Quelles peuvent être les conséquences pour la survie et le comportement de requins positifs à la cocaïne ? Les chercheurs ayant réalisé cette étude scientifique s’en inquiètent.
Bientôt un bébé narluga dans le fleuve Saint Laurent ?
Photos de couverture de l’article © GREMM
Connaissez-vous le narluga ? Il est le fruit des amours entre un narval et un béluga, deux animaux fascinants aux physiques atypiques. Le narluga n’est pas encore reconnu en tant qu’espèce. Il faudrait pour cela qu’il soit prouvé qu’il est apte à se reproduire et trop peu de ses représentants ont jusque-là été observés. Les scientifiques se réjouissent de la perspective de suivre un individu qui pourrait naître prochainement. En effet, depuis 2016, un narval égaré a été repéré dans les eaux du fleuve Saint Laurent au Canada, nageant au sein d’un groupe de bélugas. Les chercheurs qui suivent le pod attendent avec impatience la naissance d’un narluga.
Sommaire
Comment un narval a-t-il pu se retrouver au milieu des bélugas ?
Le GREMM (Groupe de Recherche et d’Éducation sur les Mammifères Marins) est à l’origine de l’observation du narval perdu au milieu du pod de bélugas. Cet organisme à but non lucratif fondé en 1985 est basé à Tadoussac, sur les rives du fleuve Saint Laurent, sur la côte est du Canada. Il est voué à la recherche scientifique sur les baleines du Saint Laurent, ainsi qu’à l’éducation pour la conservation du milieu marin.
La plupart des narvals passent jusqu’à cinq mois sous la glace de mer. La défense distinctive du narval est en fait une dent sensible comportant jusqu’à dix millions de terminaisons nerveuses et pouvant atteindre 3 mètres de long. On la trouve le plus souvent chez les narvals mâles.
Habituellement présents dans les eaux de l’Arctique, les narvals peuvent parfois être observés plus au sud, mais il arrive cependant rarement qu’ils se joignent à un groupe de bélugas.
À quand la naissance d’un narluga ?
La narluga, croisement entre le narval et le béluga
Le président et directeur scientifique du GREMM, Robert Michaud, étudie les cétacés depuis plus de 35 ans. Il se déclare très excité à l’idée de voir prochainement naître un narluga dans le fleuve du Saint Laurent. Il explique que le narval mâle perdu a été pour la première fois observé en 2016 et qu’il voyage depuis lors avec le groupe de bélugas qui l’a adopté.
Les chercheurs attendent avec impatience de voir s’il va s’accoupler avec l’une des femelles bélugas du groupe. Robert Michaud a déclaré que l’hybridation des bélugas et des narvals s’est déjà produite « quelques fois ».
« Peut-être que dans les prochaines années, nous commencerons à suivre non seulement notre narval perdu, notre narval unique, mais peut-être aussi ses descendants », a-t-il ajouté.
Faites plus ample connaissance avec cet animal hors du commun dans l’article Tout savoir sur le narluga, hybride du narval et du béluga.
Le suivi du narval par drone, en attendant de repérer le narluga !
Le GREMM suit le pod de bélugas du fleuve Saint Laurent et son narval unique à l’aide d’un drone. Les marques distinctives sur le narval adopté ont montré qu’il s’agit du même individu qui a été vu pour la première fois avec le pod de bélugas en 2016. Le narval mâle semble être en bonne santé et bien socialisé. Son âge est estimé à environ 12 ans, selon les chercheurs du GREMM.
Le narval devra adopter les coutumes des bélugas pour que naisse un narluga !
« Il existe beaucoup d’interactions sociales entre le narval et les bélugas », a déclaré Robert Michaud, « y compris les comportements sociaux-sexuels habituels ».
Les bélugas mâles et femelles ont tendance à évoluer dans des groupes distincts. Pendant l’accouplement, les bélugas mâles forment des alliances pour s’approcher des femelles, afin de les courtiser.
Le narval mâle adopté devra être suffisamment proche des mâles du groupe de bélugas pour faire partie d’une « coalition » afin de se reproduire. Jusqu’à présent, les choses semblent se présenter plutôt bien.
« Il fait partie de l’équipage, c’est l’un des copains », observe Robert Michaud. « On ne sait pas si le narval est capable d’apprendre, de s’adapter, de s’ajuster ou simplement de s’accommoder au répertoire vocal complexe des bélugas. »
Si la reproduction entre espèces se produit, les scientifiques ne pourront pas dire si le petit cétacé est un narluga avant qu’il ait suffisamment grandi pour le distinguer des bélugas. Par ailleurs, si un jeune narluga parvenait à l’âge adulte, on ne sait pas s’il serait capable de se reproduire.
Les narvals peuvent vivre de 60 à 80 ans, et il y a tout à apprendre sur les interactions entre les narvals et les bélugas.
« C’est amusant, intriguant, mais c’est aussi une information exceptionnelle et utile pour nous qui suivons la vie de ce narval parmi les bélugas », conclut Robert Michaud.
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