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Documentaire sur les parcs éoliens offshore : un fléau pour les baleines
Voilà un documentaire qui n’aura pas la faveur de nos médias, car il prend ouvertement parti contre les parcs éoliens offshore dont les conséquences sur les baleines s’avèrent funestes. Thrown to the wind, d’une durée de 30 minutes, est produit par Environmental Progress et réalisé par Jonah Markowitz, sous la houlette de Michael Shellenberger. Vous en trouverez le lien YouTube à la fin de l’article.
Sommaire
Qui est Environmental Progress, le producteur de Thrown to the wild
Environmental Progress, organisation à but non lucratif, fut fondé en 2016. Ses membres estiment que chacun a droit à une énergie abordable, à une planète saine et à un environnement qui permettent aux citoyens de s’épanouir. Leur stratégie consiste à organiser des mouvements locaux pour défendre ces droits et à financer des recherches sur les raisons pour lesquelles ils sont menacés.
Le fondateur et président d’Environmental Progress, Michael Shellenberger, intervient régulièrement devant les gouvernements du monde entier sur les politiques énergétiques et environnementales. En 2020 et 2021, il a témoigné à six reprises devant le Sénat et la Chambre des représentants des États-Unis. En 2017, il est intervenu sur l’énergie et le changement climatique pour le gouvernement japonais. Depuis, il s’est exprimé à Bruxelles, Séoul, Manille et dans de nombreuses autres capitales.
Le best-seller de Michael Shellenberger, paru en 2020, Apocalypse Never, a connu un succès retentissant. Il s’agit du premier ouvrage d’une trilogie que Michael Shellenberger est en train de terminer sur les menaces qui pèsent sur la paix, la prospérité et l’environnement.
Traduit en français par Apocalypse zéro : pourquoi la fin du monde n’est pas pour demain / Les erreurs de l’écologie radicale, il est disponible sur Amazon où les avis des lecteurs sont dithyrambiques. Voici le lien pour ceux que cela intéresse.
Michael Shellenberger est naturellement très controversé, car il va à l’encontre de la bien-pensance relayée par des médias soucieux de ne pas égratigner les gouvernements et autres lobbies industriels. Libre à chacun de lire son livre pour se faire sa propre idée !
Environmental Progress et la conservation de la baleine franche de l’Atlantique Nord
L’un des sujets sur lesquels travaille activement Environmental Progress est la conservation de la baleine franche de l’Atlantique Nord. En 2021, l’organisme a cofondé la Save Right Whales Coalition, un groupe de citoyens, de scientifiques et de défenseurs de l’environnement qui s’inquiètent de l’impact des projets industriels d’éoliennes en mer sur la baleine franche de l’Atlantique Nord, une espèce en danger critique d’extinction.
En 2022, la coalition a publié un rapport révélant que de nombreuses organisations non gouvernementales de protection de la nature acceptent des dons de sociétés d’éoliennes offshore, ce qui constitue un conflit d’intérêts évident.
Depuis le début de 2023, la Save Right Whales Coalition finance des recherches sur les échouages de baleines et les données démographiques afférentes. Elle sensibilise le public par le biais d’un journalisme d’investigation et de campagnes d’information.
Environmental Progress revendique une totale indépendance financière et insiste sur le fait qu’il ne reçoit aucune contribution de la part d’entreprises ou d’intérêts du secteur de l’énergie.
La construction de parc éolien n’est pas la seule menace des baleines franches de l’Atlantique Nord. Vous en saurez davantage en consultant l’article Réduction critique de la taille baleine franche de l’Atlantique Nord.
Interview Michael Shellenberger
Un documentaire contre le déni des autorités américaines
« L’augmentation du nombre de décès de baleines, dauphins et autres cétacés au large de la côte est des États-Unis depuis 2016 n’est pas due à la construction de grandes éoliennes industrielles », martèlent des représentants du gouvernement américain. Leurs scientifiques ont effectué les recherches nécessaires pour prouver que ce qui tue les baleines n’a rien à voir avec l’industrie éolienne. Or, Thrown To The Wind prouve que les représentants du gouvernement américain ont menti.
Le film montre que les bruits des sonars émis par les navires de l’industrie éolienne sont étonnamment forts, avec des décibels élevés, lorsqu’ils sont mesurés à l’aide d’hydrophones à la pointe de la technologie. Il montre également que l’augmentation du trafic maritime de l’industrie éolienne est directement liée à la mort de certaines baleines.
Ces dernières années, il a été estimé que la population de la baleine franche de l’Atlantique Nord est passée de plus de 400 à 340 individus. Environmental Progress a financé ce documentaire pour montrer que son extinction est une tragédie évitable.
En outre, plus de 60 décès de baleines, toutes espèces confondues, ont été enregistrés sur la côte est depuis le 1er décembre 2022, un nombre qui a considérablement augmenté depuis 2016, lorsque l’industrie éolienne a commencé à monter en puissance.
Le documentaire n’empêchera peut-être pas les projets éoliens industriels de voir le jour. Ils avancent en effet malgré les avertissements urgents des principaux groupes de protection de la nature et d’un scientifique de haut niveau de la National Oceanographic and Atmospheric Administration (NOAA). Le film a toutefois le mérite d’informer le public et, si rien n’est fait et que la situation s’aggrave, le gouvernement américain ne pourra pas dire « on ne savait pas ».
La lettre de Michael Shellenberger
Michael Shellenberger justifie son combat qu’il estime essentiel : « J’ai participé à de nombreuses grandes causes au cours de mes 35 années d’activité politique. Celle-ci, sauver les baleines, est l’une des plus nobles et des plus importantes. L’un de mes premiers souvenirs politiques, lorsque j’étais enfant, était l’autocollant “Sauvez les baleines” de Greenpeace dans la coopérative alimentaire de mon père. Les baleines touchent quelque chose de profond en nous. Elles se soucient profondément de leur progéniture, elles forment des communautés, elles chantent… ».
Depuis la sortie de Thrown to the wind, Michael Shellenberger affirme que des membres républicains du Congrès envisagent d’organiser des auditions pour enquêter.
La localisation des baleines échouées
Voici la carte relevant les endroits où des baleines ont été retrouvées mortes dans les eaux au large de New York et du New Jersey.
Pourquoi l’industrie éolienne est à l’origine de la hausse de la mortalité des baleines
Il existe de multiples mécanismes distincts par lesquels les activités de l’industrie éolienne tuent les baleines. Le premier est le trafic maritime dans des zones où il n’y a jamais eu de trafic. Le deuxième est la cartographie par sonar à hauts décibels qui désoriente les baleines, sépare les mères de leurs baleineaux et les met en danger, soit dans la circulation des bateaux, soit dans des zones d’alimentation plus pauvres. Il faut également tenir compte du déplacement et de la disparition des proies favorites des baleines, le plancton. Enfin, le bruit incessant des éoliennes produit un brouhaha insupportable sur les baleines dont la vie se trouve bouleversée.
Les décès de baleines causés par les collisions avec les bateaux ne sont pas sans rapport avec les travaux des parcs éoliens – comme certains ont cherché à le prétendre – mais ils sont augmentés par ces derniers. Dans les eaux de New York et du New Jersey, trois baleines à bosse sont mortes au cours du seul mois d’août 2023 ; deux d’entre elles ont subi des traumatismes dus à des collisions avec des bateaux, tandis que la troisième était trop décomposée pour faire l’objet d’une nécropsie.
Le soutien du docteur Sean Hayes de la NOAA
La NOAA – en français l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique – est une agence des États-Unis responsable de l’étude de l’océan et de l’atmosphère. Sean Hayes, l’un de ses principaux scientifiques et responsable du département des espèces protégées, a averti en 2022 que les projets éoliens industriels « pourraient avoir des effets au niveau de la population sur une espèce déjà menacée et stressée, la baleine franche de l’Atlantique Nord. Ces effets incluent la perspective de l’extinction du cétacé ».
Cet avertissement reste malheureusement ignoré par les autorités qui privilégient l’industrie.
L’avertissement du docteur Sean Hayes
« La présence de structures telles que les éoliennes est susceptible d’avoir des effets océanographiques locaux et plus larges. Elle peut perturber les agrégations denses et la distribution des proies du zooplancton en modifiant la force des courants de marée et des fronts associés, les changements dans la stratification, la production primaire, le degré de mélange et la stratification dans la colonne d’eau.
Des études de modélisation dans cette région ont révélé des changements dans les schémas de distribution des larves planctoniques dans le cadre de scénarios de développement de l’éolien offshore, ce qui suggère que des impacts similaires pourraient se produire avec les proies zooplanctoniques de la baleine franche. L’échelle des impacts est difficile à prédire et peut varier de centaines de mètres pour les impacts locaux des turbines individuelles, à des centaines de kilomètres pour les installations d’ampleur. »
Cet avertissement a été jusque-là ignoré, tout comme celui d’autres scientifiques travaillant sur le même sujet. En 2021, un groupement de chercheurs a publié un rapport établissant que « la population de baleines franches de l’Atlantique Nord ne peut supporter aucun facteur de stress supplémentaire ; toute interruption potentielle du comportement de recherche de nourriture peut entraîner des effets au niveau de la population et constitue une préoccupation majeure ».
Les étroits rapports entre les lobbies de l’industrie éolienne et la Maison-Blanche
Sous la pression de la Maison-Blanche, le gouvernement américain a ignoré les multiples alertes des scientifiques et a poursuivi l’industrialisation des océans, risquant ainsi d’entraîner l’extinction de la baleine franche de l’Atlantique Nord. Notons au passage que ces sociétés d’énergie éolienne et leurs fondations ont versé près de 4,7 millions de dollars à au moins trois douzaines d’organisations environnementales majeures.
Thrown To The Wind montre que les agences gouvernementales américaines et les scientifiques qui travaillent pour elles n’ont pas effectué les recherches cartographiques et acoustiques de base nécessaires pour étayer leurs affirmations, qu’elles ont bâclé leurs recherches ou qu’elles en dissimulent les résultats.
Thrown to the wind, le documentaire
Voici la vidéo du documentaire Thrown to the wind. Vous disposez de sous-titres en anglais pour aider à sa compréhension.
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