Selon une étude de son génome publiée en août 2024, la population du requin blanc s’est divisée il y a environ 150 000 ans, pour ne jamais plus se croiser.
La reconstitution en 3D du mégalodon, le plus grand requin du monde
Une nouvelle étude sur le mégalodon estime que le super prédateur préhistorique pouvait avaler un grand requin blanc en une bouchée ou une grande baleine, en quelques bouchées. Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont simulé une modélisation en 3 dimensions. Ils ont également déduit de leur enquête qu’Otodus megalodon était un véritable super globe-trotter, capable de parcourir des distances considérables autour du globe.
L’étude a été publiée le 17 août 2022 sur le site de Science Advances : The extinct shark Otodus megalodon was a transoceanic superpredator: Inferences from 3D modeling (Le requin éteint Otodus megalodon était un superprédateur transocéanique : Inférences à partir de la modélisation 3D).
Sommaire
Quand le mégalodon régnait en maître sur les océans
Le mégalodon fut le plus grand requin du monde qui ait jamais vécu, il y a entre 23 millions et 2,6 millions d’années environ. Il ne reste que très peu de traces de son squelette cartilagineux qui ne se fossilise que très difficilement. Toutefois, ses dents ont été retrouvées presque partout dans le monde et il n’est pas rare d’en découvrir de nouvelles. Ces fossiles de dents ont été découverts sur tous les continents, sauf en Antarctique, ce qui implique une aire de répartition mondiale.
Les dents du mégalodon sont faciles à reconnaître, car elles sont les seules à mesurer jusqu’à 18 centimètres de long.
Toujours de nombreuses interrogations sur la disparition du mégalodon
La disparition du plus grand requin du monde suscite de nombreuses études et hypothèses. Elle pourrait être liée au refroidissement de la planète ou à la concurrence d’autres prédateurs, entre autres. Elle s’explique probablement par la concomitance de plusieurs facteurs.
La seule conclusion sur laquelle s’accordent les scientifiques est que le mégalodon fut le plus grand requin du monde
Même si l’estimation de sa taille demeure approximative, aucune piste n’a jamais pu démontrer qu’il exista avant ou après lui un requin plus gros ou plus grand. Aujourd’hui, le plus grand requin du monde est le requin-baleine qui atteint environ 10 mètres de long. Il ne présente aucun danger pour l’homme, car il se nourrit de proies minuscules : plancton, krill, algues, petits crustacés, petits calmars et poissons de moins de 10 centimètres de long.
L’importance de la taille pour comprendre le régime alimentaire du mégalodon
La taille du mégalodon constitue une information essentielle, car elle participe à l’interprétation de sa biologie, c’est-à-dire le type de proies qu’il pouvait attaquer, ainsi que la quantité de nourriture dont il avait besoin pour survivre. Enfin, la taille détermine également la vitesse à laquelle il pouvait se déplacer. La question du régime alimentaire du mégalodon intéresse les scientifiques, car elle détermine le rôle et les répercussions du prédateur sur son écosystème.
Les chercheurs pensent depuis très longtemps que le mégalodon se nourrissait de très grosses proies, notamment de grandes baleines. D’autres hypothèses ont ensuite été avancées, suggérant qu’il se concentrait davantage sur des proies de moindre importance, comme les phoques, les dauphins et les petites baleines mesurant entre 2 et 7 mètres de long.
La dernière étude publiée penche plutôt pour l’hypothèse selon laquelle le mégalodon préférait en fait s’attaquer à des proies beaucoup plus grandes.
- Échantillon de 11 des 141 vertèbres de la colonne d’Otodus megalodon.
- Scan et reconstruction 3D des vertèbres d’Otodus megalodon, liées à leur position correspondante.
- Échantillon de sept dents d’Otodus megalodon avec leurs positions respectives. Les majuscules désignent les dents supérieures ; les minuscules désignent les dents inférieures ; A désigne les dents antérieures et L, les dents latérales.
- Scan 3D et reconstruction de la dentition.
- Scan 3D du chondrocranium (structure squelettique cartilagineuse) de Carcharodon carcharias utilisé pour modéliser la tête de Otodus megalodon.
- Chondrocranium de Carcharodon carcharias avec la dentition, la colonne et les arceaux soulignant la tête du modèle.
- Scan 3D du corps complet du spécimen de Carcharodon carcharias utilisé pour la reconstruction de la chair avec la méthodologie des cerceaux elliptiques.
- Nageoire dorsale.
- Nageoires pectorales.
- Abdomen.
- Nageoires pelviennes.
- Nageoire caudale.
- Modèle squelettique de base avec des cerceaux octogonaux qui marquent les limites de la chair.
- Maillage final de polygones d’Otodus megalodon utilisé pour les analyses en vue latérale.
- Vue dorsale.
- Visualisation de la gueule ouverte à un angle de 75° en vue oblique.
- Angle de 35° de la gueule, en vue latérale.
La modélisation en 3 dimensions du mégalodon
Pour la dernière étude en date, les estimations sur la modélisation en 3D ont pris pour modèle le spécimen le plus complet connu, représenté par une colonne vertébrale largement intacte, conservée dans un musée belge. La longueur, le poids et la taille ont été évalués pour créer le modèle digitalisé.
Enfin, les scientifiques ont estimé la vitesse de croisière du mégalodon, le volume de son estomac, ses besoins énergétiques quotidiens et la vitesse à laquelle il rencontrait probablement des proies.
Les conclusions considèrent que le mégalodon pris pour modèle mesurait environ 16 mètres de long et pesait plus de 61 tonnes. Ce poids est considérablement plus élevé que les estimations récentes qui ne dépassent pas 48 tonnes.
The megalodon: A tale in 3D
Cet article vous en apprendra davantage sur le sujet : Que sait-on du menu du mégalodon ?
Une baleine au petit-déjeuner
D’après d’autres vertèbres fossiles isolées, il est probable que le plus grand mégalodon atteignait 20 mètres de long. L’étude a également déterminé que l’ouverture maximale de la gueule du spécimen belge mesurait environ 1,8 mètre et que son estomac pouvait contenir 9,5 mètres3 de nourriture.
Cela suggère qu’il aurait pu consommer une baleine de 8 mètres de long en seulement cinq bouchées. Quant aux grands requins blancs, un mégalodon aurait pu en avaler un en une bouchée seulement. En théorie, il aurait pu manger un autre super-prédateur emblématique, le Tyrannosaurus Rex, en trois bouchées seulement !
Une vitesse de croisière relativement rapide
Les résultats de l’étude suggèrent que le mégalodon aurait pu se déplacer à plus de 5 kilomètres par heure, en vitesse de croisière. C’est beaucoup plus rapide que le plus grand poisson vivant — le requin-baleine — ou même que le grand requin blanc, qui se déplace à environ 3 kilomètres par heure. On parle bien là de vitesse de croisière et non de pointes de vitesse lorsqu’il s’agit de pourchasser une proie. La vitesse de croisière est importante, car elle détermine la dépense d’énergie au quotidien, ainsi que les distances parcourues.
Cette vitesse moyenne implique que le mégalodon sillonnait les océans et pouvait parcourir de vastes distances en peu de temps, ce qui augmentait le taux de rencontres des proies et lui permettait de se déplacer rapidement pour profiter des migrations de ses proies en fonction des saisons.
Les résultats de l’analyse énergétique suggèrent qu’après avoir mangé une baleine de 8 mètres de long, le mégalodon pouvait parcourir environ 7 000 kilomètres avant de devoir se nourrir à nouveau.
Taux de prédation moyen requis de diverses proies putatives d’Otodus megalodon en supposant qu’elles constituent la seule source de nourriture. Les symboles en forme de croix, ainsi que les silhouettes animales grises indiquent les taxons éteints. Les formes animales noires indiquent les espèces existantes.
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