’en été.
Le régime alimentaire de la licorne des mers
Le narval suit un régime alimentaire relativement restreint et spécialisé. Ses proies sont principalement composées de flétan du Groenland, morue polaire et arctique, seiche, crevette et calamar Berryteuthis magister.
D’autres éléments ont été trouvés dans les estomacs, notamment du loup de mer, du capelan, des œufs de raie et parfois des rochers, ingérés accidentellement lorsque le narval se nourrit près du fond.
Le détail du menu du narval
Les narvals ont une société d’alimentation estivale très intense. Une étude publiée dans le Canadian Journal of Zoology a testé 73 narvals d’âge et de sexe différents pour voir ce qu’ils mangeaient. Les individus provenaient de Pond Inlet et leur contenu stomacal a été testé de juin 1978 à septembre 1979. L’étude a révélé en 1978 que la morue arctique (Boreogadus saida) représentait environ 51 % du régime alimentaire des narvals, l’animal suivant étant le flétan du Groenland (Reinhardtius hippoglossoides) qui représentait 37 % du poids de leur alimentation. Un an plus tard, les pourcentages des deux animaux dans le régime alimentaire des narvals avaient changé. La morue arctique représentait 57 % et le flétan du Groenland 29 % en 1979. Les poissons d’eau profonde — flétan, sébaste (Sebastes marinus) et morue polaire (Arctogadus glacialis) — se trouvaient principalement dans le régime alimentaire des mâles, ce qui signifie que les narvals peuvent plonger à plus de 500 mètres sous le niveau de la mer. L’étude a révélé que les besoins alimentaires du narval ne diffèrent pas selon le sexe ou l’âge.
Comment le narval utilise-t-il sa bouche édentée pour se nourrir ?
En raison de l’absence de dentition bien développée dans la bouche, il semble que le narval se nourrit en nageant vers la proie jusqu’à ce qu’elle arrive à sa portée. Le cétacé profite de la proximité pour attirer sa proie dans sa bouche, en l’aspirant avec une force considérable. Quant à la défense, elle est utilisée pour frapper et étourdir les petites proies, facilitant ainsi leur capture.
Les plongées du narval
Lorsqu’ils sont dans leurs eaux d’hivernage, les narvals effectuent certaines des plongées les plus profondes enregistrées pour un mammifère marin, plongeant à au moins 800 mètres, plus de 15 fois par jour, avec de nombreuses plongées atteignant 1 500 mètres. Les plongées à ces profondeurs durent environ 25 minutes, y compris le temps passé au fond et le transit vers et depuis la surface.
Les temps de plongée peuvent également varier dans le temps et en profondeur, en fonction des variations locales entre les environnements, ainsi que de la saisonnalité. Par exemple, dans les aires d’hivernage de la baie de Baffin, les narvals plus au sud semblent passer la plupart de leur temps à plonger à de plus grandes profondeurs le long des pentes abruptes de la baie de Baffin, ce qui suggère des différences dans la structure de l’habitat, la disponibilité des proies ou des adaptations innées entre les sous-populations.
Curieusement, les baleines de l’aire d’hivernage nordique plus profonde ont accès à des profondeurs plus grandes, mais effectuent des plongées moins profondes. Puisque la distribution verticale des proies des narvals dans la colonne d’eau influence le comportement alimentaire et les tactiques de plongée, les différences régionales dans les modèles spatiaux et temporels de la densité des proies, ainsi que les différences dans l’assemblage des proies, peuvent façonner le comportement de recherche de nourriture des narvals en hiver.
La communication du narval
Comme la plupart des cétacés à dents, les narvals utilisent le son pour naviguer, chasser et se nourrir. Ils vocalisent principalement par des clics, des sifflements et des cris, créés par le mouvement de l’air entre les chambres près de l’évent. Ces sons sont réfléchis par l’avant incliné du crâne et focalisés par le melon de l’animal qui est contrôlé par sa musculature remarquable.
Les clics d’écholocation sont principalement produits pour la détection des proies et la localisation d’obstacles à courte distance. Il est possible que les bangs individuels soient capables de désorienter ou d’immobiliser des proies, facilitant ainsi leur chasse, mais cela n’a pas été vérifié. Les narvals émettent également des signaux sonores, tels que des sifflements et des appels pulsés, qui auraient une fonction de communication.
Les appels enregistrés au sein d’un même groupe sont plus similaires que ceux de pods différents, ce qui suggère la possibilité d’appels spécifiques à un groupe ou à un individu chez les narvals. Les licornes des mers peuvent également ajuster la durée et la hauteur de leurs appels pulsés pour maximiser la propagation du son dans des environnements acoustiques variables.
Les autres sons produits par les narvals comprennent les sons de trompette et de porte grinçante. Le répertoire vocal du narval est similaire à celui du béluga étroitement apparenté, avec des gammes de fréquences de sifflement, des durées de sifflement et des taux de répétition des appels pulsés comparables. Toutefois, les sifflements du béluga proposent une gamme de fréquences plus élevée et des contours de sifflement plus diversifiés. Le chant du béluga est unique et si mélodieux que le petit cétacé blanc est surnommé le « canari des mers ».
Le cycle de reproduction du narval
La femelle narval commence à se reproduire entre l’âge de six et huit ans. Les narvals adultes s’accouplent en avril ou en mai, lorsqu’ils se trouvent dans la banquise au large. La gestation dure 14 mois et les baleineaux naissent entre juin et août de l’année suivante.
Comme pour la plupart des mammifères marins, un seul petit naît, d’une longueur moyenne de 1,6 mètre et de couleur blanche ou gris clair. Lors des dénombrements estivaux de la population le long de différents bras côtiers de l’île de Baffin, le nombre de baleineaux variait de 0,05 % à 5 % du total, soit de 10 000 à 35 000 narvals, ce qui indique que des nombres plus élevés de baleineaux peuvent refléter des habitats de mise bas et d’élevage dans des bras de mer favorables.
Des hybrides ont été documentés entre le narval et le béluga (plus précisément un béluga mâle et un narval femelle). On ignore si ces hybrides peuvent se reproduire ou non. La dentition inhabituelle observée sur le crâne d’un narluga restant indique que l’hybride chassait sur les fonds marins, comme le font les morses, ce qui indique des habitudes alimentaires différentes de celles des deux espèces parentes.
Le narval nouveau-né commence sa vie avec une fine couche de graisse qui s’épaissit au fur et à mesure qu’il boit le lait de leur mère, riche en graisse. Le bébé narval demeure dépendant du lait pendant environ 20 mois. Cette longue période de lactation donne aux petits le temps d’acquérir les compétences nécessaires à leur survie future.
La durée de vie et la mortalité du narval
Le narval vit en moyenne 50 ans, mais des recherches utilisant la racémisation de l’acide aspartique du cristallin des yeux suggèrent que les narvals peuvent vivre jusqu’à 115 ans, à 10 ans près pour les femelles, et 84 ans, à 9 ans près pour les mâles.
La mortalité survient souvent lorsque le narval suffoque sous la banquise sous laquelle il se retrouve piégé. En effet, il n’est malheureusement pas rare que des narvals se noient lorsque les eaux libres ne sont plus accessibles et que la glace est trop épaisse pour qu’ils puissent la percer.
L’asphyxie sous la banquise
La distance maximale de nage entre les trous de respiration dans la glace est inférieure à 1 450 mètres, ce qui limite l’utilisation des zones de recherche de nourriture. Par ailleurs, la largeur de ces trous doit atteindre au minimum 50 centimètres de largeur pour permettre à un narval adulte de respirer. Les derniers événements majeurs de piégeage se sont produits lorsqu’il y avait peu ou pas de vent. Le piégeage peut toucher jusqu’à 600 individus, la plupart se produisant dans les zones d’hivernage des narvals, comme Disko Bay. Lors du plus grand piégeage en 1915 dans l’ouest du Groenland, plus de 1 000 narvals ont péri sous la glace.
Malgré la diminution de la couverture de glace de mer, plusieurs cas importants de piégeage sous la glace de mer furent observés entre 2008 et 2010, au cours de l’hiver près des aires d’estivage connues, dont deux étaient des endroits où aucun cas antérieur n’avait été documenté. Ceci suggère des dates de départ plus tardives des aires d’estivage.
Les sites entourant le Groenland subissent l’advection (dispersion par déplacement horizontal, opposé à la convection) de la glace de mer des régions environnantes par le vent et les courants, ce qui augmente la variabilité de la concentration de glace de mer. En raison de la forte fidélité au site, les changements de conditions météorologiques et de glace ne sont pas toujours associés au déplacement des narvals vers les eaux libres.
La prédation du narval
Les principaux prédateurs du narval sont les ours polaires. Ils attaquent les trous de respiration des jeunes narvals. Les orques se regroupent parfois pour encercler les groupes de narvals dans les eaux peu profondes des baies fermées, tuant plusieurs dizaines de narvals en une seule attaque. Pour échapper aux prédateurs comme les orques, les narvals utilisent la submersion prolongée pour se cacher sous les banquises plutôt que de compter sur leur vitesse.
Le comptage de la population de narval
Le narval fait partie des mammifères marins menacés par les activités humaines. Les estimations de la population mondiale de narvals vont d’environ 50 000 depuis 1996, à environ 170 000 en compilant diverses estimations de sous-populations des années 2000-2017.
Le narval est considéré comme LC par l’UICN, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, c’est-à-dire Least Concern (préoccupation mineure).
Dans un effort pour soutenir la conservation, l’Union européenne a établi une interdiction d’importation des défenses en 2004 et l’a levée en 2010. Les États-Unis interdisent les importations depuis 1972 en vertu de la loi sur la protection des mammifères marins. Les Inuits continuent de chasser le narval pour en consommer toutes les parties : graisse, viande, peau, lard et autres organes.
Le muktuk, nom donné à la peau et au lard crus, est considéré comme un mets délicat. Une ou deux vertèbres par animal sont utilisées pour la fabrication d’outils et d’objets d’art. La peau est une source importante de vitamine C, difficile à obtenir autrement dans les régions polaires. Dans certains endroits du Groenland, comme à Qaanaaq, les méthodes de chasse traditionnelles sont utilisées et les narvals sont harponnés à partir de kayaks fabriqués à la main. Dans d’autres régions du Groenland et du nord du Canada, on utilise des bateaux rapides et des fusils de chasse.
Les représentations culturelles du narval
Dans la légende inuite, la défense du narval a été créée lorsqu’une femme – avec une corde de harpon attachée autour de sa taille – a été traînée dans l’océan après que le harpon a frappé un grand narval. Elle fut transformée en narval et ses cheveux, qu’elle portait en un nœud torsadé, devinrent alors la défense en spirale caractéristique du narval.
Certains Européens médiévaux pensaient que les défenses de narval étaient les cornes de la licorne terrestre. Comme ces cornes étaient considérées comme ayant des pouvoirs magiques, tels que la neutralisation du poison et la guérison de la mélancolie, les Vikings et autres commerçants du Nord pouvaient les vendre plusieurs fois leur poids en or.
Les défenses étaient utilisées pour fabriquer des coupes qui étaient censées annuler tout poison qui aurait pu être glissé dans la boisson. Une défense de narval exposée au château de Warwick est, selon la légende, la côte de la mythique vache Dun. En 1555, Olaus Magnus a publié un dessin d’une créature ressemblant à un poisson avec une corne sur le front, l’identifiant comme un « narwal ».
Au cours du XVIe siècle, la reine Elizabeth I a reçu une défense de narval d’une valeur de 10 000 livres sterling – l’équivalent du coût d’un château de l’époque – par sir Humphrey Gilbert. Il pensait que la défense provenait d’une licorne marine.
Le narval était l’une des deux explications possibles du phénomène des mers géantes écrit par Jules Verne dans son roman de 1870, Vingt mille lieues sous les mers.
Herman Melville écrivit un passage évoquant un narval dans son roman Moby-Dick de 1851. Il affirme qu’une défense de narval a été suspendue pendant une longue période dans le château de Windsor après que sir Martin Frobisher l’a donnée à la reine Elizabeth. Il affirme également que les rois danois ont fabriqué leurs trônes avec des défenses de narval.
Salut, Violaine. Je me demandais si tu avais les articles scientifiques auquel tu tes référer. J’aimerais citer votre article de vulgarisation sur le narval et narluga pour un travail de vulgarisation!! Je me demandais qu’elle était tes sources??? Merci
Bonjour William,
Voilà les principales sources pour l’article sur le narluga et le narval.
https://www.nature.com/articles/s41598-019-44038-0/figures/1
https://en.wikipedia.org/wiki/Narluga
https://www.washingtonpost.com/science/2019/06/27/narluga-is-strange-hybrid-its-far-alone/
https://www.theatlantic.com/science/archive/2019/06/narluga-very-strange-hybrid-whale/592057/
https://www.nytimes.com/2019/06/20/science/narwhal-beluga-hybrid-whale.html
https://thenarwhal.ca/meet-the-narluga/
https://www.the-scientist.com/notebook/the-narluga–new-insights-from-old-bones-66482
https://whalescientists.com/narluga/
https://marinemammalscience.org/facts/monodon-monoceros/
Bonne journée,
Violaine