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Béluga

Béluga, tout savoir sur Delphinapterus leucas

Le béluga (Delphinapterus leucas) est aussi appelé bélouga, baleine blanche, dauphin blanc et marsouin blanc. Vivant dans l’océan Arctique et dans l’estuaire du Saint-Laurent, ce cétacé grégaire est réputé pour son chant mélodieux qui lui vaut le surnom de « canari des mers ».

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Carte d’identité du béluga/Delphinapterus leucas

Béluga/Delphinapterus leucas/(Pallas, 1776)
Classification
RègneAnimalia
EmbranchementChordata
Sous-embranchementVertebrata
ClasseMammalia
Sous-classeTheria
Infra-classeEutheria
OrdreCetacea
Sous-ordreOdontoceti
FamilleMonodontidae
Statut de conservation UICN
LC (Least Concern) : Préoccupation mineure

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Généralités sur le béluga

Le béluga (Delphinapterus leucas) est un cétacé arctique et subarctique. Il est l’un des deux membres de la famille des Monodontidae, avec le narval, et le seul membre du genre Delphinapterus. Il est également connu sous le nom de baleine blanche, car c’est le seul cétacé à arborer cette couleur.

Le béluga est adapté à la vie dans l’Arctique et présente des caractéristiques anatomiques et physiologiques qui le différencient des autres cétacés. Il possède une protubérance distinctive à l’avant de la tête qui abrite un organe d’écholocation appelé melon qui, chez cette espèce, est grand et déformable. La taille du béluga se situe entre celle d’un dauphin et celle d’une baleine, les mâles pouvant atteindre 5,5 mètres de long et peser jusqu’à 1 600 kilos. Ce mammifère marin possède un corps trapu. Comme beaucoup de cétacés, une grande partie de son poids est constituée de graisse sous-cutanée. Son ouïe est très développée et son écholocation lui permet de se déplacer et de trouver des trous de respiration sous la banquise.

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Les bélugas sont grégaires et forment des groupes de 10 animaux en moyenne, bien qu’en été, ils puissent se rassembler par centaines, voire par milliers, dans les estuaires et les zones côtières peu profondes. Ce sont des nageurs lents, mais ils peuvent plonger jusqu’à 700 mètres sous la surface. Ils se nourrissent de façon opportuniste et leur régime alimentaire varie en fonction de l’endroit où ils se trouvent et de la saison. La majorité des bélugas vit dans l’océan Arctique et dans les mers et côtes autour de l’Amérique du Nord, de la Russie et du Groenland ; leur population mondiale est estimée à environ 200 000. Ils sont migrateurs et la majorité des groupes passe l’hiver autour de la calotte glaciaire arctique ; lorsque la glace de mer fond en été, ils se déplacent vers les estuaires des rivières et les zones côtières plus chaudes. Certaines populations sont sédentaires et ne migrent pas sur de grandes distances au cours de l’année.

Les belugas dans les eaux du Saint-Laurent

Taxonomie

Le béluga fut décrit pour la première fois en 1776 par Peter Simon Pallas. Il appartient à la famille des Monodontidae, qui fait elle-même partie du sous-ordre Odontoceti des baleines à dents. Le narval est la seule autre espèce de la famille des Monodontidae.

Le nom du genre, Delphinapterus, signifie « dauphin sans nageoire » (du grec δελφίν [delphin], dauphin et απτερος [apteros], sans nageoire) et le nom de l’espèce leucas signifie « blanc » (du grec λευκας [leukas], blanc).

Timbre béluga des îles Féroé
Timbre béluga des îles Féroé

Les caractéristiques physiques du béluga

Le corps du béluga est rond et se rétrécit moins bien vers la tête que vers la queue. La brusque diminution de la base du cou lui donne l’apparence d’épaules, ce qui est unique chez les cétacés. La nageoire caudale grandit et devient de plus en plus courbée au fur et à mesure que l’animal vieillit. Les nageoires sont larges et courtes, ce qui leur donne une forme presque carrée.

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Taille et poids

L’espèce présente un degré modéré de dimorphisme sexuel, les mâles étant 25 % plus longs que les femelles et plus robustes. Le béluga mâle adulte mesure de 3,5 à 5,5 mètres, tandis que les femelles mesurent de 3 à 4,1 mètres. Le mâle pèse entre 1 100 et 1 600 kilos, et parfois jusqu’à 1 900 kilos, tandis que les femelles pèsent entre 700 et 1 200 kilos. Ils font partie des espèces de taille moyenne parmi les baleines à dents.

Les individus des deux sexes atteignent leur taille maximale vers l’âge de 10 ans. Le corps du béluga est trapu et fusiforme (en forme de cône dont la pointe est tournée vers l’arrière), et il présente souvent des plis de graisse, en particulier le long de la surface ventrale. La graisse représente entre 40 et 50 % du poids corporel, ce qui est plus élevé que chez les cétacés qui ne vivent pas dans l’Arctique et pour lesquels la graisse n’équivaut qu’à 30 % du poids corporel. La graisse forme une couche qui recouvre tout le corps à l’exception de la tête, et peut atteindre 15 centimètres d’épaisseur. Elle sert d’isolant dans les eaux dont la température est comprise entre 0 et 18 °C. Elle constitue une réserve importante pendant les périodes de disette.

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La couleur du béluga

Le béluga adulte est rarement confondu avec une autre espèce, car il est complètement blanc ou gris blanchâtre. Le bébé béluga naît gris et, à l’âge d’un mois, devient gris foncé ou gris bleu. Il commence ensuite à perdre progressivement sa pigmentation jusqu’à ce qu’il atteigne sa couleur blanche distinctive, à l’âge de sept ans chez les femelles et de neuf ans chez les mâles.

La coloration blanche de la peau est une adaptation à la vie dans l’Arctique qui permet aux bélugas de se camoufler dans les calottes glaciaires polaires pour se protéger de leurs principaux prédateurs, les ours polaires et les orques. Contrairement aux autres cétacés, le béluga perd sa peau de façon saisonnière. Pendant l’hiver, l’épiderme s’épaissit et la peau peut devenir jaunâtre, principalement sur le dos et les nageoires. Lorsqu’ils migrent vers les estuaires en été, ils se frottent sur le gravier du lit des rivières pour enlever ce revêtement cutané.

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Le crâne

Comme la plupart des baleines à dents, le béluga possède un compartiment situé au centre du front qui contient un organe utilisé pour l’écholocation appelé melon contenant du tissu graisseux. La forme de la tête du béluga ne ressemble à celle d’aucun autre cétacé, car le melon est particulièrement proéminent. Le béluga est capable de changer la forme de sa tête en soufflant de l’air autour de ses sinus pour concentrer les sons émis. Cet organe contient des acides gras, principalement de l’acide isovalérique (60,1 %) et des acides ramifiés à longue chaîne (16,9 %), une composition très différente de sa graisse corporelle et qui pourrait jouer un rôle dans son système d’écholocalisation.

Squelette béluga

Le squelette

Contrairement à de nombreux dauphins et baleines, les sept vertèbres du cou ne sont pas soudées, ce qui permet à l’animal de tourner la tête latéralement sans avoir besoin de faire pivoter son corps, ce qui lui permet d’améliorer le champ de vision et l’aide à attraper les proies et à échapper aux prédateurs dans les eaux profondes.

Le rostre comporte huit à dix petites dents émoussées et légèrement incurvées de chaque côté de la mâchoire, soit un total de 36 à 40 dents. Les bélugas n’utilisent pas leurs dents pour mâcher, mais pour attraper leurs proies qu’ils déchirent et avalent presque entières.

Les bélugas n’ont qu’un seul évent, situé sur le dessus de la tête derrière le melon, et recouvert d’une enveloppe musculaire qui lui permet d’être complètement étanche. Dans des conditions normales, l’évent est fermé et l’animal doit contracter le revêtement musculaire pour l’ouvrir. La glande thyroïde du béluga est plus volumineuse que celle des mammifères terrestres – elle pèse trois fois plus que celle d’un cheval – ce qui lui permet de maintenir un métabolisme plus important durant l’été lorsqu’il vit dans les estuaires des rivières.

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Nageoires

Les nageoires pectorales du béluga conservent les vestiges osseux de ses ancêtres mammifères et sont fermement reliées entre elles par du tissu conjonctif. Elles sont petites par rapport à la taille du corps, arrondies et en forme de rame et légèrement recourbées à leur extrémité. Ces extrémités polyvalentes sont principalement utilisées comme gouvernail pour contrôler la direction, pour travailler en synchronisation avec la nageoire caudale et pour se déplacer avec agilité.

Les nageoires contiennent également un mécanisme de régulation de la température corporelle, les artères alimentant les muscles de la nageoire étant entourées de veines qui se dilatent ou se contractent pour gagner ou perdre de la chaleur.

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La nageoire caudale est plate avec deux lobes ressemblant à des rames, elle ne contient pas d’os et est constituée d’un tissu conjonctif dur, dense et fibreux. Les muscles longitudinaux du dos assurent le mouvement ascendant et descendant de la nageoire caudale qui possède un mécanisme de thermorégulation similaire à celui des nageoires pectorales.

Les bélugas possèdent une crête dorsale plutôt qu’une nageoire dorsale. La préférence évolutive pour une crête dorsale plutôt qu’une nageoire serait une adaptation aux conditions sous la glace, ou peut-être un moyen de préserver la chaleur. La crête est dure et, avec la tête, peut être utilisée pour ouvrir des trous dans la glace, jusqu’à 8 centimètres d’épaisseur.

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Longévité

L’espérance de vie d’un béluga est très controversée. Certaines études établissent qu’il dépasse rarement 30 ans, tandis que d’autres prétendent qu’il peut vivre jusqu’à 70 ou 80 ans.

La méthode utilisée pour calculer l’âge d’un béluga est basée sur le comptage des couches de dentine et de ciment dentaire dans les dents. Les couches sont facilement identifiables, car l’une est constituée d’un matériau dense et opaque et l’autre est transparente et moins dense. Il est donc possible d’estimer l’âge de l’individu en extrapolant le nombre de couches identifiées et la fréquence estimée des dépôts. La controverse porte sur la périodicité du dépôt de ces couches (une ou plusieurs fois par an), expliquant le grand écart entre les différentes estimations.

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L’ouïe du béluga

Le béluga possède une ouïe très spécialisée et son cortex auditif est très développé. Il peut entendre des sons dans une gamme de 1,2 à 120 kHz, avec une sensibilité maximale entre 10 et 75 kHz, alors que la gamme moyenne d’audition des humains est de 0,02 à 20 kHz. La majorité des sons sont probablement reçus par la mâchoire inférieure et transmis vers l’oreille moyenne. Chez les baleines à dents, la mâchoire inférieure est large avec une cavité à sa base qui fait saillie vers l’endroit où elle rejoint le crâne. Un dépôt graisseux à l’intérieur de cette petite cavité est relié à l’oreille moyenne. Les baleines à dents possèdent également un petit trou auditif externe à quelques centimètres derrière les yeux ; chaque trou communique avec un conduit auditif externe et un tympan. On ne sait pas si ces organes sont fonctionnels ou simplement vestigiaux.

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La vision

Les bélugas sont capables de voir dans l’eau et hors de l’eau, mais leur vision est relativement faible comparée à celle des dauphins. Leurs yeux sont particulièrement adaptés à la vision sous l’eau, bien que lorsqu’ils entrent en contact avec l’air, le cristallin et la cornée s’ajustent pour surmonter la myopie associée (le champ de vision sous l’eau est court). La rétine d’un béluga comporte des cônes et des bâtonnets, ce qui suggère également qu’il peut voir dans des conditions de faible luminosité. La présence de cellules coniques indiquerait qu’il distingue les couleurs. Les glandes situées dans le coin médian de leurs yeux sécrètent une substance huileuse et gélatineuse qui lubrifie l’œil et aide à évacuer les corps étrangers. Cette substance forme un film qui protège la cornée et la conjonctive des organismes pathogènes.

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Le comportement du béluga

Structure sociale et jeux

Les bélugas sont très sociables et forment régulièrement de petits groupes, ou pods, qui peuvent contenir entre 2 et 25 individus, avec une moyenne de 10 membres. Les pods ont tendance à être instables, ce qui signifie que les individus se déplacent souvent d’un pod à l’autre.

Les groupes de bélugas peuvent être regroupés en trois catégories : les nurseries (composées de la mère et des baleineaux), les célibataires (composés uniquement de mâles) et les groupes mixtes. Les groupes mixtes contiennent des animaux des deux sexes. Plusieurs centaines, voire des milliers d’individus peuvent être présents lorsque les groupes se rejoignent dans les estuaires des rivières pendant l’été.

Découvrez l’étude passionnante qui détermine comment le melon du béluga change de forme lorsque le cétacé communique.

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Ce sont des animaux coopératifs qui chassent souvent en groupes coordonnés. Les animaux d’un groupe sont très sociables et se poursuivent souvent comme s’ils jouaient ou se battaient, et se frottent souvent les uns aux autres. Les bélugas remontent fréquemment à la surface et plongent ensemble de manière synchronisée.

Les bélugas font également preuve d’une grande curiosité envers les humains et nagent fréquemment le long des bateaux. Ils jouent également avec des objets qu’ils trouvent dans l’eau : bois, plantes, poissons morts et bulles qu’ils créent eux-mêmes.

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Nage et plongée

Les bélugas sont des nageurs plus lents que les autres baleines à dents, comme l’orque et le grand dauphin, parce qu’ils sont moins hydrodynamiques et que le mouvement de leurs nageoires caudales, qui produisent la plus grande poussée, est limité. Ils nagent souvent à des vitesses comprises entre 3 et 9 km/h, bien qu’ils soient capables de maintenir une vitesse de 22 km/h pendant 15 minutes. Contrairement à la plupart des cétacés, ils sont capables de nager à reculons. Les bélugas nagent en surface entre 5 et 10 % du temps, tandis que le reste du temps, ils nagent à une profondeur suffisante pour couvrir leur corps. Ils ne sautent pas hors de l’eau comme les dauphins ou les orques.

Les bélugas ne plongent généralement qu’à des profondeurs de 20 mètres, bien qu’ils soient capables de plonger à des profondeurs plus importantes, allant jusqu’à 700 mètres. La plus grande profondeur enregistrée est de plus de 900 mètres. Dans les eaux peu profondes des estuaires, une séance de plongée dure environ deux minutes ; la séquence consiste en cinq ou six plongées rapides et peu profondes suivies d’une plongée plus profonde pouvant durer jusqu’à une minute. Le nombre moyen de plongées par jour varie entre 31 et 51.

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Comme tous les cétacés, le béluga s’adapte physiologiquement pour économiser l’oxygène lorsqu’il évolue sous l’eau. Pendant une plongée, il réduit son rythme cardiaque de 100 battements par minute à entre 12 et 20. Le flux sanguin est détourné de certains tissus et organes au profit du cerveau, du cœur et des poumons, qui nécessitent un apport constant en oxygène. La quantité d’oxygène dissous dans le sang est de 5,5 %, ce qui est supérieur à ce que l’on trouve chez les mammifères terrestres.

Enfin, les muscles du béluga contiennent des niveaux élevés de myoglobine, une protéine qui stocke l’oxygène dans les muscles. Les concentrations de myoglobine chez les bélugas sont plusieurs fois supérieures à celles des mammifères terrestres, ce qui permet d’éviter les déficits en oxygène lors des plongées.

Les bélugas accompagnent souvent les baleines boréales, probablement pour s’assurer de la faisabilité de la polynie (chenal navigable en bordure de la banquise) pour respirer, car les baleines boréales sont capables de briser la glace sous l’eau en donnant des coups de tête.

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Alimentation

Les bélugas jouent un rôle important dans la structure et la fonction des ressources marines de l’océan Arctique, car ils représentent les baleines à dents les plus abondantes de la région. En général, le régime alimentaire du béluga se compose principalement de poissons ; outre ceux mentionnés précédemment, ils se nourrissent de capelan, d’éperlan, de sole, de flet, de hareng, de chabot et d’autres types de saumon. Il consomme également une grande quantité d’invertébrés, comme les crevettes, calmars, crabes, palourdes, pieuvres, escargots de mer et vers marins. Le béluga se nourrit principalement en hiver, car sa graisse est plus épaisse à la fin de l’hiver et au début du printemps, et plus fine à l’automne.

Le béluga est un mangeur opportuniste ; ses habitudes alimentaires dépendent de l’endroit où il se trouve et de la saison. Par exemple, lorsqu’il croise dans la mer de Beaufort, il mange principalement de la morue polaire (Boreogadus saida) et, près du Groenland, du sébaste atlantique (Sebastes marinus), du flétan du Groenland (Reinhardtius hippoglossoides) et des crevettes nordiques (Pandalus borealis), tandis qu’en Alaska, son régime alimentaire de base est le saumon argenté (Oncorhynchus kisutch).

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La recherche de nourriture sur le fond marin s’effectue généralement à des profondeurs comprises entre 20 et 40 mètres. Le cou flexible du béluga lui permet d’effectuer de nombreux mouvements lorsqu’il cherche de la nourriture sur le fond marin. Certains individus ont été observés en train d’aspirer de l’eau et de l’expulser avec force pour découvrir leur proie cachée dans la vase du fond marin. Comme leurs dents ne sont ni grandes ni pointues, les bélugas doivent utiliser la succion pour amener leur proie dans leur bouche. Par conséquent, leur proie doit être consommée entière, ce qui signifie qu’elle ne doit pas être trop grosse pour ne pas rester coincée dans la gorger.

Les bélugas se réunissent également en groupes coordonnés de cinq individus ou plus pour se nourrir de bancs de poissons en les dirigeant vers des eaux peu profondes où ils les attaquent. Par exemple, dans l’estuaire du fleuve Amour, où ils se nourrissent principalement de saumons, des groupes de six ou huit individus s’unissent pour entourer un banc de poissons et l’empêcher de s’échapper. Les bélugas se nourrissent ensuite à tour de rôle des poissons.

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La reproduction

Les mâles atteignent la maturité sexuelle entre 9 et 15 ans, et les femelles entre 8 et 14 ans. L’âge moyen auquel les femelles mettent bas pour la première fois est entre 8 et 9 ans et la fertilité commence à diminuer à l’âge de 25 ans, jusqu’à la ménopause et l’arrêt du potentiel reproductif. Il existe une légère différence entre les mâles et les femelles en ce qui concerne la période de maturation sexuelle. Les bélugas mâles ont besoin de 7 à 9 ans pour atteindre la maturité sexuelle, tandis que les femelles ont besoin de 4 à 7 ans.

Les femelles bélugas donnent généralement naissance à un petit tous les trois ans. La gestation a été estimée à une durée de 12,0 à 14,5 mois. Pendant la saison des accouplements, la masse des testicules des bélugas double de poids. Les niveaux de testostérone augmentent, mais cela semble indépendant de la copulation.

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La naissance des baleineaux bélugas

La naissance des baleineaux s’étale sur une longue période qui varie selon l’endroit. Dans l’Arctique canadien, les baleineaux naissent entre mars et septembre, tandis que dans la baie d’Hudson, le pic de mise bas se situe à la fin juin et dans la baie de Cumberland, la plupart des baleineaux naissent entre la fin juillet et le début août.

Les naissances ont généralement lieu dans des baies ou des estuaires où l’eau est chaude, avec une température de 10 à 15 °C. Le bébé béluga est capable de nager à côté de sa mère immédiatement après la naissance. Les nouveau-nés se nourrissent sous l’eau et commencent à téter quelques heures après la naissance ; par la suite, ils se nourrissent à des intervalles d’environ une heure.

Le bébé béluga reste dépendant de sa mère pour l’allaitement pendant la première année, lorsque ses dents apparaissent. Ensuite, il commence à compléter son alimentation avec des crevettes et des petits poissons. La majorité des baleineaux continuent d’être allaités jusqu’à l’âge de 20 mois, bien qu’occasionnellement la lactation puisse se poursuivre pendant plus de deux ans.

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Des hybrides ont été documentés entre le béluga et le narval (en particulier des progénitures conçues par un père béluga et une mère narval). On ne sait pas si ces hybrides ont pu se reproduire. Plus de détails dans l’article Tout savoir sur le narluga, hybride du narval et du béluga.

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Communication et écholocation

Les bélugas utilisent les sons et l’écholocation pour se déplacer, communiquer, trouver des trous de respiration dans la glace et chasser dans les eaux sombres ou troubles. Ils produisent une séquence rapide de clics qui passent à travers le melon qui agit comme une lentille acoustique pour concentrer les sons en un faisceau qui est projeté vers l’avant à travers l’eau environnante.

Ces sons se propagent dans l’eau à une vitesse de près de 1,6 kilomètre par seconde, soit environ quatre fois plus vite que la vitesse du son dans l’air. Les ondes sonores se réfléchissent sur les objets et reviennent sous forme d’échos qui sont perçus et interprétés par l’animal, ce qui lui permet de déterminer la distance, la vitesse, la taille, la forme et la structure interne de l’objet à l’intérieur du faisceau sonore. Il utilise cette capacité lorsqu’il se déplace sous les épaisses couches de glace de l’Arctique, afin de trouver des zones d’eau non gelée pour respirer, ou des poches d’air piégées sous la glace.

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Les bélugas communiquent à l’aide de sons de haute fréquence ; leurs cris peuvent ressembler à des chants d’oiseaux, c’est pourquoi ils sont surnommés les canaris de la mer. Ils ne possèdent pas de cordes vocales et les sons sont produits par le mouvement de l’air entre les sacs nasaux, qui sont situés près de l’évent.

Les bélugas sont parmi les cétacés les plus vocaux et utilisent leurs vocalisations pour l’écholocation, l’accouplement et la communication. Ils possèdent un large répertoire et utilisent rarement le langage corporel.

Aire de répartition du béluga
Aire de répartition du béluga

Répartition des bélugas

Le béluga a une distribution circumpolaire discontinue dans les eaux arctiques et subarctiques. En été, on le trouve principalement dans les eaux profondes entre 76° N et 80° N, notamment le long des côtes de l’Alaska, du nord du Canada, de l’ouest du Groenland et du nord de la Russie. L’extrémité sud de son aire de répartition comprend des populations isolées dans le fleuve Saint-Laurent dans l’Atlantique et dans le delta du fleuve Amour, les îles Shantar et les eaux entourant l’île de Sakhaline dans la mer d’Okhotsk.

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La migration

Les bélugas adoptent un schéma migratoire saisonnier qui se transmet des parents à la progéniture. Certains parcourent jusqu’à 6 000 kilomètres par an. Lorsque les sites d’été sont bloqués par la glace à l’automne, ils se déplacent pour passer l’hiver en haute mer le long de la banquise ou dans des zones couvertes de glace, survivant en utilisant des polynies pour remonter à la surface et respirer. En été, après la fonte de la banquise, ils se déplacent vers les zones côtières où les eaux sont moins profondes (1 à 3 mètres de profondeur), bien qu’ils migrent parfois vers des eaux plus profondes (plus de 700 mètres de profondeur).

En été, les bélugas occupent les estuaires et les eaux du plateau continental et, à l’occasion, ils remontent même les rivières. Cela leur permet de suivre des poissons migrateurs. Passer du temps dans une rivière stimule leur métabolisme et facilite le renouvellement saisonnier de la couche épidermique. De plus, les rivières représentent un havre de paix pour les baleineaux nouveau-nés où ils ne sont pas la proie des orques. Les jeunes bélugas retournent souvent dans le même estuaire que leur mère pendant l’été, la rencontrant parfois même après avoir atteint leur pleine maturité.

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La saison de migration est relativement prévisible, car elle est essentiellement déterminée par la quantité de lumière du jour et non par d’autres facteurs physiques ou biologiques variables, comme l’état de la glace de mer. Les bélugas vagabonds peuvent se rendre plus au sud dans des régions telles que les eaux irlandaises et écossaises, les îles Orcades et les Hébrides, ainsi que dans les eaux japonaises.

Certaines populations ne sont pas migratrices et certains groupes résidents restent dans des zones bien définies, comme dans le bras de mer Cook, l’estuaire du fleuve Saint-Laurent et la baie de Cumberland.

Vue aérienne de l'aire de répartition du béluga
Vue aérienne de l’aire de répartition du béluga

Habitat

Les bélugas exploitent une gamme variée d’habitats ; ils sont le plus souvent observés dans les eaux peu profondes près des côtes, mais on a également rapporté qu’ils vivaient pendant de longues périodes dans des eaux plus profondes, où ils se nourrissent et donnent naissance à leurs petits.

Dans les zones côtières, on les trouve dans les criques, les fjords, les canaux, les baies et les eaux peu profondes de l’océan Arctique qui sont continuellement éclairées par la lumière du soleil. On les voit aussi souvent pendant l’été dans les estuaires des rivières, où ils se nourrissent, socialisent et donnent naissance à leurs petits. Ces eaux ont généralement une température comprise entre 8 et 10 °C. Les vasières de Cook Inlet en Alaska sont un endroit populaire où ces animaux passent les premiers mois de l’été. Dans l’est de la mer de Beaufort, les femelles bélugas avec leurs petits et les mâles immatures préfèrent les eaux libres près de la terre, tandis que les mâles adultes vivent dans les eaux couvertes de glace près de l’archipel arctique canadien. Les jeunes mâles et les femelles avec leurs petits un peu plus âgés se trouvent plus près de la plate-forme de glace. En général, l’utilisation de différents habitats en été reflète les différences dans les habitudes alimentaires, le risque de prédateurs et les facteurs de reproduction pour chacune des sous-populations.

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La population

Il existe actuellement 22 populations de bélugas reconnues.

  1. Baie James – 14 500 individus (les bélugas y restent toute l’année)
  2. Ouest de la baie d’Hudson – 55 000 individus.
  3. Est de la baie d’Hudson – 3 400 à 3 800 individus.
  4. Baie de Cumberland – 1 151 individus.
  5. Baie d’Ungava – 32 individus (peut-être fonctionnellement éteints).
  6. Estuaire du fleuve Saint-Laurent – 889 individus.
  7. Est de l’Arctique canadien – 21 400 individus.
  8. Sud-ouest du Groenland – éteint.
  9. Est de la mer des Tchouktches – 20 700 individus.
  10. Est de la mer de Béring – 7 000 à 9 200 individus.
  11. Est de la mer de Beaufort – 39 300 individus.
  12. Baie de Bristol – 2 000 à 3 000 individus.
  13. Bras de mer de Cook – 300 individus.
  14. Mer Blanche – 5 600 individus.
  15. Mer de Kara/Mer de Laptev/Mer de Barents – données insuffisantes.
  16. Ulbansky – 2 300 individus.
  17. Anadyr – 3 000 individus.
  18. Shelikhov – 2 666 individus.
  19. Sakhaline/Amour – 4 000 individus.
  20. Tugurskiy – 1 500 individus.
  21. Udskaya – 2 500 individus.
  22. Svalbard – 549 individus.

Les bélugas de la baie de Yakutat ne sont pas considérés comme une véritable population, car ils ne sont présents dans ces eaux que depuis les années 1980 et seraient originaires de Cook Inlet. On estime que la population totale de bélugas se situe entre 150 000 et 200 000 individus.

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Les menaces

Le piège de la glace

Durant l’hiver, les bélugas sont souvent pris au piège dans la glace sans pouvoir s’échapper vers les eaux libres, qui peuvent se trouver à plusieurs kilomètres. Les ours polaires profitent particulièrement de ces situations et sont capables de localiser les bélugas à l’aide de leur odorat. Les prédateurs se jettent sur les bélugas et les traînent sur la glace pour les manger. Ils peuvent ainsi capturer des individus de grande taille ; dans un cas documenté, un ours pesant entre 150 et 180 kilos a pu capturer un béluga qui pesait 935 kilos.

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Les orques

Les orques chassent et mangent les bélugas jeunes et adultes, car elles vivent dans toutes les mers du monde et partagent le même habitat que les bélugas dans la région subarctique. Des attaques d’épaulards sur des bélugas ont été rapportées dans les eaux du Groenland, de la Russie, du Canada et de l’Alaska. Plusieurs tueries ont été enregistrées dans l’inlet Cook et les experts craignent que la prédation par les épaulards nuise au rétablissement de cette sous-population déjà fortement décimée par la chasse.

Les orques arrivent au début du mois d’août, mais les bélugas sont parfois capables de détecter leur présence – notamment en raison de leur ouïe fine – et de les esquiver. Les groupes proches ou sous la banquise bénéficient d’une certaine protection, car la grande nageoire dorsale de l’orque, pouvant atteindre 2 mètres de haut, les empêche de se déplacer sous la glace et ne leur permet pas de s’approcher suffisamment des trous de respiration dans la glace.

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