Découvrez les merveilles de Tikehau grâce à la plongée sous-marine.
Nouveau plan en 2022 pour la survie du marsouin du Pacifique (vaquita marina)
En 2022, seuls quelques marsouins du Pacifique survivent dans le golfe de Californie. Une nouvelle stratégie de sauvegarde est en cours pour tenter d’éviter la disparition définitive du plus petit cétacé du monde.
Sommaire
Retrouvez le dossier complet Marsouin du Pacifique, tout savoir sur vaquita marina.
Objectif de l’opération : définir une zone réservée au marsouin du Pacifique à l’aide de blocs de béton
Depuis juillet 2022, une nouvelle stratégie a été mise en place pour éviter l’extinction des derniers marsouins du Pacifique que les Mexicains nomment vaquita marina, c’est-à-dire la petite vache marine en espagnol.
Le secrétariat à la Marine du Mexique (SEMAR) — en partenariat avec le secrétaire à l’Environnement et aux Ressources naturelles — a récemment annoncé le lancement d’un nouveau programme visant à dissuader la pêche illégale dans la zone de tolérance zéro du refuge de la vaquita marina. Cette région est surnommée « ground zero ».
N.B. La marine mexicaine est l’une des deux forces armées indépendantes du Mexique. Les forces navales proprement dites sont appelées Armada de México. Le SEMAR comprend à la fois l’Armada elle-même et le service ministériel et civil qui lui est rattaché. Le commandant de la marine est le secrétaire de la marine, qui est à la fois un ministre et un officier de carrière de la marine.
Clics du marsouin du Pacifique
La mer de Cortés, région considérée comme très riche en biodiversité, est le seul habitat du plus petit cétacé du monde. Différentes stratégies ont été mises en place ces dernières décennies, mais toutes ont échoué à ralentir le déclin de sa population.
L’opération « Concrete Block Planting Project » consiste à implanter 193 blocs de béton sur les fonds marins couvrant 225 kilomètres de la zone de tolérance zéro dans le Haut Golfe de Californie. L’objectif est de décourager la pose de filets qui servent à la pêche illégale et nuisent au marsouin du Pacifique qui se retrouve souvent pris par erreur. De grands crochets dépassant du sommet de chaque bloc de béton permettront d’accrocher, puis de détruire, les filets maillants déployés dans la zone.
La zone de tolérance zéro de l’habitat de la vaquita marina
Le refuge de la vaquita marina est une zone reconnue par l’UNESCO et protégée par le gouvernement fédéral, dans laquelle la pêche au filet maillant est interdite. La zone de tolérance zéro est une région prioritaire au sein du refuge de la vaquita et c’est là que les scientifiques pensent que la population restante de vaquita est localisée.
En octobre 2021, une mission d’observation des vaquitas menée par des scientifiques de renommée mondiale à bord du Sharpie de Sea Shepherd et du Narval de l’ONG mexicaine Museo de Ballena, a permis d’observer 6 à 10 vaquitas en bonne santé dans la zone, dont 1 à 2 baleineaux.
La principale menace du marsouin du Pacifique est constituée par les filets maillants tendus par les braconniers pour capturer le totoaba, une espèce convoitée en raison de sa vessie natatoire qui s’échange contre des milliers de dollars sur le marché chinois.
La surveillance du marsouin du Pacifique par Sea Shepherd
Le Farley Mowat, navire de Sea Shepherd, se trouve actuellement dans le refuge des vaquitas, surveillant la zone pour dissuader la pêche illégale et détecter tout engin de pêche. À l’aide d’un sonar spécialisé, Sea Shepherd surveille l’eau entourant les blocs de ciment, signalant à la marine mexicaine tout filet emmêlé dans les crochets. Sea Shepherd et l’ONG mexicaine Museo de Ballena retireront tous les filets pris dans les structures en ciment, en donnant la priorité à la libération de tout animal piégé dans les filets.
« Nous sommes ravis que notre relation avec le gouvernement mexicain ait atteint un niveau de respect et de coordination tel que Sea Shepherd est invité à la table des négociations alors que nous nous associons et faisons évoluer nos stratégies pour protéger la vaquita marina », a déclaré Pritam Singh, président du conseil d’administration de Sea Shepherd Conservation Society.
Sea Shepherd travaille avec le gouvernement mexicain depuis 2015 pour protéger la vaquita marina et s’assurer que le refuge reste exempt d’engins de pêche illégaux. À ce jour, ce partenariat a permis de retirer plus de 1 200 engins de pêche illégaux, donnant à l’un des mammifères marins les plus menacés au monde une chance de survie.
La pose des blocs de béton pour la sauvegarde du marsouin du Pacifique
La communauté de pêcheurs de San Felipe est située au sud de Mexicali, une ville du Mexique, chef-lieu de la municipalité du même nom et capitale de l’État de la Basse-Californie. Elle se trouve dans le nord-ouest du pays, non loin de la ville californienne de San Diego.
Une patrouille d’intercepteurs Semar a pris la mer depuis Mexicali. À 14 kilomètres de la côte du port, un navire-bouée a immergé le dernier bloc de béton, pesant entre deux et trois tonnes. La paire de crochets qui en dépasse est constituée de tiges d’acier, destinées à retenir les filets utilisés pour la pêche au totoaba et où les vaquitas meurent empêtrées.
Selon le personnel du SEMAR, la partie la plus délicate de la manœuvre consiste à immobiliser le navire pour installer les structures en béton à l’endroit déterminé. Une grue procède ensuite à l’enfoncement du bloc.
Pendant près de trois mois, les équipages des navires Virgo et Sagitario ont placé les 193 blocs avec une séparation de 1,1 kilomètre entre chacun d’eux. Le projet interinstitutionnel a nécessité un investissement de 3 784 000 pesos mexicains, soit près de 192 000 €.
La mission a débuté le 8 juillet et depuis lors, une inspection continue est effectuée pour détecter les filets dans la zone zéro, à l’aide d’un sonar acoustique.
« La surveillance est permanente », a assuré le capitaine de frégate Jorge Agustín Chávez García. « Il faut espérer que cette énième tentative de sauvetage du marsouin du Pacifique soit enfin la bonne. »
La vaquita marina a déjà fait l’objet d’études pour sa sauvegarde : Le marsouin du Pacifique enfin sauvé de l’extinction ?
Cet article comporte 0 commentaires