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Faute de banquise, l’ours polaire plonge pour chasser le beluga
Au nord de la côte est du Canada, l’immense baie d’Hudson abrite une faune très diverse, sur terre comme dans l’eau. Parmi les animaux de la région, le beluga et l’ours polaire se rencontraient peu, uniquement lorsque la banquise était bien développée et obligeait le beluga à se montrer dans les trous dans la glace pour venir respirer.
Or, depuis quelques années, avec le recul de la banquise, le cétacé est désormais chassé par l’ours blanc assez loin des côtes, comme le montrent les spectaculaires images de la BBC.
Sommaire
La fonte de la banquise dans la baie d’Hudson
La baie d’Hudson est une baie située au Canada. Il s’agit d’une des plus grandes baies au monde, d’une superficie de plus de 800 000 km². Elle est entourée par les provinces du Québec, de l’Ontario, du Manitoba et par le territoire du Nunavut.
La tendance climatique produit des étés plus longs et plus chauds. La banquise tarde à se former, sa surface et son épaisseur sont réduites, et elle fond plus tôt. L’ours polaire fait malheureusement partie des victimes les plus touchées par le réchauffement climatique. Il peine à trouver les proies que la banquise l’aidait à piéger, comme le canari des mer, surnom du beluga en hommage à son chant mélodieux.
Cependant, la planète Terre n’a cessé d’alterner les périodes plus ou moins chaudes et les différentes espèces animales qui ont pu traverser les siècles, voire les millénaires, sont celles qui ont su s’adapter, se transformer physiquement, s’intéresser à de nouvelles proies et inventer des techniques de chasse novatrices.
Dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, l’ours polaire de la baie d’Hudson fait preuve d’une remarquable capacité d’adaptation en visant une nouvelle proie : le beluga.
Première vidéo : l’ours polaire se positionne pour repérer le beluga
Deuxième vidéo : le beluga est pris en chasse
La comparaison entre le beluga et l’ours polaire
En moyenne, le beluga adulte mesure 4,2 mètres de long pour un poids de 1 400 kilos, soit près d’une tonne et demie. L’ours polaire mâle adulte qui nous paraît si gigantesque ‘ne mesure que’ 3 mètres de long pour un poids de 450 kilos, soit moins d’une demi-tonne. L’ours blanc est donc plus petit, mais surtout beaucoup moins lourd que le beluga.
Cependant, le cétacé représente une proie de luxe, source exceptionnelle de protéines et de gras. Il vaut dont la peine d’être patient et de prendre le risque de consacrer la dépense de nombreuses calories, pour une plongée dans les eaux froides qui n’est pas toujours fructueuse.
Que vient faire le beluga dans la baie d’Hudson
Le beluga vient se mettre à l’abri dans les eaux peu profondes de la baie d’Hudson. En pleine mer, les plus jeunes, et même les adultes, sont vulnérables face aux prédateurs, les grands requins et les orques. Le beluga ne nage pas particulièrement vite et il n’a aucun moyen de défense ; en mer, il ne dispose pas de la puissance des baleines qui arrivent à se défendre des attaques, notamment des orques, près du rivage, il ne possède pas les défenses des morses qui peuvent être mortelles pour l’ours et le forcent souvent à renoncer.
Jusqu’il y a peu, les belugas étaient hors de danger dans la baie. Le seul moment où ils pouvaient craindre les ours polaires était lorsque la banquise était bien présente et qu’ils devaient se concentrer autour des trous pour venir respirer, là où les attendaient les ours.
En l’absence de banquise, l’ours polaire de la baie d’Hudson a décidé de se jeter à l’eau, au sens propre, comme au sens figuré.
Le combat est-il à armes égales ?
On aurait pu penser que l’ours blanc s’attaque aux plus jeunes bélugas. Comme on le constate sur la vidéo, il n’en est rien et on voit bien que la proie est beaucoup plus grande que lui.
Bien que l’ours blanc soit un excellent nageur, il n’en reste pas moins un animal terrestre. Il est curieux qu’il puisse rivaliser avec le beluga qui évolue dans son milieu naturel. On peut imaginer que l’ours joue de l’effet de surprise, car cela ne fait que quelques années que cette méthode de chasse est observée.
Or, les belugas sont des cétacés qui vivent en groupe. Ils sont très intelligents, apprennent de leur expérience et sont capables de se transmettre un savoir de génération en génération. S’ils ne semblent pas pour l’instant se méfier outre mesure de l’ours, ils pourraient rapidement comprendre que sa proximité les met en péril et fuir à la moindre alerte.
Le cas échéant, l’ours blanc devra développer de nouveaux trésors d’inventivité pour chasser le beluga ou trouver de nouvelles proies.
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