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Un requin tigre parcourt 6700 kilomètres dans l’océan Indien
Le requin tigre baptisé Sereia a pu être pisté au cours d’un voyage de plus de 6 700 kilomètres, grâce à un marquage avec une balise satellite, posée sur son aileron dorsal. L’animal confirme ainsi les capacités transocéaniques de l’espèce. C’est la fondation Save Our Seas qui a initié cette étude nous permettant d’en découvrir un peu plus sur le comportement du requin tigre.
Qui est le requin tigre ?
Le requin tigre (Galeocerdo cuvier) fait partie des plus grandes espèces de requins. Il mesure entre 3 et 4 mètres, pour un poids moyen de 500 kilos. Il aime nager dans les eaux tempérées et chaudes, ce qui explique sa présence dans les océans tropicaux.
Très impressionnant, ce requin solitaire doit son nom aux stries verticales sombres qui marquent son corps brun-gris.
Le requin tigre n’est pas actuellement considéré comme une espèce en voie de disparition, mais il semblerait que sa population soit dans une phase décroissante, ce qui inquiète les spécialistes de l’espèce.
Les requins tigres compensent le réchauffement des eaux en se dirigeant vers le nord comme l’explique l’article Pourquoi toujours plus de requins se dirigent vers le Canada en 2024.
Sereia, le requin tigre de l’océan Indien
Sereia est une femelle adulte requin tigre d’une longueur de 3,10 mètres. Elle a été marquée sur la côte africaine du Mozambique en novembre 2018.
Ce type d’études permet d’en connaître davantage sur les requins tigres et de comprendre leurs déplacements et leurs comportements pour mieux les protéger. Le marquage s’effectue sur la nageoire dorsale, à l’aide d’une balise. Le traceur OCEARCH permet aux chercheurs d’observer les migrations des requins, marqués grâce à une technologie de pointe de suivi par satellite.
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OCEARCH, l’organisation qui collecte les données sur le requin tigre
OCEARCH est une organisation qui se charge de projets de collecte d’informations, dans le but d’aider les scientifiques à recueillir des données océaniques, jusqu’alors inaccessibles. Leur mission est d’accélérer le retour de l’océan à l’équilibre et à l’abondance, grâce à des innovations dans la recherche scientifique, l’éducation, la sensibilisation et la politique, en utilisant des collaborations uniques de personnes et d’organisations aux États-Unis et à l’étranger.
Découvrez un aperçu du merveilleux travail d’OCEARCH sur le requin tigre et sur tous les autres animaux marins, au travers de leur présentation.
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Vous pouvez le suivre sur la carte ci-dessous, le périple de Sereia qui confirme que l’espèce est capable de parcourir de grandes distances.
Depuis son marquage en novembre 2018, elle a été détectée par satellite en avril 2020, à plus de 1 200 kilomètres des côtes indonésiennes, soit un voyage transocéanique de plus de 6 700 kilomètres. La femelle requin tigre est détentrice du record de la plus longue migration confirmée de l’espèce jamais enregistrée (jusqu’en août 2020).
« Nous n’avions aucune idée qu’un requin du Mozambique se retrouverait au large des côtes indonésiennes », a déclaré le docteur Ryan Daly de l’Institut de recherche océanographique de Durban, en Afrique du Sud. Il est également associé de recherche à l’Institut sud-africain de la biodiversité aquatique et se trouve être un ancien chef de projet de la fondation Save Our Seas, donc un familier de l’équipe.
« C’est incroyablement important, car cela confirme que les requins tigres errent dans tout l’océan Indien et nous devons en tenir compte, lorsque nous envisageons d’améliorer leur conservation dans la région » ajoute-t-il.
Sereia est l’un des 21 requins marqués par Biopixel Oceans Foundation et l’Institut de recherche océanographique au Mozambique, dans le cadre d’un projet visant à établir une base de données pour la compréhension des mouvements des requins tigres et de l’utilisation de leur habitat dans l’océan Indien occidental.
Avant le lancement du projet, on en savait très peu sur les modes de résidence et la dynamique de migration des requins tigres dans cette région. Les balises de Sereia et des autres requins tigres du projet ont été déployées dans la réserve marine de Ponta do Ouro, voisine de l’Afrique du Sud. Les chercheurs espèrent qu’en étudiant les mouvements transfrontaliers des requins tigres dans cette région, ils contribueront à la mise en œuvre de plans de gestion cohérents des deux côtés de la frontière.
Le voyage de Sereia met également en lumière l’identification de l’aire de répartition des requins tigres. Avant le voyage de Sereia, la plupart des autres requins marqués dans le cadre de l’étude restaient près des côtes africaines. Seuls deux ou trois individus s’étaient aventurés jusqu’à Madagascar.
La détection la plus récente de Sereia, fin avril 2020, montre qu’elle a peut-être fait demi-tour. Cependant, l’ampleur de sa migration ouvre encore une toute nouvelle piste de réflexion.
« Nous nous intéressons aux connexions entre les requins tigres provenant de différents endroits de l’océan Indien occidental. Cependant, le déplacement de ce requin à travers l’océan Indien pose la question de la connexion à une échelle beaucoup plus grande, surtout si elle se rend en Indonésie ou en Australie » a déclaré Adam Barnett, de la Biopixel Oceans Foundation et chercheur à l’université James Cook. Il était le principal scientifique d’OCEARCH, lors de l’expédition de la fondation Save Our Seas en Australie.
« Un aspect intéressant de ce mouvement à grande échelle est de comprendre non seulement où ce requin se déplace, mais aussi pourquoi. J’espère que tout le monde continuera à la suivre avec nous sur le traceur OCEARCH pour voir si elle se déplace vraiment plus à l’est » a ajouté le chercheur.
Les recherches menées par la Fondation BioPixel pour les océans et l’Institut de recherche océanographique ont également reçu un financement de la Fondation Save Our Seas, en collaboration avec le National Geographic et l’Institut Guy Harvey. Les données ont été partagées avec OCEARCH afin qu’elles puissent être affichées sur le Tracker. Les organisations partagent la philosophie d’OCEARCH qui consiste à ouvrir les données au public afin qu’elles puissent être utilisées pour engager les communautés du monde entier et les unir dans notre mission qui consiste à garantir la santé des océans pour les générations futures.
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